#198

  • jeu 12.09 > 20:00

    Open Screen

    Prima Nova & Open Screen

    Une rentrée de plus et les cieux étoilés indiquent que nous en avons encore des dizaines devant nous ! En attendant, les vacances sont certainement à l’origine de leurs lots d’images et de vidéos du bout du monde ou des confins de nos terrasses. Pour notre réouverture, nous vous suggérons de déposer à l’Open Screen toutes vos images du temps non productif des vacances. Captations en super 8, dvcam ou vidéo ; images brutes ou ciselées de vacances d’hier, d’aujourd’hui ou de demain (soyons folles et fous !), toutes vos vidéos seront bienvenues. Comme souvent, rappelons que l’Open Screen est une séance ouverte à tous les formats de films, à tous les styles, pour peu qu’ils aient une durée de 15 minutes maximum et qu’ils soient envoyés à temps… Films pourvus du soleil des vacances, de ses grêlons ou absolument hors contexte, envoyez-les nous en contactant la boite mail openscreen@nova-cinema.org

  • ven 13.09 > 20:00

    Dernier maquis   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Adhen
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2008, FR-DZ, DCP, vo fr st ang, 93'

    Entre comédie sociale et tragédie prolétarienne, "Dernier Maquis" décrit le sort réservé à ceux qui, après avoir franchi les mers et les déserts, s’abîment pour un salaire de misère. Nous sommes dans une zone industrielle à l’agonie, où Mao, patron musulman prosélyte converti au libéralisme le plus vil, possède une entreprise de réparation de palettes et un garage de poids lourds. Cette prison à ciel ouvert va servir de décor à un huis-clos entre les ouvriers et leur patron. Une sorte de théâtre antique où s’active chaque jour une main d’oeuvre sous-payée, divisée entre Maghrébins et Africains. En bon patron paternaliste, Mao décide d’offrir à ses ouvriers une minuscule mosquée au sein de l’entreprise, dont il désigne lui-même l’imam, alors que la tradition veut que celui-ci soit choisi par les fidèles. Les problèmes commencent... Comme si on avait touché à son dernier rempart, son dernier maquis, le personnel maghrébin proteste contre cette nomination. Les ouvriers d’Afrique noire, plus précarisés encore, refusent d’entrer dans la fronde. Au milieu de la mêlée, Mao tire les ficelles. Mais la revendication sociale va exploser un peu plus tard, lors des premiers licenciements...

  • ven 13.09 > 22:00

    Mami Wata   [Film]

    A l’affiche
    C.J. « Fiery » Obasi, 2023, NG, DCP, vo st fr, 107'

    Tourné dans un village du Benin, l’étonnant film du Nigerian C. J. « Fiery » Obasi, cherche son inspiration dans le mythe de Mami Wata, déesse de l’eau évoquée dans une large partie de l’Afrique de l’Ouest. Dans le village d’Iyi, on suit Zinwe et Prisca, filles de Mama Efe, matriarche et intermédiaire de la puissante déesse. Alors qu’Efe ne peut sauver un enfant en utilisant ses pouvoirs, son autorité est contestée. "Mami Wata" est une véritable proposition de cinéma, dont le superbe noir et blanc contrasté qui a tant emerveillé les festivals, n’est qu’un élément. Les cadres assumés, la direction d’acteurices, l’ambiance sonore, l’utilisation de musiques diégétiques variées et pertinentes, permettent réellement au film d’adopter un point de vue assumé et original. Cette mise en scène, bien servie par un montage fluide, donne au film la place de proposer des scènes fortes.

  • sam 14.09 > 20:00

    Ôte toi de mon soleil   [Film + rencontre]

    A l’affiche
    Messaline Raverdy, 2023, BE, DCP, vo fr , 48'

    On dit de Joseph, l’homme au centre de ce documentaire, qu’il a le syndrome de Diogène. Messaline Raverdy, la cinéaste, l’aide à ranger, trier, jeter une partie de tout ce qu’il a accumulé au fil des ans. Elle l’aide à se débarrasser de ce qui l’encombre, physiquement, mais elle l’aide aussi, par sa tendresse et son amitié, à exprimer ses pensées, lui qui confie se sentir « seul dans le monde ». Il partage ainsi les réflexions qui l’habitent, sur lui-même, les rapports humains, les sciences et le monde, le tout avec douceur et finauderie. Des images d’anciens films pédagogiques viennent parfois rebondir avec la parole de Joseph, habile en métaphores, pour créer une alchimie réussie entre esprit et matérialité. Ce portrait de Joseph est aussi celui d’une amitié, entre un homme qui approche de la mort, et une jeune cinéaste qui est sur le point de mettre au monde une enfant. La naissance à venir de cette enfant semble passionner Joseph qui aidera, à sa manière, son amie à trouver un prénom. Ce double portrait plein d’humour est d’une grande justesse et donne plus que jamais envie de faire un pas vers l’autre.

  • dim 15.09 > 18:00

    Nemesis   [Film]

    A l’affiche
    Thomas Imbach, 2020, CH, vo de st fr, 132'

    Thomas Imbach n’a pas eu à chercher bien loin le sujet de "Nemesis". C’est sous sa fenêtre qu’il a patiemment filmé, sept années durant, la métamorphose de l’ancienne gare de marchandises de Zurich en commissariat de police ultramoderne, doté d’une prison destinée principalement à des détenus « étrangers ». Le film multiplie les perspectives pour offrir une observation minutieuse de cet espace dont les usages s’avèrent variés, de sa condition de gare abandonnée à celle de terrain vague avec sa nature furtive, et enfin de gigantesque chantier. Tourné en 35mm, ponctué de séquences en stop motion qui modifient la vitesse des événements, "Nemesis" est bruité et mis en musique à la manière d’un Jacques Tati, créant un rapport au temps hypnotique et fascinant. Et alors que le ballet de bulldozers et de grues efface la mémoire des lieux et mène le cinéaste à narrer toutes sortes de pensées et de micro-récits, allant de bribes de son histoire personnelle à des témoignages de personnes emprisonnées pour avoir tenté de traverser le pays, cette fête pour les yeux et les oreilles prend une dimension supplémentaire : une réflexion sur une société toujours plus sécurisée et normalisée. Projeté en ouverture du PleinOPENair 2023 dans le cadre très adéquat du marais Wiels, "Nemesis" méritait bien quelques séances supplémentaires au Nova !

