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Espèces d’espèces - films

Film

Haulout

Maxim Arbugaev & Evgenia Arbugaeva, 2022, GB-RU-GB-RU, DCP, vo st fr, 25

Evgenia Arbugaeva et Maxim Arbugaev sont nés en Sibérie. La sœur est photographe, le frère cinéaste. Ensemble ou séparément, Evgenia et Maxim documentent la vie dans l’Arctique sibérien. Pour tourner ce court métrage, le duo s’est installé pendant trois mois sur une côte de cette région isolée, dans une hutte battue par les vents. C’est ici que le biologiste marin Maxim Chakilev vient, chaque année à la même période, observer le rassemblement de milliers de morses qui cherchent un peu de repos sur les rivages avant de poursuivre leur migration. Mais le réchauffement des océans entraîne un changement inattendu. En cette année 2020, le climat n’a jamais été aussi chaud dans l’Arctique. Et le biologiste se retrouve bientôt dépassé par les événements… Un film absolument saisissant.

+ Churchill, Polar Bear Town

Annabelle Amoros, 2021, FR, vo ang st fr, 37

Chaque année, les ours polaires migrent vers la baie d’Hudson pour y chasser le phoque, en passant par la petite ville de Churchill où ils attendent la formation de la banquise. Les 800 habitants s’en sont accommodés comme business touristique, même si la proximité des bêtes sauvages complique la protection de la population. La cinéaste observe avec un regard quelque peu ironique tout ce petit monde à la fois absurde, étrange et dangereux, non sans distiller les problèmes engendrés par le réchauffement climatique et, à terme, la disparition de l’ours blanc.

17.09 > 20:00 + 24.09 > 17:00 + 28.09 > 22:00 + 08.10 > 18:00 + 20.10 > 20:00
7€ / 4€ / 10€


Film

La vache

Gaav

Dariush Mehrjui, 1969, IR, DCP, vo st fr, 104

Projeté à Cannes et à la Mostra de Venise à une époque où le cinéma iranien n’existait pas aux yeux du monde, “La Vache” est considérée comme une œuvre pionnière de la Nouvelle vague du cinéma iranien. Influencé par le néoréalisme italien, Dariush Mehrjui l’a réalisée dans un noir et blanc magnifique, avec des acteurs pour la plupart non professionnels. Le film propose un récit universel, d’une grande simplicité, qui produit encore ses effets aujourd’hui. C’est l’histoire d’un animal qui tend un miroir au monde des humains. C’est l’histoire d’un village pauvre. Un village sans électricité, perdu au milieu de collines arides, où Dariush Mehrjui s’intéresse à la relation singulière qu’un villageois entretient avec sa vache. Ce villageois, c’est Hassan. Il n’a pas d’enfants. Sa vache est tout pour lui, et il la soigne d’autant plus qu’elle s’apprête à mettre bas. Mais à son retour d’un voyage à la capitale, la vache n’est plus là. Elle est morte. Les villageois, craignant la réaction d’Hassan, tentent cependant de faire croire qu’elle s’est enfuie. L’homme refuse à la fois de les croire et d’accepter cette situation. Fou de douleur, il s’isole, s’enferme dans sa solitude et, s’identifiant de plus en plus à son animal disparu, subit une sorte de métamorphose. À présent, il est la vache.

La séance du 22.09 sera présentée par Talheh Daryanavard, fin connaisseur du cinéma iranien, lui-même réalisateur.

22.09 > 19:00   + 01.10 > 16:00 + 05.10 > 20:00 + 15.10 > 22:00 + 22.10 > 18:00
7€ / 4€ / 10€


Film

Jallikattu

LIJO JOSE PELLISSERY, 2019, IN, DCP, vo ml st fr, 95

Projeté lors du Festival Offscreen en 2021, "Jallikattu" est d’un genre nouveau qui a défrayé la chronique de par son étonnante proposition formelle et son intensité. Le titre évoque une fête tamoule où un taureau est lâché dans un village. Les hommes doivent tenter d’entourer l’animal de leurs bras, prouvant ainsi leur dévotion, leur valeur et leur courage. Bien que moins violentes que les équivalents européens entrainant la mort, ces pratiques sont aujourd’hui critiquées. Dans le film, un buffle échappe à son destin de viande et, ce faisant, écrase les cultures d’un village. Une chasse à l’animal s’ensuit, nourrie de plus en plus d’hommes, de différentes positions sociales, aux multiples motifs, enivrés par l’expression de leur virilité et animalité. Une vision maximaliste, effrénée et époustouflante, qui impressionne et questionne comme seul le cinéma de genre peut le faire !

