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Screenshot

Notre envie de faire cette programmation date d’avant les premiers confinements, mais la pandémie l’a rendu à nos yeux encore plus nécessaire. Nos vies se sont numérisées, elles sont passées dans les écrans. Tout est image : les pixels, picture elements, composent aussi bien les interfaces informatiques que les articles de presse que nous déroulons sur nos smartphones. 
Il fallait bien que nous nous occupions de ces images.
Voici donc des films qui s’en chargent. Il s’agit aussi bien de fictions qui se déroulent sur l’écran d’ordinateur d’un personnage que des documentaires qui réutilisent les images disponibles en ligne, de YouTube aux caméras de surveillance en passant par Google Map. Tous reprennent l’esthétique de nos vies en ligne, et se l’approprient, comme une capture d’écran. Certains révèlent le pire des réseaux, à commencer par le cauchemar panoptique de Google, d’autres ce qu’ils ont de plus utopique, comme la possibilité démocratique offerte à tous de filmer et de s’exprimer.
Si nous avons pris tant de temps pour faire cette programmation, c’est qu’elle s’accompagne d’un livre que nous avons dirigé. C’est aussi que, bien que le sujet ait l’air de nous lancer dans un cinéma de niche, nombreux sont les films qui font de la capture d’écran dont certains ont remportés des prix prestigieux en festival. La programmation est donc dense et riche en invités : un premier week-end en forme de panorama et rempli de rencontres, trois jours consacrés au maître du genre Dominic Gagnon, une semaine autour des images de révolte disponibles en ligne, une projection exceptionnelle des six heures de found footage de James Benning… C’est un vrai voyage au cœur du pixel. Et, à ceux qui craindraient trop d’expérimental et de sérieux, nous conseillons le joyeux "Parning" pleins de flirts adolescents, la soirée “B to Mème” qui finit en séance de minuit et, bien entendu, les quelques fêtes, entre DJ Algo et Free Party.



Captures d’écran

Quand le cinéma affronte les flux numériques

Il y a trois ans, à une table du bar du Nova, nous discutions de cette nouvelle envie de programmation. Une fois de plus - ce n’est pas toujours le cas - nous avions le sentiment de défricher une pratique cinématographique peu prise en considération sur la place publique jusque là, sinon au cœur d’universités et de festivals. Nous nous sommes dit qu’il y avait de la place pour lancer un projet éditorial mené par certains d’entre nous. Au même moment, nous programmions un événement pour célébrer les 50 ans d’activités des éditeurs Yellow Now et la rencontre s’est faite ! Contributions extérieures, tables rondes de spécialistes et entrevue peuplent le livre. Aussi, une filmographie, la plus complète possible, accompagne l’ouvrage pour trouver son chemin dans cette pratique particulière. Double bonus, les films disponibles gratuitement et légalement en ligne sont annoncés comme tel !
Le livre est désormais en vente au bar du Nova.

https://www.yellownow.be/post/captures-d-%C3%A9cran

12.05 > 20:00  


Maxime, 2022, BE

Ça n’échappe plus à grand monde : loin de l’injonction à utiliser son matériel informatique plutôt que du papier pour préserver l’environnement, l’omniprésence gloutonne d’Internet est un gouffre sans fond en matière de consommation d’électricité. Certains aspects se discutent mais quand, au début de la pandémie, les grandes plateformes de streaming légales interdisent la HD pour cause d’encombrement de la bande passante, on perçoit quelque chose que la notion perverse de cloud - de nuage - interdit d’imaginer. Depuis quelques années, Maxime, novaïste et cinéaste, a pour projet de fabriquer un film sur la matérialité d’Internet avec la matière produite par Internet. C’est l’occasion et, pour la peine, il va très matériellement s’installer dans le bokaal à l’entrée du cinéma pendant les sept semaines de la programmation pour créer son film et, surtout, partager son processus de création avec les spectateurs, les passants et toute personne qui désire échanger avec lui.
Le résultat de ce processus de création sera projeté lors de la soirée de clôture le samedi 25 juin.

