Cinéaste, vidéaste, plasticien mais aussi écrivain diplômé en 2000 de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, Jean-Charles Hue développe depuis une vingtaine d’année une œuvre singulière, tant au niveau de ses obsessions que dans sa manière de se jouer du "réel". En effet, à l’exception de quelques courts-métrages, il s’est focalisé exclusivement sur deux territoires : d’un côté celui de la communauté sédentaire yéniche vivant en France et ayant comme centre de gravité Fred Dorkel, de l’autre la Zona Norte de Tijuana, quartier de la ville-frontalière mexicaine défigurée depuis des années par les meurtres, la drogue et autres kidnappings. Bien que ces deux mondes diffèrent en bien des points, Hue y a discerné une caractéristique commune, à savoir une cohabitation des différentes couches du monde, du spirituel et du concret. Ainsi, au-delà de la description des conditions de vie de ses personnages parfois à la limite du sordide, la valeur de son cinéma réside aussi dans sa volonté d’entrer dans leurs croyances mais aussi et surtout de les rendre réelles. Et pour retranscrire ce mélange de crudité et de magie, Hue va constamment semer le trouble entre documentaire et fiction, le figuratif et l’abstraction, Cet hommage sera non seulement l’occasion de voir sur grand écran son dernier long-métrage "The Soiled Doves of Tijunana" mais aussi d’autres films restés inédits en Belgique. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, nous aurons le privilège de recevoir le réalisateur le 30 novembre et 1er décembre et d’accueillir une expo de ses photos !