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Animal alienation

Notre rapport aux animaux en dit long sur les humains que nous sommes et sur cette aptitude, toute particulière de notre condition, à nous aliéner, et à aliéner le vivant à des systèmes que nous élaborons. L’aliénation nous fait perdre le sens de nos vies, elle est l’état le plus symptomatique de nos sociétés fondées sur des valeurs capitalistes et productivistes qui détruisent notre lien à la terre et de fait, la Terre elle-même et nous avère comme ses plus grands nuisibles. Le Nova consacre à cette question une programmation d’une quinzaine de films, pour la plupart inédits en Belgique. Cheminant du trouble animiste à l’essai documentaire sur un élevage industriel, de la tuerie artisanale du cochon à l’éco-féminisme, du naturalisme à la zoophilie, nous traverserons mondes et récits insolites puissants où la présence animale nous tend un miroir parcellaire de ce qui nous compose, de la joie innocente au désastre criminel. Vincianne Despret, philosophe des sciences, l’affirme dans "Zoo Pharmakon", remarquable documentaire radio qui inaugure Animal alienation : "Il ne s’agit pas de comprendre, il s’agit de penser avec". Penser avec les crabes chinois qui envahissent nos rivières dans "Une si longue marche" de Dominique Loreau, penser avec le trouble que nous évoque la bestialité de "Zoo", le magnifique documentaire fiction de Robinson Devor. Entrer en méditation avec l’étrange film lituanien "Animus Animalis", ou encore réinventer un monde plus libre avec la poésie visuelle de Rithy Panh dans "Everything Will Be OK"... Et comme les animaux n’auront pas cessé de nous faire penser au terme de l’hiver, ils reviendront nous conter mille et une histoires dans une suite annoncée pour le printemps !



Séance d’écoute

Zoo Pharmakon

Sarah Fautré & Mira Goldwicht, 2017, BE, audio, vo fr , 50

Pour ouvrir les festivités, une perle rare qui donne le ton de notre programmation. Immergée dans le monde de la santé mentale de nos chers animaux de compagnie, la première séquence de "Zoo Pharmakon" nous emmène chez une vétérinaire comportementaliste. Les deux chattes qu’elle examine font état d’anxiété intermittente, de biotopathie (maladie due au milieu de vie) et de skizépathie (problème de relation sociale). On reconnaît là les reflux familiers d’un monde difficilement adaptable à la norme et qu’il faut traiter avec des pilules pour lisser les pulsions. Pharmacologie, politique de la santé, capitalisme du médicament… Rythmé par le pragmatisme lumineux de Vinciane Despret et des réflexions de spécialistes, ce documentaire sonore nous plonge dans une analyse profonde de notre mal de vivre via l’histoire et l’usage des psychotropes.

→ Écoute suivie d’une rencontre avec Sarah Fautré et Mira Goldwicht.

13.01 > 19:00  
Gratis


Les mésanges anarcho-autonomes de l’illustrateur et chercheur Alessandro Pignocchi envahissent le Nova. Ces facétieux oiseaux émanent entre autre de la trilogie politico-humoristique "Petit traité d’écologie sauvage" où l’animisme des indiens jivaro domine le monde, une BD inspirée de la pensée de Philippe Descola, anthropologue pour qui "la nature n’existe pas".

→ Le 25.02 : dédicaces d’Alessandro Pignocchi, qui présentera "Ethnographies des mondes à venir", un récent dialogue illustré avec Philippe Descola.

13.01 > 18:30 + 25.02 > 17:30  


Film + rencontre

Composer les mondes

Eliza Levy, 2021, FR, DCP, vo st ang, 69

En vivant de 1976 à 1979 avec les Jivaros Achuar d’Amazonie équatorienne, Philippe Descola comprend que la nature est une invention propre aux européens de la modernité, qui la considèrent telle une totalité dont l’humain serait séparé, nous dédouanant ainsi de notre responsabilité vis-à-vis d’elle. En suivant l’anthropologue à la rencontre des nouveaux habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en France – bocage défendu depuis 1968 et sauvé définitivement en 2018 de la bétonisation d’un projet d’aéroport écocide –, "Composer les mondes" entrevoit tout en finesse comment à nouveau entrer en dialogue avec les non-humains, en gardant à l’esprit qu’"on n’invente pas des mondes, on les compose."

➞ projection suivie d’une rencontre avec Alessandro Pignocchi, complice de Philippe Descola et proche de la ZAD.