  • dim 15.09 > 21:00

    Les chants de Mandrin   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2012, FR, DCP, st ang, 97'

    France, 1755. Louis Mandrin, célèbre contrebandier, vient d’être exécuté. Afin de perpétuer sa mémoire, sa troupe parcourt le pays à la recherche d’un imprimeur prêt à reproduire ses écrits. La décision d’Ameur- Zaimeche de se pencher sur une figure historique de la résistance à la suite de "Dernier Maquis" n’est guère surprenante, Mandrin et ses partenaires n’incarnant au final que des maquisards d’un autre temps. En redonnant une légitimité politique à ces hommes et femmes trop souvent considérés comme des crapules par l’État, le film nous invite à demi-mot à nous inspirer de cet épisode historique pour penser de nouveaux champs d’action pour demain. Probablement désespéré par l’absence de véritables formes de résistance dans notre monde contemporain, Ameur-Zaïmeche nous plonge dans certains espaces quasi mystiques où la nature, sinon virginale, n’est du moins pas encore souillée par le capitalisme et où tous les êtres, qu’ils soient cheval, arbre ou homme, sont mis sur le même pied d’égalité.

  • jeu 19.09 > 20:00

    Blurt

    Concerts & Performances

    Qui se souvient que Blurt, groupe né dans le mouvement post-punk à la fin des années 1970 à Stroud en Angleterre, annonçait sa tournée d’adieu en 2009 ? La voici toujours en cours 15 ans plus tard ! Et alors que Blurt n’a jamais chômé sur le front des enregistrements (à son actif : une vingtaine d’albums et un récent single, "Uzi"), c’est sur scène qu’il se déguste le mieux. Voilà donc le cinquième concert au Nova de ce trio emmené par Ted Milton, excentrique poète et saxophoniste autodidacte à l’iroquois discret, à la voix chaude, aux coups de sax déjantés et à la poésie décalée. L’homme, qui à ses heures est aussi marionnettiste (il a contribué au "Jabberwocky" de Terry Gilliam) et éditeur de petits livres de poésies, y déclame ses textes sur une rythmique binaire, quasi africaine, où les tirades dissonantes de saxophone se heurtent à la guitare hypnotique et à la batterie groovy de ses fidèles acolytes. La longévité semble bien leur aller ! Let them Blurt !

  • ven 20.09 > 20:00

    SOIREE FILMLABS

    Concerts & Performances
    avec Luis Macias, Elena Pardo & Azucena Losana

    Gérés par des artistes mettant l’accent sur la pratique du film analogique, les laboratoires cinématographiques indépendants sont des lieux propices à l’expérimentation et à l’exploration du film au-delà des limites du cinéma conventionnel. SPECTRAL est une collaboration à échelle européenne entre 6 laboratoires, mené sur 4 ans (2022 – 2025). Ce projet prend différentes formes telles que des résidences d’artistes, des workshops ou des moments de réflexions sur la création de nouveaux outils cinématographiques hybrides.

    Plus d’info sur : https://www.spectral-cinematics.eu/

    - >Soirée organisée en partenariat avec LaboBXL

  • sam 21.09 > 18:00

    Lance-Pierre #5 : Détenir, expulser

    Semira, ni oubli, ni pardon

    Enregistrement public du 5ème épisode du podcast de Getting the Voice Out, collectif de soutien aux luttes des personnes détenues en centres fermés. Expulsions aux frontières et résistances seront décryptées en direct avec plusieurs invité.es.

  • sam 21.09 > 20:00

    Courts métrages   [Courts métrages]

    Semira, ni oubli, ni pardon
    + From Afar
    Martijn de Meuleneire & Gilles Vandaele, 2024, BE, DCP, vo fr & ang st fr, 33'
    + À l’usage des vivants
    Pauline Fonsny, 2019, BE, DCP, vo fr & ang st fr, 27'
    + ...
  • dim 22.09 > 18:00

    Ôte toi de mon soleil   [Film + rencontre]

    A l’affiche
    Messaline Raverdy, 2023, BE, DCP, vo fr , 48'

    On dit de Joseph, l’homme au centre de ce documentaire, qu’il a le syndrome de Diogène. Messaline Raverdy, la cinéaste, l’aide à ranger, trier, jeter une partie de tout ce qu’il a accumulé au fil des ans. Elle l’aide à se débarrasser de ce qui l’encombre, physiquement, mais elle l’aide aussi, par sa tendresse et son amitié, à exprimer ses pensées, lui qui confie se sentir « seul dans le monde ». Il partage ainsi les réflexions qui l’habitent, sur lui-même, les rapports humains, les sciences et le monde, le tout avec douceur et finauderie. Des images d’anciens films pédagogiques viennent parfois rebondir avec la parole de Joseph, habile en métaphores, pour créer une alchimie réussie entre esprit et matérialité. Ce portrait de Joseph est aussi celui d’une amitié, entre un homme qui approche de la mort, et une jeune cinéaste qui est sur le point de mettre au monde une enfant. La naissance à venir de cette enfant semble passionner Joseph qui aidera, à sa manière, son amie à trouver un prénom. Ce double portrait plein d’humour est d’une grande justesse et donne plus que jamais envie de faire un pas vers l’autre.

