Les robots ont toujours occupé une place particulière dans l’histoire du cinéma, et plus particulièrement dans la science-fiction. Le terme, dérivé du mot tchèque “robota” (travail), a été inventé par le dramaturge Karel Capek pour sa pièce R.U.R., présentée pour la première fois à Prague en 1921. Il désigne des êtres mécaniques conçus pour des tâches secondaires et répétitives. L’un des premiers robots à apparaître sur grand écran était la “maschinenmensch” Maria dans le film muet “Metropolis” de Fritz Lang (1927). Alors que les films à épisodes américains des années 30 et 40 nous ont servi un assortiment d’”automates” en tôle, les robots se sont ensuite mués en des métaphores menaçantes de la Guerre froide. Dans un autre style, un “fandom” s’est développé autour du personnage de Robby le Robot de “Planète interdite” (1956), qui a été décliné en une des premières séries de jouets à succès. Bien plus tard, la franchise “Star Wars” a lancé le terme “droïde” pour désigner R2D2 et C3PO, pour ensuite nous envoyer des variantes bien moins adorables : les “AT-AT walkers” dans “L’Empire contre-attaque” (1980). Toujours dans le registre mignon, on a pu faire la connaissance de Johnny 5 dans “Short Circuit” (1986) et “WALL-E” (2008). Dans les années 80, le fabricant japonais Takara Tomy a eu l’idée géniale de combiner les deux jouets pour garçons les plus populaires du 20e siècle - les voitures et les robots - pour en faire des “autobots”, créant ainsi la célèbre franchise multimédia “Transformers”. Un androïde, quant à lui, est un robot conçu pour imiter un humain, doté d’une intelligence anthropomorphique mais artificielle. Des films comme “Westworld” (1973) et “Terminator 2” (1991) ont popularisé le thème de l’androïde assassin quasiment invincible qui se retourne contre l’humanité, tandis que “Blade Runner” (1982) a ouvert la voie aux questions existentielles par rapport à la différence entre l’homme et la machine. Les cyborgs, mis en scène dans “Robocop” (1987) et “Hardware” (1990), sont quant à eux des humains dont le corps a été partiellement remplacé par des pièces mécaniques. Ils sont devenus indissociables des genres post-apocalyptique et cyberpunk, les représentations les plus sophistiquées se trouvant dans des anime japonais tels que “Ghost In The Shell 2 : Innocence” (2004). Avec les développements exponentiels réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la robotique au 21e siècle, associés à une prise de conscience croissante du public de l’intrusion de la technologie dans notre quotidien, les histoires sur les relations entre humains et machines ont plus que jamais la cote. A la télé, dans le “reboot” (2004 - 2009) de la série “Battlestar Galactica” de 1978-1979, les robots rutilants appelés Cylons ont été remplacés par des androïdes qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à des humains. Puis, la série “Westworld” (2016 -) a transformé les androïdes antagonistes du film de 1973 en protagonistes à part entière. Pour citer Eldon Tyrell, le concepteur des réplicants de Blade Runner, “Plus humain que l’humain est notre devise” ! Avec plus de trente films, les robots représentent le plus gros module du festival cette année. Une vingtaine de films seront projetés à la Cinematek, complétés par des projections au Cinéma Nova et dans d’autres salles. La thématique sera mise en contexte grâce à un conference international.