Novembre, le mois le plus cinéphilement queer avec la 22ème édition du Pink Screens - Brussels Queer Film Festival. Durant dix jours, le festival vous proposera plus de cent films venus des 4 coins du monde, du cinéma qui explose l’écran et les normes, déconstruit les binarités et articule les fiertés. Cette année encore, c’est une sélection toujours pointue et passionnée de fictions, documentaires, films expérimentaux, déclinés en longs et courts métrages, qui s’invitera dans les différents cinémas du centre-ville.
Paul B. Preciado viendra présenter son premier film Orlando, ma biographie politique, adaptation plus que personnelle du roman mythique de Virginia Woolf. C’est l’occasion de vous proposer un focus Orlando avec un film taiwanais contemporain As We Like It et le cultissime Orlando de Sally Potter avec l’immense Tilda Swinton.
Le cinéma est politique, et tous les films du festival sont traversés de forces de résistances. Mais plusieurs d’entre eux les investissent et les questionnent particulièrement cette année : nous les avons regroupés dans un focus Résistances.
Début janvier, Paul Vecchiali nous a quittés. Nous l’avions invité en 2006 et avions participé à une rétro complète de son oeuvre à Cinematek. Nous lui rendons hommage en compagnie de son compagnon de vie Malik Saad et de l’acteur fétiche de ses derniers films, Pascal Cervo.
La programmation s’efforce comme chaque année de vous proposer des films de cinématographies peu accessibles sous nos latitudes, des films qui nous viennent d’Afrique comme le très sensible All the Colours of the World Are Between Black and White (Nigeria) et le surprenant Neptune Frost (Rwanda). Des films d’Inde, de Taiwan, du Mexique, de Colombie, du Brésil. Bien sûr, les cinématographies européennes ne sont pas oubliées et le cinéma belge sera à l’honneur avec au moins une dizaine de courts-métrages. Un jury décernera le prix du meilleur court-métrage belge à l’issue du festival.
La sexualité et la manière de la vivre sont au centre de nombreux films proposés pour cette édition. Lalo, travailleur du sexe, est rongé par une forme de dépression dans Pornomelancolia. Le désir, le flirt, la baise, c’est aussi l’affaire des personnes en situation de handicap dans Assexybilidade. Côté porno, nous vous proposons une petite perle des années 70, D’hommes à hommes, et comme chaque année, il y a notre séance Porn, Porn, Porn, ensemble de courts-métrages pornos différents, loin du mainstream !
Il y aura même du foot avec Marinette, du hockey et du patinage artistique avec Rivière et de la lutte avec Motståndaren (Opponent).
Le festival Pink Screens, c’est 37 longs-métrages et plus de 70 courts répartis en 11 séances. C’est le rendez-vous cinématographique incontournable de cette fin d’année.
Mais le festival, c’est aussi une expo extra large dans le bar du Nova et dans les caves du Cinéma Galeries, mettant en valeur des artistes qui ont le sens de la pride et du statement. C’est encore une gueulante pour affirmer bien fort ses convictions, parce que, comme d’habitude, on ne sera pas d’accord sur tout. C’est aussi des lectures, des performances, de longues discussions et des verres partagés dans le bar du Nova. Et c’est bien sûr des rencontres et des bords de scènes avec les artistes et réalisateur·ices de ce festival, une équipe de bénévoles déjantée, et une Pink Night pour rameuter la ville et ne jamais oublier de danser.