  • dim 22.09 > 21:00

    Nemesis   [Film]

    A l’affiche
    Thomas Imbach, 2020, CH, vo de st fr, 132'

    Thomas Imbach n’a pas eu à chercher bien loin le sujet de "Nemesis". C’est sous sa fenêtre qu’il a patiemment filmé, sept années durant, la métamorphose de l’ancienne gare de marchandises de Zurich en commissariat de police ultramoderne, doté d’une prison destinée principalement à des détenus « étrangers ». Le film multiplie les perspectives pour offrir une observation minutieuse de cet espace dont les usages s’avèrent variés, de sa condition de gare abandonnée à celle de terrain vague avec sa nature furtive, et enfin de gigantesque chantier. Tourné en 35mm, ponctué de séquences en stop motion qui modifient la vitesse des événements, "Nemesis" est bruité et mis en musique à la manière d’un Jacques Tati, créant un rapport au temps hypnotique et fascinant. Et alors que le ballet de bulldozers et de grues efface la mémoire des lieux et mène le cinéaste à narrer toutes sortes de pensées et de micro-récits, allant de bribes de son histoire personnelle à des témoignages de personnes emprisonnées pour avoir tenté de traverser le pays, cette fête pour les yeux et les oreilles prend une dimension supplémentaire : une réflexion sur une société toujours plus sécurisée et normalisée. Projeté en ouverture du PleinOPENair 2023 dans le cadre très adéquat du marais Wiels, "Nemesis" méritait bien quelques séances supplémentaires au Nova !

  • jeu 26.09 > 20:00

    Hit him on the head with a hard heavy hammer

    Prima Nova & Open Screen
    Rebecca Jane Arthur, 2023, BE-GB-GB, 16mm > video, vo ang st fr, 49'

    Artiste bruxelloise d’adoption, Rebecca Jane Arthur n’a pas pour autant perdu son sens de l’humour écossais, sa région d’origine. Si l’image en mouvement est son medium de prédilection, l’écriture l’attire tout autant. Ainsi ses films sont le plus souvent un singulier mélange des deux. Preuve en est celui-ci, tourné en 16mm, qui a pour point de départ les mémoires manuscrites de son père, où il décrit le sentiment de déracinement en temps de guerre. Avec une aisance et une liberté qui lui sont propres, la réalisatrice tisse un tableau intime et introspectif sur la mémoire et le sens à donner aux aléas de la vie. En mélangeant de façon ludique passé et présent, le film évoque ces éléments qui façonnent tout individu : la famille, l’éducation, les normes sociétales, le travail, ... Et si le passé était finalement “un peu” le présent ? La bande son est signée Paul Abbott. On appréciera au passage la mixture d’accents ’very British’ !

    + Island Flyer : une carte postale de l’île de Wight
    Rebecca Jane Arthur, 2022, BE-GB, super8 > video, vo ang st fr, 12'
  • ven 27.09 > 19:00

    Le gang des bois du temple   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2022, DCP, vo st ang, 113'

    Après des films réalistes, voire naturalistes, en costume ou noirs très noirs, Rabah Ameur-Zaïmèche se lance dans un polar aux confins des cités HLM. À partir d’un fait divers réel, le braquage d’un prince saoudien sur la bretelle d’une autoroute en 2014, il élève la banalité du quotidien de quelques gars de banlieue qui galèrent entre potes vers le panache d’une conspiration majestueuse. Là, entre hold up, gang armé, mafieux puissants et vengeance, il documente les bars PMU ou les familles en galère. Tendu dans sa fiction autant qu’évadé des codes qu’elle lui impose, "Le Gang des Bois du Temple" s’achemine librement dans son genre, vibrant d’un lyrisme sec, troué d’instants suspendus à la beauté d’une voix ou la tendresse d’un geste. Ameur-Zaïmèche n’enferme jamais ce qu’il filme dans son genre mais multiplie les figures sans les assigner. Tout se tient au bord des possibles. Y compris le film lui même. De cet indéterminé fuse le romanesque par où son cinéma s’invente autant que les personnages dans ses films. Alors même qu’ils semblent voués à l’échec, certains rêves arrivent à percer les murs de l’écrasante réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  • sam 28.09 > 19:00

    Wesh wesh, qu’est ce qui se passe ?   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2001, FR, DCP, st ang, 83'

    Étudiant en sociologie puis en anthropologie, Ameur-Zaïmèche réalise son premier film en 2001, à Montfermeil, où il a grandit. Petit film, un peu jeté comme un coup de dés, tourné par-ci et en impro par-là, "Wesh Wesh" raconte la double peine de Kamel, français viré de France après avoir fait de la prison et de retour d’Algérie sans papiers. En quête d’un travail que son récent passé lui rend inaccessible, il zone dans une sorte d’entre-deux auquel cette double peine l’a condamné. Autour de lui, la vie suit son cours lent dans l’ennui, le vide, les revendications et les exclusions, des combines de son petit frère qui se rêve en dealer en chef à sa mère qui bataille sur tous les fronts. La cité ici est un territoire tout en lignes de fuites, dépliée autour des trajectoires de ceux qui l’habitent et la parcourent en tous sens et de toutes les manières. Nerveux et électrique par instants façon Spike Lee, parfois laconique comme sa BO jazzy, "Wesh Wesh" croque aussi quelques rapports dans des scènes cocasses à l’humour plutôt pince-sans-rire. Y irradie aussi la grâce d’un cinéaste qui filme à fleur de monde ce qui y palpite partout des indomptables élans de rages, de désirs et de fraternités.

  • sam 28.09 > 22:00

    Bled number one   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2006, FR-DZ, DCP, vo fr st ang, 100'

    Après avoir purgé une peine de prison en France, Kamel revient au bled. Entouré par sa famille, il est chaleureusement accueilli dans le village. Comme son titre le laisse supposer, la deuxième réalisation de Zaimeche pourrait tout autant être la suite du parcours du héros de "Wesh Wesh" qu’un préquel. Ce flou narratif et le caractère interchangeable des deux œuvres donne dès lors l’impression de former un diptyque sur une âme errant entre l’Algérie et la France, prise dans un cycle infernal où il est impossible de trouver sa place. L’auteur balaie ainsi d’un revers de la main le mythe du retour aux origines, la communauté kabyle étant tout autant traversée par des forces coercitives et la violence sociale que la banlieue parisienne. D’une lucidité implacable, Ameur-Zaïmeche n’en est pas moins un authentique cinéaste qui démontre, à travers des ruptures stylistiques audacieuses, une véritable foi dans les vertus de son art, seules à même d’offrir une échappatoire à ses personnages.

