Après avoir creusé dans son précédent film “L’Histoire du cochon (en nous)”, Jan Vromman tend un nouveau miroir à notre société. Celui des manifestations populaires, allant des processions et défilés traditionnels aux prides d’aujourd’hui. Autant de rites reliés par cet indéfinissable mélange d’esprit de fête, de transgression et tout à la fois de desseins d’appartenance, d’attraction touristique, voire d’affirmation de l’ordre établi. Choisissant un titre en clin d’œil au mythique “Les statues meurent aussi” d’Alain Resnais et Chris Marker, le documentariste s’intéresse ainsi aux géants des défilés à travers le regard de trois générations. Il déroule ce fil en partant de l’univers de Frans, son grand-père… qui dans la réalité était l’oncle du cinéaste, interprété à l’écran par un comédien et un chien. Frans fut le concepteur prolifique de cortèges organisés pour des villes et villages flamands entre 1954 et 2005, dont d’incroyables images d’archives émaillent le film. Le fils représente le cinéaste, la deuxième génération. Il place quant à lui l’histoire des cortèges dans un contexte de parades, carnavals et processions, avec leurs lots de mises en scène, fanfares, figurants, encadrement policier et autres barrières Nadar. C’est là qu’entre en scène la troisième génération, celle du fils du réalisateur, en quête d’un autre imaginaire et de formes plus contemporaines et spontanées. Se réapproprier la rue, former une communauté, exprimer ses pensées dans l’espace public, être ensemble dehors... “La rue est la mère de la démocratie” nous dit Jan Vromman. L’abandonner, c’est perdre la liberté.
→ Le 14.04 à 20h : projection suivie d’une rencontre avec Jan Vromman