Matias et Fabio sont amis et acteurs mais c’est Fabio qui est choisi pour le rôle principal d’une série télévisée. Dévasté, Matias trouve du réconfort auprès de Rafael, un homme mystérieux de 35 ans qui s’avère être un homme politique. Ils entament une relation passionnelle et découvrent le plaisir intense qu’ils ressentent en baisant dans les lieux publics. À mesure que leur lien se renforce, les 2 amants prennent de plus en plus de risques, oscillant sans cesse entre transgression et instinct de survie, entre ambition publique et désir irrésistible dans une danse nocturne terriblement sensuelle.

Céline attend l’arrivée de son premier enfant. Mais elle n’est pas enceinte. Dans trois mois, c’est Nadia, sa femme, qui donnera naissance à leur fille. Sous le regard de ses ami·es, de sa mère, et aux yeux de la loi, elle cherche sa place et sa légitimité... Le duo composé par Monia Chokri et Elia Rumpf est irrésistible, le film les mettant dans toutes les situations possibles - et parfois absurdes - pour composer une vraie comédie, avec un entrain rare qui ne s’épuise jamais, et ce jusqu’à son magnifique finale.

Nous sommes au début des années 2000 dans le New Jersey. Au cours de la nuit de la Saint-Valentin, Ponyboi, un jeune TDS intersexe doit s’enfuir lorsqu’un trafic de drogue dans lequel il est impliqué tourne mal. Cette fuite va le contraindre à affronter son passé. Une rencontre avec un daddy sexy l’aidera peut-être à s’en sortir. Un thriller choc avec pour toile de fond des laveries automatiques, des diners américains et la côte du New Jersey. De la violence mais aussi beaucoup d’humour et de tendresse dans ce film noir atypique porté par un extraordinaire jeune acteur.

À la suite du kidnapping de deux enfants à la frontière népalaise, Pooja, détective qui impose qu’on l’appelle monsieur, se saisit de l’enquête. Faisant équipe avec une policière du coin, iels se heurtent vite à la corruption locale et à une mysoginie systémique. L’incident intervenant alors qu’enfle un mouvement de résistance d’un groupe ethnique minoritaire opposé au gouvernement central, l’intrigue entrelace les deux sujets : le sexisme et la discrimination raciale. Montré au festival de Venise en 2024, Pooja, Sir nous offre l’occasion de découvrir un Népal inattendu, inconnu, tiraillé entre la modernité et un conservatisme des plus aigus.

Benoît a construit son paradis à l’abri des regards, il s’est émancipé à sa manière, résolu à faire face aux contraintes d’un territoire qui, dans les imaginaires, entre en conflit avec son identité. Un jour, lui et d’autres queers du coin décident d’organiser la première Pride du Périgord vert, parce qu’il est temps de sortir du bois, de prendre l’espace pour se célébrer, se réparer et enfin ouvrir une voie.

Aujourd’hui on s’interroge : est-ce que le socio-culturel va bien ? Entre la diminution des subsides, les attaques contre le statut d’artiste et la prolifération des contrats précaires, le secteur est fragilisé. Comme trop souvent, ce sont les minorités qui trinquent. Artistes, militant·es, travailleur·euses, étudiant·es, chômeur·euses, retraité·es : retrouvons-nous pour échanger autour de la précarisation du socioculturel et de ses implications pour nos communautés queer.

Un rêve fiévreux en 16mm, luxuriant et hypnotique, qui réinvente "The Fool’s Journey of the Tarot" à travers l’histoire d’AP – une jeune femme fougueuse en quête de salut pour échapper à une malédiction. AP reçoit la promesse de plusieurs voyant·es que son sort sera levé moyennant la somme de 1000 dollars et le sacrifice d’un agneau. Pour trouver l’argent, elle sillonne la nuit en trottinette et s’enfonce dans les profondeurs crasses et chaotiques de Trashtown. Sombre, irrévérencieux et sensuel, son périple la confronte à une galerie de personnages singuliers et à des situations toutes plus délirantes les unes que les autres, jusqu’à l’inévitable.

Dans une ville en éclats, un homme gay passe d’un amant à l’autre. Qu’il s’agisse d’un scientifique, d’un architecte, d’un acteur, d’un enseignant ou d’un livreur, chaque rencontre est brève – un mélange de sexe, de conversation et de jeu de rôle car ce n’est qu’en se faisant passer pour un autre, qu’en se glissant dans sa peau qu’il peut être pleinement lui-même. Au fil des maisons qu’il traverse, il observe leurs espaces de vie et réinvente, pour lui-même, les histoires qui lui ont été confiées, déclenchant des réponses inattendues, parfois troublantes.