  • dim 29.09 > 18:00

    Dernier maquis   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Adhen
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2008, FR-DZ, DCP, vo fr st ang, 93'

    Entre comédie sociale et tragédie prolétarienne, "Dernier Maquis" décrit le sort réservé à ceux qui, après avoir franchi les mers et les déserts, s’abîment pour un salaire de misère. Nous sommes dans une zone industrielle à l’agonie, où Mao, patron musulman prosélyte converti au libéralisme le plus vil, possède une entreprise de réparation de palettes et un garage de poids lourds. Cette prison à ciel ouvert va servir de décor à un huis-clos entre les ouvriers et leur patron. Une sorte de théâtre antique où s’active chaque jour une main d’oeuvre sous-payée, divisée entre Maghrébins et Africains. En bon patron paternaliste, Mao décide d’offrir à ses ouvriers une minuscule mosquée au sein de l’entreprise, dont il désigne lui-même l’imam, alors que la tradition veut que celui-ci soit choisi par les fidèles. Les problèmes commencent... Comme si on avait touché à son dernier rempart, son dernier maquis, le personnel maghrébin proteste contre cette nomination. Les ouvriers d’Afrique noire, plus précarisés encore, refusent d’entrer dans la fronde. Au milieu de la mêlée, Mao tire les ficelles. Mais la revendication sociale va exploser un peu plus tard, lors des premiers licenciements...

  • dim 29.09 > 21:00

    Les chants de Mandrin   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2012, FR, DCP, st ang, 97'

    France, 1755. Louis Mandrin, célèbre contrebandier, vient d’être exécuté. Afin de perpétuer sa mémoire, sa troupe parcourt le pays à la recherche d’un imprimeur prêt à reproduire ses écrits. La décision d’Ameur- Zaimeche de se pencher sur une figure historique de la résistance à la suite de "Dernier Maquis" n’est guère surprenante, Mandrin et ses partenaires n’incarnant au final que des maquisards d’un autre temps. En redonnant une légitimité politique à ces hommes et femmes trop souvent considérés comme des crapules par l’État, le film nous invite à demi-mot à nous inspirer de cet épisode historique pour penser de nouveaux champs d’action pour demain. Probablement désespéré par l’absence de véritables formes de résistance dans notre monde contemporain, Ameur-Zaïmeche nous plonge dans certains espaces quasi mystiques où la nature, sinon virginale, n’est du moins pas encore souillée par le capitalisme et où tous les êtres, qu’ils soient cheval, arbre ou homme, sont mis sur le même pied d’égalité.

  • jeu 03.10 > 20:00

    Le troisième noyau

    Prima Nova & Open Screen
    Wilbur Lemson, 2024, BE, HD, vo fr st nl, 61'

    C’est une histoire de gens qui essaient de s’en sortir. Sortir d’une espèce de hangar. Un hangar qui est plutôt petit de l’extérieur mais sans limite à l’intérieur. C’est l’histoire d’un enfant qui vieillit trop vite qui raconte l’histoire d’un enfant qui ne vieillit pas, à qui sa mère raconte l’histoire de l’enfant qui vieillit trop vite. Aucune des images de ce film n’a été tournée pour ce film. C’est un film de récupération. Tournées à différentes occasions entre 2008 et 2020, notamment dans le cadre d’un travail préparatoire pour un projet avorté de pièce de théâtre en flamand, Wilbur Lemson les a rescénarisées en cours de montage et doublées avec de nouveaux dialogues. Plus fort qu’une poupée russe, le résultat est digne d’un troisième noyau !

  • jeu 03.10 > 22:00

    Le gang des bois du temple   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2022, DCP, vo st ang, 113'

    Après des films réalistes, voire naturalistes, en costume ou noirs très noirs, Rabah Ameur-Zaïmèche se lance dans un polar aux confins des cités HLM. À partir d’un fait divers réel, le braquage d’un prince saoudien sur la bretelle d’une autoroute en 2014, il élève la banalité du quotidien de quelques gars de banlieue qui galèrent entre potes vers le panache d’une conspiration majestueuse. Là, entre hold up, gang armé, mafieux puissants et vengeance, il documente les bars PMU ou les familles en galère. Tendu dans sa fiction autant qu’évadé des codes qu’elle lui impose, "Le Gang des Bois du Temple" s’achemine librement dans son genre, vibrant d’un lyrisme sec, troué d’instants suspendus à la beauté d’une voix ou la tendresse d’un geste. Ameur-Zaïmèche n’enferme jamais ce qu’il filme dans son genre mais multiplie les figures sans les assigner. Tout se tient au bord des possibles. Y compris le film lui même. De cet indéterminé fuse le romanesque par où son cinéma s’invente autant que les personnages dans ses films. Alors même qu’ils semblent voués à l’échec, certains rêves arrivent à percer les murs de l’écrasante réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  • ven 04.10 > 20:00

    Rita Braga

    Concerts & Performances

    D’abord uniquement armée d’un Ukélélé, Rita Braga a insufflé dans l’underground portugais, une ambiance rétro de cabaret fantasmé. Avec le recul, sa démarche aurait pu être celle d’une extra-terrestre débarquant au Portugal, découvrant des 78 tours des Balkans, du Brésil, des Etats-Unis, qui tentait de recréer un spectacle de Music Hall. Son arsenal se dote rapidement de claviers retro futuristes et de machines plus actuelles, pour proposer des chansons de l’espace, elles aussi ancrées dans la musique populaire. Son dernier album en date, "Illegal Planet" (dont le titre fait référence au film de ce soir), débute par un dialogue d’un épisode de "Star Trek" où Data (tiens tiens...) cherche Rita dans un scénario de roman noir. Or, "Forbidden Planet" a été une grande inspiration de Gene Roddenberry pour "Star Trek". Tout est dans tout, et Rita est une capitaine de croisière cosmique tout à fait enthousiasmante.

