Cela fait un moment que l’équipe du Nova est séduite par l’univers de Kleber Mendonça Filho, avec cette manière de labourer patiemment de mêmes questions et de mêmes territoires, de filmer à hauteur des gens, de décrire des lieux précis, des communautés… Et d’interroger la ville, d’intégrer tous ces éléments dans une vision cohérente du monde où l’individu et le collectif ne semblent pas pouvoir grand chose contre le rouleau compresseur capitaliste. Pourtant, point de fatalisme, ni d’absence de poésie, car de tout cela peut naître du cinéma. C’est précisément ce que fait le réalisateur brésilien avec Recife, sa ville natale. Ses films tournés en Scope, avec d’amples mouvements de caméra, une approche dramatique du son, une troupe d’acteurs finement dirigés, permettent de constituer une maille pertinente et des œuvres organiques fascinantes. On sent, chez Mendonça Filho, l’expression d’un réel amour de tous les cinémas. On découvre un univers souvent à la frontière d’une sorte de néo-réalisme et de cinéma de genre. Et c’est sans doute là l’une de ses forces principales. La sortie de son nouveau film, un essai documentaire sur Recife et ses cinémas, est le moment parfait pour proposer l’ensemble de ses longs métrages au Nova, car tous résonnent avec les thématiques de ce programme.