17.09 > 21:30 + 23.09 > 22:00 + 29.09 > 20:00
7€ / 4€ / 10€


Nocturne

Roar

Noel Marshall, 1981, DCP, vo ang , 102

Idée très 70’s que de tourner un film à la gloire des animaux sauvages par le truchement d’un film de genre. Ici, un Survival où une famille est assiégée par une horde de lions. Consacré "film le plus dangereux de tous les temps", il compte en effet son lot d’accidents de plateau, ce qui, au vu des scènes d’attaques animales hallucinantes, se comprend aisément. Des années de tournage furent nécessaires, en comptant les convalescences d’acteurs et actrices lacérées au fur et à mesure des séquences. On y retrouve Tippi Hedren, échappée des "Oiseaux" et des griffes d’Hitchcock, menacée cette fois par des bêtes sauvages avec ses enfants (dont Melanie Griffith) sous la direction de son mari, l’étrange Noel Marshall. Ce dernier joue la plupart des interactions les plus dingues avec les fauves. Le résultat est étonnant et, à défaut de faire rugir, laisse sans voix.

22.09 > 22:00 + 06.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Peter Brosens & Dorjkhandyn Turmunkh, 1998, BE-MN, 35mm, vo mn st fr & ang, 91

"State of Dogs" nous conte la parabole de Baasar, un chien de Mongolie qui, mort, refuse de se réincarner en homme comme le veut la croyance populaire. Tué par un chasseur qui a pour mission de débarrasser les rues de la capitale Oulan Bator d’une partie des milliers de canidés errants, l’esprit de Baasar se souvient de sa vie de chien, jadis aimé par une famille nomade des steppes tartares, puis abandonné et rejeté par les humains. Attiré cependant par une jeune citadine enceinte, il ressent un grand danger pour elle : le dragon Rah menace de dévorer le soleil, prémisse à la fin du monde. Plus que la vie d’un chien errant dont on découvre à travers le regard une société traditionnelle, ses mythes et son adaptation à la modernité, l’alchimie de la beauté des images, de la musique et des poèmes qui jalonnent le récit du chien, finissent par transformer "State of Dogs" en une sublime expérience sensorielle sur la condition des êtres vivants.

Le 23.09, projection suivie d’une rencontre avec le co-réalisateur Peter Brosens

23.09 > 19:30   + 08.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Film

Dierbaren

Sheltered

Saskia Gubbels, 2020, NL, DCP, vo st ang, 73

"Dierbaren" nous plonge au cœur d’un refuge pour animaux de compagnie d’Amsterdam. Sans commentaire, ni interview, le film raconte à la fois la condition des pensionnaires meurtris dans leur chair et celle des employés et des bénévoles qui s’en occupent avec compassion. Entre l’arrivée quotidienne d’animaux en souffrance, les soins et la rééducation promulgués sans relâche par une équipe majoritairement féminine, la réalisatrice s’attarde sur les entrevues des candidats à l’adoption d’un animal, voire de maîtres obligés d’abandonner le leur. Au fil des séquences, la chronique s’épaissit d’histoires personnelles, exemplatives du rapport émotionnel qui se joue avec ces petits êtres fragilisés qu’une vie domestique inadaptée. Au final, "Dierbaren" est un hommage à un personnel dévoué qui, malgré les drames vécus, garde l’espoir d’une vie meilleure pour chaque animal recueilli.

24.09 > 18:30 + 01.10 > 20:00 + 15.10 > 20:30
7€ / 4€ / 10€


Andreas Horvath, 2022, AT, DCP, sans dial, 73

Le Zoo de Salzbourg en Autriche est ouvert 365 jours par an, ne laissant aucun répit aux habitants non-humains de cette prison à ciel ouvert. Jusqu’au printemps 2020, où tombe le rideau du confinement planétaire, laissant plusieurs mois les lieux déserts de ses dizaines de milliers de visiteurs. C’est alors qu’Andreas Horvath a pris sa caméra au bond, filmant au jour le jour le zoo jusqu’à l’inéluctable retour à la normale. L’humour décalé engendré par ce temps suspendu parcourt "Zoo Lock Down" qui très vite se transforme en théâtre quasi-burlesque. Dès les premières images, le cadreur-réalisateur nous dévoile le quotidien derrière les décors factices des lieux en une suite de séquences touchant au surréalisme, où les animaux semblent enfin reprendre vie… voire même jouer cette fois dans une pièce de théâtre à ciel ouvert ! La bande sonore travaillée de manière dramatique telle une partition d’opéra n’y est sans doute pas pour rien…