En Malaisie, où les identités LGBTQ+ sont criminalisées, Faris, homme trans, et son groupe punk défient les lois répressives avec leur musique, leur engagement et leur amitié. Pendant six ans, ce documentaire vibrant suit la transition de Faris, son activisme audacieux, son parcours personnel et sa lutte contre la persécution d’État. Il incarne la rébellion et la force d’une famille choisie dans une société qui impose le silence.

Trace, laisser une trace, des traces, des textes, des photos, des mots, les préserver, les défendre. Cette année, le collectif Where we belong se penche sur les archives de nos luttes passées et à venir pour ainsi continuer la mise en lien avec les luttes de nos vieilles tantes lesbiennes, les poursuivre aujourd’hui entre cousines et les transmettre à nos nièces baby dykes.

En demande d’asile après que son homosexualité ait été découverte au Nigéria, Isio arrive dans un centre où survie, angoisse et attente deviennent son quotidien. Là, une passion inattendue naît avec Farah, sa colocataire. Toutes deux se lient à d’autres femmes pour planifier leur évasion. Plus qu’une histoire d’amour en huis-clos, Dreamers est un récit d’amitiés et de solidarités qui se tissent dans l’univers hostile de l’enfermement, une quête de respiration dans les parcours migratoires soumis à des lois aussi violentes qu’injustes.

Si le patriarcat et les relations toxiques pouvaient être expliqués en 1h30, ce serait certainement avec ce film d’animation revigorant et caustique. Après s’être faite larguer par une partenaire idolâtrée, Saira reçoit la mission de traverser l’espace pour aller la sauver. De planètes en rencontres heureuses ou non, la princesse mal assurée, pense reconquérir son amour perdu… mais c’en est un tout autre qui l’attend au bout du chemin. Lesbian Space Princess est une épopée queer qui dépoussière le genre et pourrait servir de catharsis collective pleine d’humour et de rappels bienvenus.

Il y a quelque chose de langoureux qui traîne dans l’air d’été. Deux ami·es habitent une maison de vacances, louée par un ancien amant. Pour survivre à l’emprise du propriétaire et à la précarité qui menace, le duo fait quelques passes. Malgré la douceur apparente d’un environnement cossu, la maison est une prison dorée où le temps s’étire lentement. Elle sera aussi un refuge pour d’autres personnes marginalisé·es et le lieu de rencontres inattendues. Dans ce film, Abdellah Taïa prend le temps de poser les décors, les personnages et même les gestes. L’auteur y décèle avec précision les rapports de force et y décrit l’adelphité comme puissance de résistance.

Jérémie et Baptiste tissent un lien fragile parce qu’ils partagent un trait commun : une calvitie qui les complexe. Tous deux décident de se rendre à Istanbul, métropole moderne du miracle esthétique à moindre coût et des arnaques chirurgicales. Néanmoins, c’est essentiellement d’autres pertes que parle le film : Avant / Après touche au plus près de l’errance humaine, des besoins d’attaches pour conjurer la solitude. C’est un film déroutant et sans fioritures, il faut savoir le recevoir et se laisser toucher par cette quête de l’autre et de l’étreinte.

Janine, sourire timide, cheveux châtain foncé, se résout à quitter Berlin et à s’installer à la campagne parce que son compagnon, Pierre, fait de l’asthme. Le couple loue une maison à une dame qui vit à côté avec ses deux fils adultes, Enrico et Peter qui souffre d’un handicap intellectuel. Très vite, Janine constate que presque tout et tout le monde dans le village est hostile, à l’exception de Peter, qui développe une drôle de fascination pour elle et se met à l’épier par la fenêtre. En combinant des images de fiction avec des photos et vidéos d’archives, le film se déploie comme une enquête sur la confrontation d’individus trans et non conformes avec des environnements ancrés dans le passé, traumatisants ou inhospitaliers. Cheap et déjanté, un ovni radical et résolument queer.

Le réalisateur (il) Kani Lapuerta suit l’évolution de Karla, une adolescente flamboyante en pleine transition. Avec Ninxs, on partage son quotidien au sein de sa famille et de son village, Tepoztlán, sis au pied d’une colline sacrée du Mexique. Tout son entourage finit par participer au film, en résulte un documentaire plein de vie et de caractère, aux accents d’une gen Z qui s’affirme, à l’image de sa protagoniste principale.

