Bonne nouvelle pour les amateurs de musique improvisée : la bassiste belge Farida Amadou et le guitariste hollandais Andy Moor seront sur la scène du Nova ce soir, pour deux performances solo entre exploration et spontanéité. Sur la scène… et sur l’écran aussi, puisqu’Andy Moor jouera en parallèle avec la projection de ses propres images.
+ Farida Amadou
En une douzaine d’années à peine, Farida Amadou s’est imposée comme une des musiciennes les plus surprenantes de la scène belge. Navigant entre free jazz, noise, blues, et rock expérimental, elle manipule la basse électrique avec une dextérité détonante. Elle a développé un style musical qui lui est totalement propre, marqué par un doigté très précis, des variations virtuoses dans les accélérés et un son qui par moment est ponctué par des drones. Issue de la scène musicale liégeoise, elle a commencé par intervenir dans des jams sessions au “Blues-Sphere”, une salle de café-concert dédiée au blues et aux musiques d’Afrique. Elle a par la suite évolué dans le collectif de musiciens l’Oeil Kollectif et a aussi rejoint pendant un an le groupe de punk-rock Cocaine Piss. Depuis, le nombre de musicien.ne.s avec qui elle a collaboré donne le tournis. Thurston Moore, Peter Brötzmann, Steve Noble ne sont que quelque-uns. Très récemment elle a développé un projet en duo avec Camae Ayewa aka Moor Mother. Vous l’aurez compris, le concert au Nova pourrait réserver une surprise.
+ Andy Moor : Intense Sound Signal Operates Without Warning
40’
Andy Moor est un guitariste au son incomparable. Il est connu pour ses multiples collaborations, et notamment pour sa participation à des groupes comme Kletka Red, Dog Faced Hermans et bien sûr The Ex. Mais on le sait moins : il est aussi photographe. Parcourant sans cesse le monde pour ses concerts, il s’est mis à photographier ses pérégrinations à travers la fenêtre d’un train ou depuis l’arrière d’un taxi. Ce qui lui donne envie de développer un diaporama qui rassemble des clichés de paysages industriels, urbains, désertiques, dépourvus de présence humaine. Le Liban, l’Éthiopie, l’Europe de l’Est ou encore les États-Unis y figurent en bonne place, semblant être reliés dans un regard ininterrompu par des pylônes et des réseaux de câbles. Défilant lentement sur l’écran, les images d’Andy Moor forment un monde visuel sensible qui constitue un contrepoint à sa musique. Une toile de fond à sa pratique d’improvisation musicale, faite de paysages sonores lunatiques, de crépitements, de textures sombres, de sons suspendus, qu’il créera à l’aide d’une guitare et de quelques objets.