24.09 > 20:00 + 05.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Film

Cemetery

Carlos Casas, 2019, FR-GB-UZ-PL-GB, DCP, vo st fr, 85

Après un tremblement de terre, Nga, un vieil éléphant, sent venir la fin d’un monde. Sanra, son ami, l’accompagne dans son lent voyage vers le cimetière des éléphants. Invité à partager les ressentis de l’éléphant, le spectateur se retrouve immergé au plus profond de la jungle sri-lankaise, poursuivi par des braconniers, eux aussi à la recherche de ce site immémorial et secret dont ils espèrent voler le trésor. Mais par la magie du cinéma et d’une nature trop grande pour eux, ces chasseurs avides finiront par laisser le spectateur seul témoin d’un voyage hypnotique vers un autre monde, aux limites de la perception sonore et visuelle. À la lisière entre documentaire et arts visuels, le cinéaste espagnol Carlos Casas propose avec “Cemetery” une expérience initiatique et sensorielle vers une compréhension non-humaine de l’espace et du temps.

24.09 > 22:00 + 28.09 > 20:00 + 13.10 > 20:00
7€ / 4€ / 10€


Nocturne

Phase IV

Saul Bass, 1974, vo ang st fr, 84

Depuis un désert d’Arizona, des scientifiques captent d’étranges signaux venus de l’espace. Au même moment, des fourmis noires se réunissent par milliers, semblant obéir à des ordres destructeurs. Ernest Hubbs, biologiste, est aux premières loges pour observer ce dérèglement de comportement inquiétant. Avec un spécialiste du langage, ils vont faire une découverte qui dépasse l’entendement. Mais comment l’annoncer au monde ? "Phase IV" est l’unique film de Saul Bass, star d’Hollywood pour ses génériques de "Vertigo", "Anatomy of a Murder" ou encore "West Side Story", Saul Bass a élevé cette discipline au rang d’art. Malgré un budget limité, il nous propose avec "Phase IV" de plonger dans un huis clos Sci-Fi qui regorge de trouvailles visuelles, comme ces macros sur les fourmis, qui nous poussent à l’empathie jusqu’à se demander si elles ne méritent pas de prendre le dessus sur l’humain.

29.09 > 22:00 + 13.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Maud Alpi, 2016, FR, DCP, vo fr , 82

Des vaches, des moutons, un chien et un homme, reliés par un espace, caché, où s’exerce une domination et une destruction du vivant souvent jugées indispensables. Maud Alpi se sert de nos sens pour faire émerger une analyse politique des relations dans un abattoir. Les points de vue de ses personnages émergent par le regard des autres. Les lucarnes s’agrandissent face à l’empathie, qui apparaît comme le grand ennemi de l’industrie de la viande. De la masse des bêtes surgissent des individualités, des tragédies propres à la place très cantonnée que permet cet espace. Boston et Virgile nous offrent leur subjectivité, cachant ainsi un hors champs que le regard préfère éviter. Alors que les positionnements quant à la consommation de viande font débat dans notre société de façon souvent binaire, ce film sensible et puissant propose un pas de côté vers le cinéma, et de se laisser toucher par des regards.

Le 30.09 à 20h, projection suivie d’une rencontre avec Maud Alpi.

30.09 > 20:00   + 08.10 > 20:00 + 20.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Film

Rat Film

Théo Anthony, US, st fr, 82

Hagard dans sa poubelle, un rongeur gratte et bondit, avide de liberté. A partir de ce début crissant, Theo Anthony déploie une enquête qui explore le mythe urbain du rat de Baltimore. Urine nauséabonde, dégâts des griffes et autres désagréments ; cette invasion est à l’origine de campagnes de dératisation et autres séances de chasse à coups de batte de baseball. À contre-courant, des amoureux bichonnent ces petites bêtes aux tranchantes incisives. De plans en plans, le film révèle la concordance souhaitée entre terre-à-rats et quartiers pauvres jusqu’à la concrétisation par la planification immobilière des idéaux ségrégationnistes de 1911. Alternant avec audace maquette numérique, rencontres chaleureuses et vues de Baltimore, "Rat Film" quitte la périphérie pour évoquer avec force et intelligence l’impact de rouages tenus secrets sur le destin d’une ville et de sa population, qu’elle soit velue ou non.