Au cœur des bas-fonds auréolés de néons de Manille, un groupe de jeunes fait le tapin près d’une gare routière. Après le décès de l’un d’eux, les quatre autres décident d’exaucer son dernier souhait : ramener son corps dans son village natal. Zion, un inconnu au passé trouble, insiste pour les suivre, malgré les réticences du chef de la bande. Plus les garçons sillonnent les routes de leur pays, plus leurs liens se resserrent, les embarquant dans un incroyable périple. Capturant l’âme des Philippines et plus particulièrement de Manille, Petersen Vargas nous en dresse un tableau à la fois social et intime et, mêlant rêve et réalité, nous fait ressentir l’importance des familles choisies, spécialement dans la communauté queer.

Jaya, prof non binaire et comédien.ne, voit sa carrière brisée après le passage du typhon Haiyan aux Philippines. Pour tenter sa chance, iel traverse le pays en espérant remporter un concours de beauté drag. Sur la route, c’est la rencontre avec Arnel, un étudiant à la recherche de son père, qui bouleverse ses plans. Ce voyage mêle comédie surréaliste et documentaire pour explorer avec humour, humanité et résilience les enjeux du changement climatique, de l’héritage colonial et de l’identité queer.

Intersection des luttes des personnes queer et migrantes, discriminations et hostilité qu’iels subissent mais aussi instrumentalisation de la queerness par des agendas xénophobes et récupération par la droite des combats LGBTQIA+ ! Face à ces sociétés qui se fascisent de plus en plus, face à ces états gouvernés par des partis d’extrême-droite et xénophobes, réfléchissons, luttons et partageons nos expériences, nos colères et créons ensemble des espaces de solidarité et de résistance.

Dans une ville en éclats, un homme gay passe d’un amant à l’autre. Qu’il s’agisse d’un scientifique, d’un architecte, d’un acteur, d’un enseignant ou d’un livreur, chaque rencontre est brève – un mélange de sexe, de conversation et de jeu de rôle car ce n’est qu’en se faisant passer pour un autre, qu’en se glissant dans sa peau qu’il peut être pleinement lui-même. Au fil des maisons qu’il traverse, il observe leurs espaces de vie et réinvente, pour lui-même, les histoires qui lui ont été confiées, déclenchant des réponses inattendues, parfois troublantes.

Figure pionnière de l’art corporel queer et fondateur du controversé mouvement “Modern Primitive”, Fakir Musafar a redéfini les frontières physiques du corps. Son œuvre a traversé la photographie, les milieux underground, l’Église de Satan et le flower power. Derrière l’apparence d’un documentaire classique, le réalisateur Angelo Madsen déploie un travail minutieux de reconstitution des archives, qui s’entrelacent et se réinventent comme des prolongements de l’art performatif de Fakir Musafar.

Si le patriarcat et les relations toxiques pouvaient être expliqués en 1h30, ce serait certainement avec ce film d’animation revigorant et caustique. Après s’être faite larguer par une partenaire idolâtrée, Saira reçoit la mission de traverser l’espace pour aller la sauver. De planètes en rencontres heureuses ou non, la princesse mal assurée, pense reconquérir son amour perdu… mais c’en est un tout autre qui l’attend au bout du chemin. Lesbian Space Princess est une épopée queer qui dépoussière le genre et pourrait servir de catharsis collective pleine d’humour et de rappels bienvenus.

Anand vit à Mumbai et revient dans son village natal suite au décès de son père. Sa mère, complice discrète, essaye de le protéger face aux traditions familiales. Dans un brouillard émotionnel créé par ce deuil, il se rapproche progressivement de son ami d’enfance Balya, célibataire comme lui. Premier film en grande partie autobiographique du réalisateur Rohan Parashuram Kanawade, Sabar Bonda (Cactus Pears) est une observation discrète et sensible du deuil et de l’acte discrètement radical d’être queer dans un milieu rural de l’ouest de l’Inde.

Rien à dire, beaucoup de films asiatiques ont le propre d’explorer les dynamiques familiales avec une finesse presque inégalable. Dans ce très beau long-métrage taïwanais, une mère de famille, Shu-Yi, tente tant bien que mal de maintenir sa famille à flot en composant avec un mari absent. Entre-temps, son aîné s’entiche d’une photographe que Shu-Yi a bien connue dans sa jeunesse. De quoi raviver le passé et faire craqueler l’équilibre du foyer qu’elle s’efforce de préserver. Avec une sensibilité remarquable, Julian Chou suggère que le bonheur ne réside pas dans le conformisme, mais dans l’acceptation des différences subtiles qui font de nous des êtres humains.

Plusieurs prix mettront à l’honneur les courts-métrages queer belges et internationaux : le prix du meilleur court-métrage international de fiction, le prix du meilleur court-métrage d’animation et/ou expérimental, ainsi que le prix du meilleur court-métrage belge. Viens découvrir ces courts-métrages récompensés par nos 3 jurys ! Une séance surprise qui promet d’être éclectique et haute en couleur !