Autres sorties & co

Suite à un tour malheureux, Popolo le magicien déclenche un ballet jubilatoire entre voisins d’un immeuble tranquille. Concierge, danseuse de flamenco, ogre édenté, papi solitaire... évoluent autour d’un alpiniste coincé dans l’ascenseur. Second degré et références à foison, ce film d’animation critique sans détour notre société de consommation et de services. Le rythme soutenu et la diversité de techniques graphiques (images dessinées, de synthèse, tapisserie, photos, stop-motion, archives TV...) ne laissent pas de place à l’ennui. Arielle Dombasle prête sa voix à l’assistante de Popolo, François Morel et Olivier Saladin (ex-Deschiens) incarnent l’ogre contrarié et un chien philosophe. Vous saurez tout sur l’accident mortel de Lady Di, les bouchons estivaux et le bivouac nature. Un collage réjouissant ancré dans une actualité à peine revisitée, pétri de contes et de poésie douce ou grinçante. Un régal de 8 à 108 ans !

Ivan est professeur à la retraite. Il a connu la lutte armée dès l’âge de 13 ans. Il n’en parle jamais. "Seule sa mère disait qu’il était viril parce qu’il avait su tuer un officier allemand." Fabrice, son fils, est musicien et poète improvisateur connu sous le nom de Fantazio. Un gouffre semble séparer les deux hommes, mais lorsqu’ils montent ensemble sur scène, tandis que l’un joue de la contrebasse, l’autre retrouve ses talents d’orateur et le plaisir qu’il a connu au lycée de parler en public. Une caméra s’invite entre eux, comme pour mieux résoudre des énigmes enfouies. "J’aimerais lui faire sortir de son crâne tout ce qu’il sait, enregistrer la fumée de tout ce qu’il pense, l’entendre rire très doucement, petit souffle, de choses très subtiles qu’il ne pourrait pas dire lui-même." Mais Fantazio butte sur son projet : emmener Ivan à Bruxelles pour y visiter l’un de ses vieux compagnons de résistance. Le voyage échoue. Mais le film réussit, tel un dialogue avec l’éternité.

→ Le 19.04, projection suivie d’une rencontre avec Fantazio & Frédéric Mainçon.

Il aimerait passer à la radio et remplir des grandes salles, mais il passe sa vie à brouiller les pistes. Le voici d’ailleurs avec un nouveau trio, sous un nouveau nom. Fantazio n’a pas sorti d’album solo depuis 15 ans. Et pourtant, ni le talent mélodique ni l’inspiration poétique ne lui manquent. Le temps, lui, fait parfois défaut entre les collaborations musicales, les spectacles, un livre et maintenant un film. Mais 15 ans... En studio, Fantazio a du mal à accoucher. Sur scène, il ne lui faut pas deux minutes pour être dans son élément improvisateur. Entre Apollinaire et The Cramps, ses prestations sont généreuses, furieuses, psychiques. Même sans sa contrebasse, abandonnée à cause des mesures de sécurité dans les trains. On le retrouvera au chant, avec le fidèle batteur Francesco Pastacaldi et Yurie Hu aux claviers, dont la touche ’Ennio Morricone’ est capable de transformer Dick Rivers en Daft Punk. On découvrira même de nouveaux morceaux... de l’album à venir !