  • ven 04.10 > 22:00

    Forbidden Planet

    Concerts & Performances
    Planète interdite
    Fred M. Wilcox, 1956, US, DCP, vo st fr, 98'

    Considéré comme un classique de la SF, "Forbidden Planet" - inspiré de "La tempête" de W. Shakespeare - fut le premier film de science-fiction à être tourné en couleur et en Cinémascope. La musique, composée par le couple Louis & Bebe Barron, à une époque où les bandes sons étaient orchestrées, fut probablement une des premières à intégrer l’idée de non-linéarité musicale et utilise pour la première fois des sons de synthétiseurs et de Theremin autrement que comme effet.
    Ce film surprenant, réalisé par un tâcheron d’Hollywood (on lui doit plusieurs films de Lassie), dôté d’un solide budget, fut une inspiration pour de nombreux autres récits de science fiction, et fut pendant 10 ans, jusqu’à l’arrivée de "2001 l’odyssée de l’espace", vu comme la grande réussite de la SF américaine ; le personnage de Robby le robot, devenant un personnage culte de la pop culture. La bande son, la légèreté de la première partie ainsi que le caractère étrange et mélancolique du récit inspirèrent de nombreux musiciens (notamment l’album "Solid Krell Metal" du groupe Spaceways), dont Rita Braga vient glorieusement compléter la lignée.

  • sam 05.10 > 19:00

    Le gang des bois du temple   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2022, DCP, vo st ang, 113'

    Après des films réalistes, voire naturalistes, en costume ou noirs très noirs, Rabah Ameur-Zaïmèche se lance dans un polar aux confins des cités HLM. À partir d’un fait divers réel, le braquage d’un prince saoudien sur la bretelle d’une autoroute en 2014, il élève la banalité du quotidien de quelques gars de banlieue qui galèrent entre potes vers le panache d’une conspiration majestueuse. Là, entre hold up, gang armé, mafieux puissants et vengeance, il documente les bars PMU ou les familles en galère. Tendu dans sa fiction autant qu’évadé des codes qu’elle lui impose, "Le Gang des Bois du Temple" s’achemine librement dans son genre, vibrant d’un lyrisme sec, troué d’instants suspendus à la beauté d’une voix ou la tendresse d’un geste. Ameur-Zaïmèche n’enferme jamais ce qu’il filme dans son genre mais multiplie les figures sans les assigner. Tout se tient au bord des possibles. Y compris le film lui même. De cet indéterminé fuse le romanesque par où son cinéma s’invente autant que les personnages dans ses films. Alors même qu’ils semblent voués à l’échec, certains rêves arrivent à percer les murs de l’écrasante réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  • sam 05.10 > 21:00

    Nemesis   [Film]

    A l’affiche
    Thomas Imbach, 2020, CH, vo de st fr, 132'

    Thomas Imbach n’a pas eu à chercher bien loin le sujet de "Nemesis". C’est sous sa fenêtre qu’il a patiemment filmé, sept années durant, la métamorphose de l’ancienne gare de marchandises de Zurich en commissariat de police ultramoderne, doté d’une prison destinée principalement à des détenus « étrangers ». Le film multiplie les perspectives pour offrir une observation minutieuse de cet espace dont les usages s’avèrent variés, de sa condition de gare abandonnée à celle de terrain vague avec sa nature furtive, et enfin de gigantesque chantier. Tourné en 35mm, ponctué de séquences en stop motion qui modifient la vitesse des événements, "Nemesis" est bruité et mis en musique à la manière d’un Jacques Tati, créant un rapport au temps hypnotique et fascinant. Et alors que le ballet de bulldozers et de grues efface la mémoire des lieux et mène le cinéaste à narrer toutes sortes de pensées et de micro-récits, allant de bribes de son histoire personnelle à des témoignages de personnes emprisonnées pour avoir tenté de traverser le pays, cette fête pour les yeux et les oreilles prend une dimension supplémentaire : une réflexion sur une société toujours plus sécurisée et normalisée. Projeté en ouverture du PleinOPENair 2023 dans le cadre très adéquat du marais Wiels, "Nemesis" méritait bien quelques séances supplémentaires au Nova !

  • dim 06.10 > 19:00

    Ôte toi de mon soleil   [Film + rencontre]

    A l’affiche
    Messaline Raverdy, 2023, BE, DCP, vo fr , 48'

    On dit de Joseph, l’homme au centre de ce documentaire, qu’il a le syndrome de Diogène. Messaline Raverdy, la cinéaste, l’aide à ranger, trier, jeter une partie de tout ce qu’il a accumulé au fil des ans. Elle l’aide à se débarrasser de ce qui l’encombre, physiquement, mais elle l’aide aussi, par sa tendresse et son amitié, à exprimer ses pensées, lui qui confie se sentir « seul dans le monde ». Il partage ainsi les réflexions qui l’habitent, sur lui-même, les rapports humains, les sciences et le monde, le tout avec douceur et finauderie. Des images d’anciens films pédagogiques viennent parfois rebondir avec la parole de Joseph, habile en métaphores, pour créer une alchimie réussie entre esprit et matérialité. Ce portrait de Joseph est aussi celui d’une amitié, entre un homme qui approche de la mort, et une jeune cinéaste qui est sur le point de mettre au monde une enfant. La naissance à venir de cette enfant semble passionner Joseph qui aidera, à sa manière, son amie à trouver un prénom. Ce double portrait plein d’humour est d’une grande justesse et donne plus que jamais envie de faire un pas vers l’autre.

  • dim 06.10 > 21:00

    Mami Wata   [Film]

    A l’affiche
    C.J. « Fiery » Obasi, 2023, NG, DCP, vo st fr, 107'

    Tourné dans un village du Benin, l’étonnant film du Nigerian C. J. « Fiery » Obasi, cherche son inspiration dans le mythe de Mami Wata, déesse de l’eau évoquée dans une large partie de l’Afrique de l’Ouest. Dans le village d’Iyi, on suit Zinwe et Prisca, filles de Mama Efe, matriarche et intermédiaire de la puissante déesse. Alors qu’Efe ne peut sauver un enfant en utilisant ses pouvoirs, son autorité est contestée. "Mami Wata" est une véritable proposition de cinéma, dont le superbe noir et blanc contrasté qui a tant emerveillé les festivals, n’est qu’un élément. Les cadres assumés, la direction d’acteurices, l’ambiance sonore, l’utilisation de musiques diégétiques variées et pertinentes, permettent réellement au film d’adopter un point de vue assumé et original. Cette mise en scène, bien servie par un montage fluide, donne au film la place de proposer des scènes fortes.