25.06 > 18:00


Deux ans et demi de recherche pour plus de deux cents films vus ! En ce jeudi 12 mai, la séance d’ouverture s’annonce comme la tentative d’extraire la quintessence de cette masse d’images. À l’inverse des autres compilations, celle-ci ne dispose pas de thème précis sinon celui de l’exploration d’un dispositif étonnant mais des plus pertinents quand il s’agit de témoigner de la vie en ligne. Un condensé de courts incontournables comme “Nunca e noite no mapa”, l’imparable dissection des logiques de cartographie totale selon Google ou “Fragmants”, l’une des mosaïques anti-consuméristes du duo de réalisatrices Neozoon. Cette séance fera aussi la part belle aux partages face caméra d’adolescents avec d’une part "True Colors", un film israélien dont les tutos maquillage camouflent les crevasses de la société israélienne ; d’autre part, "Need Ideas !?!PLZ !!" est un condensé d’appels à l’aide : s’exhiber sur Internet, certes, semble fondamental, mais que montrer sinon son visage ? Regard distant de rencontres en ligne avec "Face à face dans la nuit", expérimentation visuelle à partir d’images de caméras de surveillance avec "Elements" (en 35mm) et enfin "See Forever", un film tout neuf concocté par Paul-Emile Baudour, un habitué de l’Open Screen, qui témoigne de la mutation des pratiques amateurs de touristes-vidéastes à partir du World Trade Center de 2001 et depuis sa reconstruction en 2013.

+ Need Ideas !?!PLZ !!

Elisa Giardina Papa, 2011, IT, DCP, ang , 5

+ See Forever

Paul-Emile Baudour, 2022, BE, DCP, ang , 20

+ Nunca é noite no mapa

Ernesto De Carvalho, 2016, BR, DCP, pt st fr, 5

+ A Date with an Enfield

Adam Butcher, 2016, GB-GB, DCP, 2

+ Elements

Dariusz Kowalski, 2005, PL, 35mm, sans dial, 8

+ Face à face dans la nuit

Loïc Hobi, 2019, CH, DCP, fr , 7

+ True Colors

Ayelet Albenda, 2014, IL, DCP, 18

+ Fragmants

Neozoon, 2019, DE, DCP, ang , 6

12.05 > 21:00
6€ / 4€


DJ Algo, c’est vous, nous et les GAFAM qui s’allient pour que nos coeurs de pixels dansent. D’un côté les algorithmes de YouTube tentent de décoder les goûts de la foule. De l’autre, nos algorithmes cuisinés maison : une chanson de départ choisie au hasard dans un chapeau et, pour enchaîner, on clique sur celle que nous propose Internet en s’interdisant de passer deux fois le même artiste. Toutes les demie-heure, c’est le Great Reset : on vide les cookies, et on retire dans le chapeau. Le bar du Nova va vibrer toute la nuit au sons de bizarreries musicales et de tubes mondiaux.

12.05 > 23:30


Une légende tenace suggère que, sur Internet, on trouve des réponses à chacune de nos questions. Certains réalisateurs en ont fait leur terrain de création en observant les traces numériques laissées par les enquêteurs ; en jouant eux-mêmes aux inspecteurs en herbe quand ils n’en font pas la source première du dévoilement de faits importants depuis leurs laboratoires numériques. Cette séance dédiée à l’enquête sur Internet démarre avec l’étonnant "Watching the Detectives" de Chris Kennedy. Suite à l’attentat à la bombe du marathon de Boston de 2013, des internautes équipés de bout de ficelles et du programme Paint se lancent dans une chasse à l’homme – arabe de préférence – pour débusquer le ou les poseurs de bombe. Chris Kennedy a kinescopé en 16mm les photos trafiquées et textes échangés sur Reddit. On poursuit avec le travail d’investigation du groupe d’artistes, d’ingénieurs et de militants Forensic Architecture. En traitant une banque d’images par un algorithme de leur création, le groupe est parvenu, avec "The Battle of Ilovaisk", à déjouer les mensonges d’Etat russes lors de la première étape, en 2014, de la guerre dans l’est de l’Ukraine. Place au jeu avec "Internet Story" ! On replonge dans l’Internet antique des animations Flash et de Windows 98 pour une chasse au trésor farfelue alors que Nick Robinson déjoue l’une des blagues du web dans son infatigable quête de l’origine de Michaelsoft Binbows.

