En 1997, Avi Mograbi a réalisé son premier long métrage, “How I Learned to Overcome My Fear and Love Ariel Sharon”. La même année, le Nova ouvrait ses portes. Depuis lors, nous avons diffusé tous les films de ce cinéaste israélien qui est tout autant un expérimentateur du langage documentaire dont il aime brouiller les codes habituels, qu’un activiste revendiquant qu’Israël cesse d’être un État basé sur la ségrégation et l’occupation. À la fois créateur d’installations vidéo, professeur de cinéma documentaire et expérimental, programmateur d’un ciné-club consacré aux films palestiniens, Mograbi est aussi l’un des fondateurs de Breaking the Silence, une organisation qui rassemble des soldats vétérans ayant servi dans les territoires palestiniens et qui vise à mettre fin à l’occupation.
L’un après l’autre, ses films déconstruisent les mythes fondateurs de la société israélienne. Ce qu’il a fait d’abord à travers des formes pamphlétaires et provocatrices, jusqu’à ce que s’envole l’espoir que le cinéma puisse changer le monde. Avi Mograbi reste un réalisateur tenace, iconoclaste et sans concession, que nous sommes ravis d’accueillir à nouveau, profitant cette fois de sa présence à Bruxelles pour un séminaire de SoundImageCulture. L’occasion de découvrir son huitième et dernier film en date, et de revisiter son second long métrage réalisé il y a 25 ans.