  • jeu 10.10 > 20:00

    Ôte toi de mon soleil   [Film + rencontre]

    A l’affiche
    Messaline Raverdy, 2023, BE, DCP, vo fr , 48'

    On dit de Joseph, l’homme au centre de ce documentaire, qu’il a le syndrome de Diogène. Messaline Raverdy, la cinéaste, l’aide à ranger, trier, jeter une partie de tout ce qu’il a accumulé au fil des ans. Elle l’aide à se débarrasser de ce qui l’encombre, physiquement, mais elle l’aide aussi, par sa tendresse et son amitié, à exprimer ses pensées, lui qui confie se sentir « seul dans le monde ». Il partage ainsi les réflexions qui l’habitent, sur lui-même, les rapports humains, les sciences et le monde, le tout avec douceur et finauderie. Des images d’anciens films pédagogiques viennent parfois rebondir avec la parole de Joseph, habile en métaphores, pour créer une alchimie réussie entre esprit et matérialité. Ce portrait de Joseph est aussi celui d’une amitié, entre un homme qui approche de la mort, et une jeune cinéaste qui est sur le point de mettre au monde une enfant. La naissance à venir de cette enfant semble passionner Joseph qui aidera, à sa manière, son amie à trouver un prénom. Ce double portrait plein d’humour est d’une grande justesse et donne plus que jamais envie de faire un pas vers l’autre.

  • jeu 10.10 > 22:00

    Mami Wata   [Film]

    A l’affiche
    C.J. « Fiery » Obasi, 2023, NG, DCP, vo st fr, 107'

    Tourné dans un village du Benin, l’étonnant film du Nigerian C. J. « Fiery » Obasi, cherche son inspiration dans le mythe de Mami Wata, déesse de l’eau évoquée dans une large partie de l’Afrique de l’Ouest. Dans le village d’Iyi, on suit Zinwe et Prisca, filles de Mama Efe, matriarche et intermédiaire de la puissante déesse. Alors qu’Efe ne peut sauver un enfant en utilisant ses pouvoirs, son autorité est contestée. "Mami Wata" est une véritable proposition de cinéma, dont le superbe noir et blanc contrasté qui a tant emerveillé les festivals, n’est qu’un élément. Les cadres assumés, la direction d’acteurices, l’ambiance sonore, l’utilisation de musiques diégétiques variées et pertinentes, permettent réellement au film d’adopter un point de vue assumé et original. Cette mise en scène, bien servie par un montage fluide, donne au film la place de proposer des scènes fortes.

  • ven 11.10 > 19:30

    Expo

    Edito & expo

    Invités au Nova pour une soirée qui sera dédiée à des performances image/son/musique (notez bien la date, ce sera le 11 octobre), Greg Pope (artiste, cinéaste) et Mike Cooper (musicien, compositeur) ont bien d’autres cordes à leurs arcs. Les deux s’illustrent aussi dans d’autres domaines comme la photographie, le collage, l’écriture et quelques fois le graphisme. On les sait insatiablement curieux, cultivant un désir d’expérimentation qui les conduit souvent en terre inconnue. Nous leur avons donc demandé d’investir le foyer du Nova, histoire de prolonger autrement leur collaboration artistique avec des photos et collages qu’ils nous enverront tout droit d’Oslo et de Valence, leurs lieux de résidence respectifs. À découvrir-expérimenter du 12 septembre au 25 octobre, vernissage à mi-parcours le 11 octobre !

  • ven 11.10 > 20:00

    Greg Pope <> Mike Cooper

    Concerts & Performances

    Originaires de Grande-Bretagne mais désormais exilés, l’un dans le grand nord et l’autre dans le sud profond, Greg Pope et Mike Cooper - amis par ailleurs de très longue date - se donnent rendez-vous au Nova pour y comploter une soirée qui sera tout sauf banale. Le premier est artiste-cinéaste expérimental, déjà invité à plusieurs reprises au Nova. Le deuxième est un musicien (virtuose) de country-blues, jazz, impro... mais aussi de musique hawaienne ! Le programme qu’ils ont concocté pour le Nova s’inscrira sous le signe d’une expérimentation ludique, partagée entre impro et composition, qui mélangera son et image. Le tout en trois sets : chacun se produira en solo, et une performance musico-sonore-visuelle en duo sera sans aucun doute le clou du programme. Et puis qui sait, la virtuosité enivrante de Mike Cooper nous amènera peut-être vers un set surprise final...!

    + It Goes Without Saying
    Greg Pope,
    + Live sound + audiovisuals
    Mike Cooper,
    + Shadow Engine
    Greg Pope & Mike Cooper, double 16mm, 25'
  • sam 12.10 > 20:00

    Le gang des bois du temple   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2022, DCP, vo st ang, 113'

    Après des films réalistes, voire naturalistes, en costume ou noirs très noirs, Rabah Ameur-Zaïmèche se lance dans un polar aux confins des cités HLM. À partir d’un fait divers réel, le braquage d’un prince saoudien sur la bretelle d’une autoroute en 2014, il élève la banalité du quotidien de quelques gars de banlieue qui galèrent entre potes vers le panache d’une conspiration majestueuse. Là, entre hold up, gang armé, mafieux puissants et vengeance, il documente les bars PMU ou les familles en galère. Tendu dans sa fiction autant qu’évadé des codes qu’elle lui impose, "Le Gang des Bois du Temple" s’achemine librement dans son genre, vibrant d’un lyrisme sec, troué d’instants suspendus à la beauté d’une voix ou la tendresse d’un geste. Ameur-Zaïmèche n’enferme jamais ce qu’il filme dans son genre mais multiplie les figures sans les assigner. Tout se tient au bord des possibles. Y compris le film lui même. De cet indéterminé fuse le romanesque par où son cinéma s’invente autant que les personnages dans ses films. Alors même qu’ils semblent voués à l’échec, certains rêves arrivent à percer les murs de l’écrasante réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  • sam 12.10 > 22:00