01.10 > 18:00 + 12.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Film

La plaie

A praga

Hélène Robert & Jérémy Perrin, 2013, FR-PT, DCP, vo st fr, 75

À Porto, se propagent des rumeurs autour de la présence de plus en plus menaçante des goélands. José Roseira, guide énigmatique, nous emmène dans un voyage parsemé d’ambiances terrifiantes, grotesques et irréelles. Les conseils des experts s’y mêlent aux récits populaires, véritables poésies collectives qui évoquent le dialogue complexe entre humains et animaux, qui s’opposent et s’attirent sans cesse, balançant entre peur et fascination. De magnifiques prises de vue et une bande-son détaillée accompagnent notre narrateur qui tente de comprendre au risque de se perdre. Dans ce documentaire qui flirte avec nos souvenirs des "Oiseaux" d’Hitchcock, Porto dévoile ses peurs et ses fantasmes à travers ses légendes animales.

+ Territory

Eleanor Mortimer, 2014, GB-GB, DCP, vo st fr, 18

Deux espèces de primates vivent à Gibraltar : les singes et les hommes. Les premiers ont peuplé les lieux bien avant les seconds, qui l’ont envahi en 1704. Depuis, les autochtones narguent leur colonisateur, se riant des veines tentatives de les déloger de la cité. La cinéaste suit avec humour l’absurdité de la situation, jusqu’à ce que les Anglais changent de tactique…

01.10 > 22:00 + 15.10 > 17:00
7€ / 4€ / 10€


Film

E noite na America

Il fait nuit en Amérique

Ana Vaz, 2022, FR-BR-IT, DCP, vo pt st fr & ang, 66

Pendant le confinement de 2020, on a pu remarquer la présence d’animaux sauvages dans les villes, là où ils ne mettaient habituellement jamais les pattes. À Brasilia, c’est devenu un phénomène courant. Ana Vaz filme ces espèces souvent menacées d’extinction qui, en manque de territoire, se retrouvent à arpenter "nos" espaces. Ces animaux nous regardent ! De fait, ils ne peuvent plus nous ignorer. Régulièrement, les habitants appellent la police environnementale pour signaler leur présence dans leurs jardins. Gardiens de zoo, biologistes et vétérinaires interviennent alors pour en prendre soin. Ana Vaz a choisi de filmer en nuit américaine sur de la pellicule 16mm périmée : la couleur et la texture de l’image nous font nous sentir plus proche du point de vue animal. Ce "film animalier d’éco-terreur", comme le qualifie la cinéaste, pose l’inévitable question de notre rapport aux bêtes sauvages, avec une grande poésie.

Le 06.10, projection suivie d’une rencontre avec Ana Vaz.

06.10 > 20:00   + 15.10 > 19:30 + 22.10 > 22:00
7€ / 4€ / 10€


Maxime Martinot, 2022, BE, DCP, vo fr , 80

Des théories affirment que les chiens et les humains auraient co-évolué. Hypothèse confirmée par la science qui nous apprend que les canidés ont développé deux muscles au-dessus des yeux (absent chez le loup gris, leur ancêtre direct), grâce auxquels ils peuvent entrer en interaction avec nous. Vif et éloquent, leur regard nous confronte à notre arrogance anthropocentrée. Maxime Martinot signe une comédie animalière singulière qui cherche à démontrer la sincérité de l’animal. Nous invitant à suivre le cheminement d’un cinéaste-chien à la recherche d’une forme, pour raconter l’indicible lien qui l’uni à ses amis canins. Faisant appel à l’histoire du cinéma pour éclairer ses images, le cinéaste nous fait cheminer à travers des regards. La fabrication du film devient alors récit souterrain de sa relation complexe avec sa productrice. S’intéressant à un animal qui sort de l’animalité par sa domestication, Maxime Martinot questionne aussi l’aliénation de son regard par le cinéma.

Le 12.10, en présence du réalisateur et des monteurs Théophile Gay-Mazas et Lou Vercelletto

12.10 > 19:30   + 22.10 > 20:00
7€ / 4€ / 10€


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