Arrivé en France à l’âge de deux ans, l’Algérien Rabah Ameur-Zaïmeche a étudié les sciences humaines parce qu’il n’osait pas avouer à ses parents qu’il rêvait de faire du cinéma. Amateur de westerns et de films noirs, il a réalisé son premier film à 35 ans, inspiré des cités de banlieues dans lesquelles il a grandi. D’emblée, il cumule les rôles de scénariste, acteur et réalisateur, puis devient son propre producteur, ce qui lui permet de fabriquer ses films en toute indépendance et dans une forme d’artisanat assumé. Restant ouvert aux imprévus et aux improvisations, jamais très loin d’une matière documentaire, son cinéma s’avère passionnant. Poétique et politique, lyrique et pudique, loin des standards du film militant, il oscille du naturalisme au polar le plus noir en passant par le film d’époque en costume. Entre douceur et noirceur, son cinéma s’inscrit dans la conflictualité des rapports sociaux, toujours du côté de la marge, des classes indésirables en prise avec l’accablante réalité des dominants. En quête d’utopies collectives, de dissidences ou d’insurrections, il suit la trajectoire de ceux qui cherchent à bifurquer, à changer le cours de leur destin, hors des structures et des modèles de réussite proposés par notre société… À l’occasion de la sortie de son dernier film, "Le Gang des Bois du Temple", nous sommes ravis de recevoir Rabah Ameur-Zaïmeche pour trois soirées. Ces deux mois de rentrée seront l’occasion d’un focus au cours duquel nous pourrons (re)découvrir plusieurs de ses longs métrages, en parallèle à une rétrospective intégrale qui se déroule du 12 septembre au 17 octobre à la Cinematek de Bruxelles.
Les projections seront suivies d’une rencontre avec le réalisateur le 27, 28 et 29 septembre