    Wesh wesh, qu’est ce qui se passe ?   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2001, FR, DCP, st ang, 83'

    Étudiant en sociologie puis en anthropologie, Ameur-Zaïmèche réalise son premier film en 2001, à Montfermeil, où il a grandit. Petit film, un peu jeté comme un coup de dés, tourné par-ci et en impro par-là, "Wesh Wesh" raconte la double peine de Kamel, français viré de France après avoir fait de la prison et de retour d’Algérie sans papiers. En quête d’un travail que son récent passé lui rend inaccessible, il zone dans une sorte d’entre-deux auquel cette double peine l’a condamné. Autour de lui, la vie suit son cours lent dans l’ennui, le vide, les revendications et les exclusions, des combines de son petit frère qui se rêve en dealer en chef à sa mère qui bataille sur tous les fronts. La cité ici est un territoire tout en lignes de fuites, dépliée autour des trajectoires de ceux qui l’habitent et la parcourent en tous sens et de toutes les manières. Nerveux et électrique par instants façon Spike Lee, parfois laconique comme sa BO jazzy, "Wesh Wesh" croque aussi quelques rapports dans des scènes cocasses à l’humour plutôt pince-sans-rire. Y irradie aussi la grâce d’un cinéaste qui filme à fleur de monde ce qui y palpite partout des indomptables élans de rages, de désirs et de fraternités.

  • dim 13.10 > 18:00

    Le gang des bois du temple   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2022, DCP, vo st ang, 113'

    Après des films réalistes, voire naturalistes, en costume ou noirs très noirs, Rabah Ameur-Zaïmèche se lance dans un polar aux confins des cités HLM. À partir d’un fait divers réel, le braquage d’un prince saoudien sur la bretelle d’une autoroute en 2014, il élève la banalité du quotidien de quelques gars de banlieue qui galèrent entre potes vers le panache d’une conspiration majestueuse. Là, entre hold up, gang armé, mafieux puissants et vengeance, il documente les bars PMU ou les familles en galère. Tendu dans sa fiction autant qu’évadé des codes qu’elle lui impose, "Le Gang des Bois du Temple" s’achemine librement dans son genre, vibrant d’un lyrisme sec, troué d’instants suspendus à la beauté d’une voix ou la tendresse d’un geste. Ameur-Zaïmèche n’enferme jamais ce qu’il filme dans son genre mais multiplie les figures sans les assigner. Tout se tient au bord des possibles. Y compris le film lui même. De cet indéterminé fuse le romanesque par où son cinéma s’invente autant que les personnages dans ses films. Alors même qu’ils semblent voués à l’échec, certains rêves arrivent à percer les murs de l’écrasante réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  • dim 13.10 > 20:00

    Nemesis   [Film]

    A l’affiche
    Thomas Imbach, 2020, CH, vo de st fr, 132'

    Thomas Imbach n’a pas eu à chercher bien loin le sujet de "Nemesis". C’est sous sa fenêtre qu’il a patiemment filmé, sept années durant, la métamorphose de l’ancienne gare de marchandises de Zurich en commissariat de police ultramoderne, doté d’une prison destinée principalement à des détenus « étrangers ». Le film multiplie les perspectives pour offrir une observation minutieuse de cet espace dont les usages s’avèrent variés, de sa condition de gare abandonnée à celle de terrain vague avec sa nature furtive, et enfin de gigantesque chantier. Tourné en 35mm, ponctué de séquences en stop motion qui modifient la vitesse des événements, "Nemesis" est bruité et mis en musique à la manière d’un Jacques Tati, créant un rapport au temps hypnotique et fascinant. Et alors que le ballet de bulldozers et de grues efface la mémoire des lieux et mène le cinéaste à narrer toutes sortes de pensées et de micro-récits, allant de bribes de son histoire personnelle à des témoignages de personnes emprisonnées pour avoir tenté de traverser le pays, cette fête pour les yeux et les oreilles prend une dimension supplémentaire : une réflexion sur une société toujours plus sécurisée et normalisée. Projeté en ouverture du PleinOPENair 2023 dans le cadre très adéquat du marais Wiels, "Nemesis" méritait bien quelques séances supplémentaires au Nova !

  • jeu 17.10 > 20:00

    Open Screen

    Prima Nova & Open Screen

    Une rentrée de plus et les cieux étoilés indiquent que nous en avons encore des dizaines devant nous ! En attendant, les vacances sont certainement à l’origine de leurs lots d’images et de vidéos du bout du monde ou des confins de nos terrasses. Pour notre réouverture, nous vous suggérons de déposer à l’Open Screen toutes vos images du temps non productif des vacances. Captations en super 8, dvcam ou vidéo ; images brutes ou ciselées de vacances d’hier, d’aujourd’hui ou de demain (soyons folles et fous !), toutes vos vidéos seront bienvenues. Comme souvent, rappelons que l’Open Screen est une séance ouverte à tous les formats de films, à tous les styles, pour peu qu’ils aient une durée de 15 minutes maximum et qu’ils soient envoyés à temps… Films pourvus du soleil des vacances, de ses grêlons ou absolument hors contexte, envoyez-les nous en contactant la boite mail openscreen@nova-cinema.org

  • ven 18.10 > 20:00

    Nemesis   [Film]

    A l’affiche
    Thomas Imbach, 2020, CH, vo de st fr, 132'

