Nous vous l’avions annoncé dans notre programme de janvier-février : le Nova allait à nouveau aborder les rapports entre humains et non humains, d’un autre angle, ou presque, que celui de l’aliénation. L’urgence actuelle de remettre en cause notre monde anthropocentré nous a donné l’envie de poursuivre cette piste. La vision de nombreux films marquants, sur ce sujet, a achevé de nous en convaincre. Considérés comme étant sans âme, amoraux, nuisibles ou invasifs, les animaux non humains ont été relégués par notre espèce à la "case objet", nonobstant l’empathie et l’affection portées à certains d’entre eux, à qui nous conférons le droit de vivre, domestiqués, en notre compagnie. Mais depuis quelques temps, cette hiérarchie entre les Terrestres est ébranlée par le désordre planétaire de notre entrée fracassante dans ce qu’on nomme l’Anthropocène ou le Capitalocène. Quel que soit le terme le plus adéquat pour désigner ce phénomène, les signes d’extinction massive des espèces sont chaque jour plus alarmants, et il n’est plus anodin que des animaux sauvages envahissent nos villes, face à la destruction de leurs écosystèmes par notre humanité vorace. À partir de nos relations aux non humains et parfois à travers leurs regards, les films qui composent ce programme nous confrontent, sans fatalisme, à la question de la coexistence. Et à notre propre animalité.