25.02 > 20:00  
6€ / 4€


Tiere

Animals

Jonas Spriestersbach, 2019, DE, DCP, vo st ang, 73

Un groupe de personnes isolé en pleine forêt essaye de se reconnecter aux animaux en pratiquant la pleine conscience. Une femme reçoit d’une spirite un message d’adieu de son animal décédé. Des ouvrières s’occupent d’un élevage aseptisé de sauterelles. Une assemblée de seniors écoute un imitateur de chants d’oiseaux… C’est le début d’une série de séquences frontales, souvent sans paroles, dressant le portrait terrible d’une société qui a perdu tout rapport à l’animalité. Un documentaire grinçant, levant le voile sur des pratiques révélatrices de la civilisation occidentale et son rapport biaisé au vivant, allant des concours hallucinants de races canines, jusqu’au travail d’équarrissage mécanisé, en passant par d’étranges zoothérapies, jusqu’au grotesque.

+ Untitled (Human Mask)

Pierre Huyghe, 2014, FR, video, sans dial, fr , 19

Un étrange personnage anthropomorphe évolue dans un paysage dévasté, vide d’humains.

14.01 > 19:00 + 22.01 > 21:00 + 19.02 > 17:00
6€ / 4€


Rithy Panh, 2022, FR-KH, DCP, vo fr st ang, 98

Sur une série de dioramas post-apocalyptiques mettant en scène des figurines de glaise, une voix féminine, "l’archive", nous conte une dystopie du XXIème siècle où les animaux prennent le pouvoir et asservissent les humains. La diffusion omniprésente dans ce décor miniature d’une masse d’archives du patrimoine cinématographique, dont d’imposants split screen, rappelle constamment aux "nouveaux sujets" les ravages d‘Homo sapiens. Mais voilà que le récit aux fulgurances littéraires se transforme en farce crépusculaire… Croisement hybride de "La Planète des singes", "La Ferme des animaux", "1984" et "L’Île du Dr Moreau", "Everything Will Be Ok" est un essai audio et visuel singulier sur la mémoire des atrocités du XXème siècle (credo d’un réalisateur rescapé du génocide cambodgien), au travers une puissante allégorie sans tomber dans le fatalisme, à condition de résister et "vouloir la joie contre tout système". Ours d’argent de la meilleure contribution artistique à la Berlinale 2022.

14.01 > 21:00 + 04.02 > 21:00 + 12.02 > 21:00 + 19.02 > 19:00
6€ / 4€


Dominique Loreau, 2022, BE, DCP, vo fr & nl st fr & nl, 60

Depuis leur arrivée en 1932 par le port d’Anvers avec les cargos venant d’Orient, les crabes chinois ont pris une place notable dans les rivières belges. Ils y sont pratiquement invisibles, sauf au moment des migrations où, par milliers, ils remontent fleuves et rivières jusqu’à ce que, devenus adultes, ils fassent le chemin inverse pour se reproduire dans la mer. De cette si longue marche, Dominique Loreau a tiré une monographie poétique et éco-féministe de ce que l’on nomme le crabe poilu de Shangaï. Partie du fait divers faisant état de la présence des "nuisibles" dans les pompes à eau de la centrale nucléaire de Doel, la réalisatrice-écrivaine nous entraîne avec douceur vers les territoires imaginaires du "monde crabe".

+ A Perfect Storm

Karel Doing, 2023, GB-GB, 16mm, sans dial, 3

Impression de plante sur pellicule, transcription d’un vivant qui semble nous délivrer un message et toucher l’âme...

→ Les projections du 15.01, du 5 et 12.02 seront suivies d’une rencontre avec la réalisatrice. Le 15.01, nous aurons également le plaisir d’accueillir Benedikte Zitouni, sociologue et Lionel Devlieger, architecte et co-fondateur de Rotor.

15.01 > 16:30   + 05.02 > 17:00   + 12.02 > 19:00   + 18.02 > 18:30
6€ / 4€


Zoo

Robinson Devor, 2007, US, DCP, vo st fr, 80

En 2005, non loin de Seattle, un homme de 35 ans du nom de Kenneth Pinyan décède d’une hémorragie interne suite à une relation sexuelle avec un cheval. Retentissement national, circulation virale de la vidéo : ce fait divers prend une ampleur telle qu’il aboutira à la condamnation de la zoophilie dans l’État de Washington. En partant à la rencontre de la communauté à laquelle a appartenu Pinyan, ce documentaire aborde un sujet tabou mais évite tout sensationnalisme en empruntant le chemin de la méditation et de l’allégorie pour mieux sonder la psyché de ces individus mis au ban de la société. D’une puissance formelle rare, "Zoo" a également pour lui cette vertu du trouble, dévoilant une part de nous que nous ne voulons voir, étouffée par nos sociétés rongées par l’anthropocentrisme et des préceptes moraux fondés sur la différenciation et l’infériorisation des animaux.