    Thomas Imbach n’a pas eu à chercher bien loin le sujet de "Nemesis". C’est sous sa fenêtre qu’il a patiemment filmé, sept années durant, la métamorphose de l’ancienne gare de marchandises de Zurich en commissariat de police ultramoderne, doté d’une prison destinée principalement à des détenus « étrangers ». Le film multiplie les perspectives pour offrir une observation minutieuse de cet espace dont les usages s’avèrent variés, de sa condition de gare abandonnée à celle de terrain vague avec sa nature furtive, et enfin de gigantesque chantier. Tourné en 35mm, ponctué de séquences en stop motion qui modifient la vitesse des événements, "Nemesis" est bruité et mis en musique à la manière d’un Jacques Tati, créant un rapport au temps hypnotique et fascinant. Et alors que le ballet de bulldozers et de grues efface la mémoire des lieux et mène le cinéaste à narrer toutes sortes de pensées et de micro-récits, allant de bribes de son histoire personnelle à des témoignages de personnes emprisonnées pour avoir tenté de traverser le pays, cette fête pour les yeux et les oreilles prend une dimension supplémentaire : une réflexion sur une société toujours plus sécurisée et normalisée. Projeté en ouverture du PleinOPENair 2023 dans le cadre très adéquat du marais Wiels, "Nemesis" méritait bien quelques séances supplémentaires au Nova !

  • sam 19.10 > 19:00

    Bled number one   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2006, FR-DZ, DCP, vo fr st ang, 100'

    Après avoir purgé une peine de prison en France, Kamel revient au bled. Entouré par sa famille, il est chaleureusement accueilli dans le village. Comme son titre le laisse supposer, la deuxième réalisation de Zaimeche pourrait tout autant être la suite du parcours du héros de "Wesh Wesh" qu’un préquel. Ce flou narratif et le caractère interchangeable des deux œuvres donne dès lors l’impression de former un diptyque sur une âme errant entre l’Algérie et la France, prise dans un cycle infernal où il est impossible de trouver sa place. L’auteur balaie ainsi d’un revers de la main le mythe du retour aux origines, la communauté kabyle étant tout autant traversée par des forces coercitives et la violence sociale que la banlieue parisienne. D’une lucidité implacable, Ameur-Zaïmeche n’en est pas moins un authentique cinéaste qui démontre, à travers des ruptures stylistiques audacieuses, une véritable foi dans les vertus de son art, seules à même d’offrir une échappatoire à ses personnages.

  • sam 19.10 > 21:00

    Dernier maquis   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Adhen
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2008, FR-DZ, DCP, vo fr st ang, 93'

    Entre comédie sociale et tragédie prolétarienne, "Dernier Maquis" décrit le sort réservé à ceux qui, après avoir franchi les mers et les déserts, s’abîment pour un salaire de misère. Nous sommes dans une zone industrielle à l’agonie, où Mao, patron musulman prosélyte converti au libéralisme le plus vil, possède une entreprise de réparation de palettes et un garage de poids lourds. Cette prison à ciel ouvert va servir de décor à un huis-clos entre les ouvriers et leur patron. Une sorte de théâtre antique où s’active chaque jour une main d’oeuvre sous-payée, divisée entre Maghrébins et Africains. En bon patron paternaliste, Mao décide d’offrir à ses ouvriers une minuscule mosquée au sein de l’entreprise, dont il désigne lui-même l’imam, alors que la tradition veut que celui-ci soit choisi par les fidèles. Les problèmes commencent... Comme si on avait touché à son dernier rempart, son dernier maquis, le personnel maghrébin proteste contre cette nomination. Les ouvriers d’Afrique noire, plus précarisés encore, refusent d’entrer dans la fronde. Au milieu de la mêlée, Mao tire les ficelles. Mais la revendication sociale va exploser un peu plus tard, lors des premiers licenciements...

  • dim 20.10 > 19:00

    Mami Wata   [Film]

    A l’affiche
    C.J. « Fiery » Obasi, 2023, NG, DCP, vo st fr, 107'

    Tourné dans un village du Benin, l’étonnant film du Nigerian C. J. « Fiery » Obasi, cherche son inspiration dans le mythe de Mami Wata, déesse de l’eau évoquée dans une large partie de l’Afrique de l’Ouest. Dans le village d’Iyi, on suit Zinwe et Prisca, filles de Mama Efe, matriarche et intermédiaire de la puissante déesse. Alors qu’Efe ne peut sauver un enfant en utilisant ses pouvoirs, son autorité est contestée. "Mami Wata" est une véritable proposition de cinéma, dont le superbe noir et blanc contrasté qui a tant emerveillé les festivals, n’est qu’un élément. Les cadres assumés, la direction d’acteurices, l’ambiance sonore, l’utilisation de musiques diégétiques variées et pertinentes, permettent réellement au film d’adopter un point de vue assumé et original. Cette mise en scène, bien servie par un montage fluide, donne au film la place de proposer des scènes fortes.

  • dim 20.10 > 21:00

    Le gang des bois du temple   [Film]

    Rabah Ameur-Zaïmèche
    Rabah Ameur-Zaïmèche, 2022, DCP, vo st ang, 113'

    Après des films réalistes, voire naturalistes, en costume ou noirs très noirs, Rabah Ameur-Zaïmèche se lance dans un polar aux confins des cités HLM. À partir d’un fait divers réel, le braquage d’un prince saoudien sur la bretelle d’une autoroute en 2014, il élève la banalité du quotidien de quelques gars de banlieue qui galèrent entre potes vers le panache d’une conspiration majestueuse. Là, entre hold up, gang armé, mafieux puissants et vengeance, il documente les bars PMU ou les familles en galère. Tendu dans sa fiction autant qu’évadé des codes qu’elle lui impose, "Le Gang des Bois du Temple" s’achemine librement dans son genre, vibrant d’un lyrisme sec, troué d’instants suspendus à la beauté d’une voix ou la tendresse d’un geste. Ameur-Zaïmèche n’enferme jamais ce qu’il filme dans son genre mais multiplie les figures sans les assigner. Tout se tient au bord des possibles. Y compris le film lui même. De cet indéterminé fuse le romanesque par où son cinéma s’invente autant que les personnages dans ses films. Alors même qu’ils semblent voués à l’échec, certains rêves arrivent à percer les murs de l’écrasante réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, pourvu qu’on ait l’ivresse.

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