Il existe des lieux éco-utopiques qui méritent d’être connus. Ce sont les laboratoires de cinéastes. Dans ces espaces partagés, autogérés, des artistes travaillent avec le film photochimique qu’on nomme plus communément pellicule. Ils perpétuent un artisanat pionnier du cinéma, beaucoup plus tactile que la technologie numérique, dont le support, pour exister, doit se laisser pénétrer par la chimie et traverser par la lumière. Ces lieux d’expérimentation artistique, d’échange de savoir et de fonctionnement collectif activent une nouvelle conscience écologique.
LABO BxL, une organisation bruxelloise oeuvre depuis presque 20 ans collectivement pour fabriquer des films mais aussi pour donner des workshops d’initiation, de formation à différentes techniques ou pour participer à des recherches universitaires. Aujourd’hui, comme beaucoup d’autres entités alternatives, LABO BxL subit la pression immobilière. Ses membres doivent se mettre en quête d’un nouveau lieu, forcés de quitter les ateliers qu’ils occupent depuis 10 ans. Cette soirée leur est dédiée.
L’Abominable. Pour croiser les expériences et nourrir les perspectives de LABO BxL, nous accueillerons l’Abominable, un labo parisien qui compte 400 films à son actif. Actuellement embarqué dans un projet de relocalisation nommé Navire Argo, il s’installe dans les anciens laboratoires industriels Eclair à Epinay sur Seine en région parisienne. Un espace de 1500 m2 pour le cinéma argentique, financé en majorité par les pouvoirs publics devrait y voir le jour prochainement.
Cette soirée sera l’occasion de montrer des films faits à l’Abominable et à LABO BxL, de mieux comprendre, à travers le témoignage des cinéastes présents pourquoi malgré la norme du "tout numérique", certains artistes et parmi les plus jeunes, ont un intérêt pour le support photochimique. On clôturera par la projection d’un long métrage primé à la Berlinale, réalisé par Camilo Restrepo un membre de L’Abominable.
➔18:00 Part 1
●Dissonant
Marion de Boer, 2010, 16mm, 11’
● Les petites friables
Jen Debauche, 2006, 8mm, 3’51
● Anamorph
Jen Debauche, 2006, super 8 -> digital, 7’22
● Wound response
Els Van Riel, 2015, 16mm-> digital, 3’15
● Atomic ghost
Cendrine Robelin, 2021, 16mm -> digital, 4’
● Lucha / Qui marche rend visible le caché
Khristine Gillard, 2015, super 8mm-> digital, 4’30
● absences
Le collectif ensemble vide, 2018, 16mm sonore, 5’
● Metamorphosed bodies of the star that generates us
Adina Ionescu-Muscel, 2021, super 8 ou 16mm-> digital, 3’30
● Film porte malheur : La pain
Gérémy Lelièvre, 2022, 16mm, 3’45
● Cinefactum
Thomas depas, 6’52
● L’immense retour (Romance)
Manon Coubias, 2016, 16mm-> digital, 14’
➤Pause tables d’hôtes
➔20:00 Part 2
● Rites of resistance
Miki Ambrosy, 2017, 16mm sonore, 20’
● L’Abominable
Collectif, 2019, 16mm, 3’11
● Présentation Navire Argo
Digital, 8’45
● Una revuelta sin imagenes
Pilar Monsell, 2021, 16mm, 14’
➔22h Part 3
+ Los conductos
Camilo Restrepo, 2020, FR-BR-CO, 16mm > 35mm,
es
st fr, 70’
Fable poético-politique, "Los conductos" raconte l’histoire de Pinky, un jeune colombien qui tente de retrouver un sens à sa vie alors qu’il vient de se libérer de l’emprise d’une secte religieuse. Avec ce premier long métrage tourné en 16mm, Camilo Respreto invente une forme narrative impressionniste, en y intégrant des éléments historiques et littéraires. Cinéaste également artiste plasticien, les très belles images de son film fonctionnent comme les arcanes d’un oracle lié au devenir de la société colombienne.
Plusieurs installations peupleront notre cinéma lors de cette soirée, notamment Buchstabe de Els Van Riel (Cette installation est crée pour une petite performance sur le thème de l’amour, ou amour tout court.
Inspirée par Gertrude Stein, les projecteurs 16mm jouent avec quelques mots en noir sur blanc et blanc sur noir.)
Le ticket d’entrée à la première séance de 18h donne aussi accès au film "Los conductos" projeté à 22h.
www.l-abominable.org
www.navireargo.org
www.filmlabs.org