15.01 > 19:00 + 21.01 > 18:00 + 10.02 > 19:00
6€ / 4€


Samuel Fuller, 1982, US, HD, vo st fr, 84

Adapté librement du roman de Romain Gary "Chien Blanc", basé sur des faits réels – installés à Los Angeles fin des années 60, l’écrivain et sa femme Jean Seberg vivront une expérience confrontante suite à l’adoption d’un chien errant –, "White Dog" ausculte la violence et la dialectique du racisme ordinaire à travers celle du conditionnement animal. Le dressage peut-il corrompre entièrement la psyché d’un animal ? Jusqu’à quel point s’ancre l’endoctrinement chez les animaux ou les humains ? La haine de l’autre est-elle irréversible ou peut-elle être "guérie", désapprise ? Film philosophique et commentaire social jouant avec les codes du film d’horreur – fondamentalement, celui de la peur de l’inconnu – "White Dog" sonde les concepts d’altérité et de xénophobie en interrogeant notre volonté de contrôle sur les animaux domestiques.

+ Sir Bailey

Matthew Ripplinger, 2018, CA, 16mm, sans dial, 8

Un hommage touchant immortalise les derniers jours de la vie du chien Sir Bailey, souffrant alors d’un cancer des os.

15.01 > 21:00 + 27.01 > 19:00 + 24.02 > 21:00
6€ / 4€


The Old Man Movie

Vanamehe film

Mikk Mägi & Oskar Lehemaa, 2019, EE, DCP, vo st fr & ang, 88

Trois bambins urbains sont mis au vert pour l’été chez leur grand-père. Joie du bon air, calme et beauté ? Ce film en stop-motion ne recule devant aucun mauvais goût : cochons aérophages, Old Man ressuscité et obsédé par la traite, addiction démesurée au lait... Touchés par les mauvais traitements de la vache prolifique, les enfants la laissent s’échapper par mégarde. Ils ont moins de 24 heures pour la retrouver avant qu’elle n’explose et crée une apocalypse lactique. Si si. L’histoire va alors prendre des directions imprévisibles avec le mystérieux Milk Man (qui n’est pas sans rappeler Dr Folamour), des bûcherons peu scrupuleux, un arbre pervers, un ours caverneux, une machine infernale pour traire animaux et humains... Ce film rythmé fait suite à des courts métrages célèbres en Estonie, mettant en scène le fameux Old Man. Préparez-vous à voir exploser et dégouliner des hectolitres de lait !

+ Biòu

Sylvère Petit, 2016, FR, DCP, sans dial, 8

Magnifique petit opus sur la corrida. On vit l’intériorité du taureau, un taureau en colère qui défonce tout !

20.01 > 19:00 + 05.02 > 19:00 + 26.02 > 17:00
6€ / 4€


Anja Dornieden & Juan David González Monroy, 2020, DE, 16mm, vo st fr & ang, 75

Ancêtre du bœuf, l’auroch est le premier cas documenté d’extinction d’une espèce. La chasse et l’introduction du bétail domestique ont conduit à sa disparition. Le dernier auroch est mort en 1627 dans une forêt polonaise. Les tentatives de ressusciter cette espèce mythique pour repeupler la forêt germanique, datent du XXe siècle. En suivant les démarches scientifiques qui poursuivent cet objectif, les réalisateurs interrogent avec méticulosité et ironie les enjeux et les problématiques pratiques et théoriques d’une tâche aussi absurde. Reliant passé et avenir, cette fascinante méditation en pellicule (autre espèce en voie de disparition) questionne les dynamiques capitalistes et colonialistes de l’Occident, ainsi que les rapports entre mythe, réalité et survivance des formes.

+ Enthusiasm

Anja Dornieden & Juan David González Monroy, 2022, DE, 35mm, vo ang , 8

Anja Dornieden et Juan David González Monroy sont des cinéastes expérimentaux basés à Berlin. "Enthusiasm" est leur nouveau court métrage, sur l’envie de voir un chat…

→ Le 21.01, projection suivie d’une rencontre avec Anja Dornieden et Juan David González Monroy.

21.01 > 20:00   + 03.02 > 19:00 + 12.02 > 17:00
6€ / 4€


Jean-louis Le Tacon, 1979, FR, 16mm, vo, 37

Filmé à l’ouvrage, complice de la caméra, Maximilien raconte d’une voix réfléchie et posée le calvaire de ses trois années d’éleveur porcin industriel, un travail dur et ingrat qui ne s’arrête jamais et le poursuit même dans ses rêves. Au bout du compte, ruiné, endetté, il n’a pas gagné un centime. La peste qui le hantait a fini par ravager son élevage. Une tragédie plus que jamais contemporaine, qui nous imprègne des corps des bêtes, de leur odeur et des pensées de l’humain producteur de cet espace concentrationnaire. Thèse de doctorat sous la direction de Jean Rouch, cette œuvre magistrale est le fruit de trois années d’observation dans la porcherie aux côtés de Maximilien. Ce projet a conduit Jean-Louis Le Tacon à se libérer de tout à priori sociologique pour mener une expérience "d’anthropologie partagée".