+ Watching the Detectives

Chris Kennedy, 2017, US, 16mm, 32

+ The Battle of Ilovaisk

Forensic Architecture, 2019, GB, DCP, 9

+ Internet Story

Adam Butcher, 2010, GB, DCP, 10

+ Michaelsoft Binbows Isn’t What You Think It Is

Nick Robinson, 2021, US, DCP, 35

La séance se fera en présence de Chris Kennedy pour une rencontre à propos de son film.

13.05 > 20:00
6€ / 4€


Films

Coming Out

Denis Parrot, 2018, FR, DCP, fr , 63

Denis Parrot rassemble des vidéos de Coming Out, trouvées sur Internet, où des gens se filment en train d’annoncer leur homosexualité ou leur transexualité. Ils s’affirment devant leurs proches, leur famille, ou simplement pour un potentiel spectateur, comme un message envoyé sur le réseau sans véritable destinataire apparent. De prime abord, toutes les vidéos relèvent de la sphère privée, mais le montage de Denis Parrot révèle le sens de leur mise en ligne : elles ne sont pas des aveux adressés aux parents mais des affirmations lancées pour les autres, ceux qui ont honte, ceux qui ont peur. A partir des spécificités de chacun, le film fabrique une communauté politique et protectrice.

+ Testaments Chapter 1-3

Natalie Bookchin, 2017, US, DCP, ang st fr, 8

Natalie Bookchin agit de la même façon sur les vidéos qu’elle trouve en ligne : les témoignages, qui concernent ici le licenciement ou la dépendance aux médicaments, sont transformés en un discours collectif. Au lieu de les faire se succéder, Bookchin les synchronise et fabrique un chœur antique sous la forme d’un split screen politique.

➞ séances suivies d’une rencontre avec Denis Parrot.

13.05 > 22:00 + 27.05 > 20:00
6€ / 4€


Films

Spree

Eugene Kotlyarenko, 2020, US, DCP, ang st fr, 93

Kurt est un perdant du monde numérique : chauffeur VTC sur l’application Spree, il enchaîne les vidéos et story qui atteignent difficilement la dizaine de vues. Pour enfin augmenter son audience, il prépare une soirée spéciale : filmé dans sa voiture par plusieurs caméras diffusées en direct sur Internet, Kurt assassine tous ses passagers les uns après les autres. Nous sommes témoins de sa folie meurtrière comme un internaute spectateur du live, avec interface et commentaires. Eugene Kotlyarenko avait commencé sa carrière par deux films en capture d’écran ("0’s &1’s" et "Skydiver") : après des films plus classiques, il revient aux images d’Internet pour une fiction gore et moqueuse, critique de l’usage des réseaux, et fortement inspirée d’Elliot Rodger, considéré comme le premier meurtrier de la mouvance incel, Célibataires Involontaires.

+ Women on Tik Tok

Gabrielle Stemmer, 2020, FR, DCP, ang , 4

Avant de plonger avec "Spree" dans ce que les réseaux sociaux fabriquent de plus misogyne, Gabrielle Stemmer nous propose une compilation de Tik Tok drôle, féministe et libératrice.

