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Fermin Muguruza

À tout juste 60 ans, il a déjà vécu plusieurs vies. Chez nous, on le connaît surtout comme chanteur de ska-punk-hardcore qui a connu le succès dans les années 1980 avec les groupes Kortatu puis Negu Gorriak, dans lequel il s’est mis à chanter dans une langue interdite sous Franco et qu’il a apprise sur le tard : le basque. On le connaît pour ses multiples collaborations avec Mad Professor, Zebda ou Manu Chao, avec lequel il a tourné en Amérique latine et en Europe. On le connaît aussi pour sa carrière solo, davantage marquée par la dub et la jungle. On le connaît moins pour sa carrière de documentariste, lancée en 2006 avec des films sur la Palestine, la Jamaïque, la Nouvelle-Orléans, ou encore sur des musiques d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Et le voilà qui s’est lancé dans le cinéma d’animation ! Fermin Muguruza touche à tout, mais avec pour constantes son énergie généreuse, ses inspirations marxistes et internationalistes, son goût pour le mélange des langues et des cultures. Ces trois séances en sa compagnie donneront un petit aperçu de son univers.

www.muguruzafm.eus



Film + rencontre

Black is Beltza I

Fermin Muguruza, 2018, ES-FR, DCP, vo st fr & ang, 86

Octobre 1965. La troupe de géants de Pampelune est conviée à défiler sur la Cinquième Avenue de New-York. Mais la ségrégation raciale bat son plein : les autorités américaines interdisent aux deux géants noirs de participer au cortège. Basé sur cette histoire vraie, "Black is Beltza" raconte l’histoire de Manex, porteur d’un des deux géants. De groupuscules en réseaux, il découvre New-York comme carrefour de luttes et de contre-culture : les émeutes déclenchées par l’assassinat de Malcom X, l’excentrisme de la Factory, le festival hippie de Monterrey, "La Bataille d’Alger"… Mélange de pirate et de justicier romantique, Manex tombe amoureux d’une révolutionnaire cubaine avec qui il plonge plus encore dans l’effervescence de l’époque. Espionnage, révolution et amour, guerres, guérilla et mouvements de libération se mettent à virevolter comme un géant autour du récit. Pour son premier film d’animation, Muguruza donne aussi une grande place à la musique, du punk-rock britannique à Cheikha Rimitti, en passant par Otis Redding !

Projection suivie d’une discussion avec Fermin Muguruza.

07.06 > 20:00  
7€ / 4€ / 10€


Film + rencontre

Bidasoa 2018-2023

Fermin Muguruza, 2023, ES, DCP, vo st fr, 71

Pour son dixième film, Fermin Muguruza revient sur la tragédie qui se joue sur le fleuve Bidasoa, frontière à la fois naturelle et administrative entre les Pays basques espagnol et français. Depuis l’été 2018 et la fermeture par la France de points de passage le long du fleuve, une dizaine de personnes a trouvé la mort en tentant de le traverser. Sept s’y sont noyées entre Irun et Hendaye, trois autres ont été heurtées par un train à Ziburu. À ceux qui parlent du "fleuve assassin", Muguruza répond avec ce documentaire que ce n’est pas le Bidasoa qui tue, mais la politique migratoire. Fruit d’un travail minutieux de récolte de témoignages, il donne la parole à plusieurs militants actifs au sein d’associations comme Harrera Sarea (Réseau d’accueil) et Bidasoa Etorkinekin (Bidasoa avec les migrants), reconstitue le périple de ceux qui ont perdu leur vie à travers la géographie ubuesque de l’exil, et leur redonne une voix, un visage, une humanité.

Projection suivie d’une discussion avec Fermin Muguruza.

08.06 > 19:00  
7€ / 4€ / 10€


Film + rencontre

Black is Beltza II : Ainhoa

Fermin Muguruza, 2022, US, DCP, vo st fr & ang, 80

Tout comme "Black is Beltza", ce second opus est un voyage initiatique porté par un souffle révolutionnaire, dessiné dans un style réaliste, hyper rythmé et documenté. Mais ce ne sont pas les aventures de Manex qu’on retrouve ici : c’est sa fille, Ainhoa, qu’on suit après une ellipse de 21 ans, chevauchant les années 70. Une nouvelle génération d’activistes basques fait face à la répression policière espagnole. De nouveaux conflits ont émergé. Le narcotrafic prospère et va décimer une génération rebelle et combative, notamment celle d’une scène musicale indépendante à laquelle rend hommage la bande originale du film. Le regard d’Ainhoa observe le résultat des derniers souffles de la guerre froide, le crépuscule d’une décennie en ébullition que certains ont appelé "la fin de l’histoire". De Marseille à Beyrouth en passant par le Nicaragua, Muguruza met en perspective la cruauté de ces années où l’expression de "mondialisation" a commencé à être utilisée, en 1988, au moment précis où se déroule son récit.

Projection suivie d’une discussion avec Fermin Muguruza.

08.06 > 21:00  
7€ / 4€ / 10€


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prog: 2704
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