→ Le 22.01, projection suivie d’une rencontre avec Gil Bartholeyns, historien, écrivain, auteur des livres "Deux kilos deux" et "Le hantement du monde".

→ Le 18.02, projection suivie d’une rencontre avec le cinéaste Jean-Louis Le Tacon.

+ Tuerie chez Pauline

Jean-louis Le Tacon, 2014, FR, video, vo, 38

Chez Pauline, on sait ce qu’on mange. Paysanne comme ses parents, elle réactive la tradition de l’élevage du cochon, du sacrifice et des préparations charcutières qui s’en suivent. En redonnant une dimension culturelle à la tuerie du cochon, Jean-Louis Le Tacon met le doigt sur une de nos plus grandes contradictions et nous aide à penser notre action carnivore ordinaire.

+ Trilogie carnassière (1)

Carole Thibaud, 2018, FR, 16mm, sans dial, 3

Le geste artisanal de la mise à mort du poulet en une interprétation picturale photo-sensible.

22.01 > 17:00   + 28.01 > 18:00 + 18.02 > 20:00   + 24.02 > 19:00
6€ / 4€


Der Rechte Weg

The Right Way / Le droit chemin

Peter Fischli & David Weiss, 1983, CH, HD, vo de st fr & ang, 55

Les artistes zurichois Fischli & Weiss endossent les costumes d’un rat fainéant et d’un ours bluffeur. Ces deux animaux de même taille, dotés de parole et d’un cœur pur, entreprennent une randonnée dans la nature sauvage des Alpes suisses, à la merci des éléments… et surtout d’eux-mêmes. Au fil de ce voyage initiatique qui va mettre leur amitié à l’épreuve, ils vont traverser une série d’épreuves, de sentiments et d’émotions allant de la solidarité à la trahison, de l’amitié à la vengeance, de la puissance à la compassion, du crime au châtiment… S’amusant à brouiller nos repères, cet OVNI cinématographique s’attaque ainsi avec philosophie, humour et mélancolie aux tabous et aux valeurs de la société humaine.

+ Taxidermisez-moi

Marie Losier, 2021, FR, DCP, vo fr st ang, 11

D’étranges créatures humaines hantent le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris. Quand le fusil du chasseur soudain vient traquer ces fantômes "queers"…

22.01 > 19:30 + 04.02 > 19:00 + 19.02 > 21:00
6€ / 4€


Animus Animalis

A Story about People, Animals and Things

Aistė Žegulytė, 2019, LT, DCP, vo st fr & ang, 69

"Honorez les animaux, animaux que vous êtes !" Pour son premier long métrage, Aistė Žegulytė a choisi d’observer sans moralisme les mondes mystérieux de la taxidermie, de l’élevage et de la chasse. La cinéaste lituanienne parcourt ces univers en déambulant entre différents lieux, tels un musée, une forêt ou une église, où s’opèrent des rites étranges. Avançant à un rythme quasi méditatif, "Animus Animalis" ("esprit animal") est composé de séquences tantôt absurdes, graves ou humoristiques, toujours filmées avec sensibilité, un sens acéré du son et du cadrage, mais sans tape à l’œil. Tel un cabinet de curiosités où les frontières, entre la vie et la mort, entre les humains et les animaux, seraient si poreuses et ambigües qu’on aurait du mal à savoir qui regarde qui. Grand Prix au Festival International du Film de Bruxelles en 2019, c’est un film qui infuse en nous longtemps après l’avoir vu.

→ Le 28.01, projection suivie d’une rencontre avec Aistė Žegulytė.

28.01 > 20:00   + 05.02 > 21:00 + 17.02 > 19:00 + 25.02 > 18:00
6€ / 4€


Jacques-Rémy Girerd, 2003, FR, 35mm, vo, 90

Une petite ferme perchée sur une colline. Tom y vit heureux, entouré de ses parents adoptifs, Ferdinand et Juliette. Mais les grenouilles de toute la région se livrent à d’étranges réunions. Un beau jour, la doyenne vient leur annoncer qu’un nouveau déluge va s’abattre sur Terre. Il va pleuvoir pendant 40 jours et 40 nuits et tout le pays sera noyé sous les eaux. La tour du poulailler devient alors le refuge pour les animaux de la ferme et du zoo voisin. Flottant sur la chambre à air du tracteur de Ferdinand, comment tout ce petit monde va-t-il parvenir à vivre ensemble ? Entre carnivores et herbivores, la tension monte et les frites qui les nourrissent ne suffisent plus… Cette fable revisitant l’Arche de Noé, raconte comment cette petite société doit faire face au défi du vivre-ensemble, en donnant la parole à des animaux aussi malicieux que leurs bouilles sont cocasses.

05.02 > 15:00 + 19.02 > 15:00
6€ / 4€


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