13.05 > 23:59 + 05.06 > 22:00
6€ / 4€


Éléonore Weber, 2020, BE, DCP, fr st fr, 75

Les images qui prêtent leurs formes à ce film n’ont pas été filmées par la cinéaste elle-même, mais par des caméras thermiques depuis des hélicoptères militaires. La technologie dite “thermique” n’enlève rien à la froideur des images, dans lesquelles des humains sont abattus de sang-froid par des soldats les survolant depuis leurs hélicoptères. Les voix des soldats commentent en direct ces images, mais celles-ci, au lieu d’apporter un peu de chaleur humaine, sont aussi distantes par rapport à leurs actes que la distance physique qui les sépare du sol. De leur point de vue, que l’on est amené à partager, c’est comme s’il agissait d’un simple jeu vidéo. La caméra thermique de l’hélicoptère est dirigée par les mouvements de tête du soldat-pilote, et le viseur du canon-mitrailleur s’aligne à l’objectif de celle-ci. Celui qui voit est donc celui qui tue. De quoi interroger quand on apprend qu’il est difficile pour ces soldats de distinguer, à travers leurs caméras thermiques, un paysan qui porte un râteau sur l’épaule d’un combattant avec une kalachnikov. Pour ponctuer ces moments pleins de dureté, Éléonore Weber rapporte le témoignage de Pierre V., un soldat français familier de ce genre d’opérations militaires. Celui-ci, sans condamner pour autant ces pratiques, tente de prendre un certain recul sur ces images, dont ses collègues semblent manquer cruellement dans l’immédiat de leurs opérations. Espérons que ce recul qu’apporte Éléonore Weber à travers son film pourra nous faire revenir enfin sur terre !

+ A Death in Mali : Requiem for Empire

Jon Jost, 2019, US, DCP, sans dial, 13

"A Death in Mali : Requiem for Empire" a été réalisé par Jon Jost (un régulier du Nova) à partir d’une vidéo mise en ligne sur Internet en octobre 2012, probablement par Daesh, montrant quatre soldats américains pris dans un guet-apens à la frontière entre le Niger et le Mali. Celle-ci a été enregistrée par la caméra frontale fixée au casque d’un des soldats. Jon Jost, qui a pu sauver cette vidéo avant qu’elle ne disparaisse d’Internet, en tire un puissant pamphlet contre la guerre, mêlant effets visuels et altérations sonores.

La productrice Gaëlle Jones sera présente pour la première projection du film le vendredi 14 mai et avec Éléonore Weber, la réalisatrice, le samedi 4 juin pour des discussions autour de la réalisation de ce film.

14.05 > 20:00 + 04.06 > 20:00   + 09.06 > 22:00 + 23.06 > 22:00 + 26.06 > 17:00
6€ / 4€


Oleg Mavromatti, 2014, RU-RU, DCP, st ang, 86

2014, ville de Lugansk. Au coeur de la guerre civile de l’est de l’Ukraine, Gennady Gorin partage sur YouTube ses bons plans bouffe, son amour de la cassette audio du petit prince de Saint Exupéry et sa rencontre avec deux extra-terrestres. Face à sa webcam , il nous assure que depuis cette rencontre, il maîtrise le feu, peut l’attiser et il tient à nous le montrer. Dehors, les hommes tombent sous les balles aux arrêts de bus et l’écran de cinéma vomit le sang de ces corps éteints. Après "No Place for Fools" que nous avions programmé en 2016 lors des échos du festival documentaire tchèque de Ji.hlava, Oleg Mavromatti soumet une nouvelle épreuve cinématographique. Ce portrait par webcam interposée d’un homme martyrisé par la guerre est une charge aussi puissante que viscérale contre les atrocités subies par les riverains de conflits qui ne les concernent pas.

+ Forever Bro

Aleksander Isaenko, 2017, UA, DCP, st fr, 8

Même époque, même région, un homme âgé raconte la guerre dans le Dombass tandis qu’en écho à son témoignage, s’égrènent des images de jeunes hommes qui mettent en scène leur propre violence.

Oleg Mavromatti et Boryana Rossa - sa productrice – seront présents par visioconférence après chacune des deux séances pour discuter de la réalisation de ce film.

14.05 > 22:00 + 22.05 > 22:00
6€ / 4€


Pierre-Paul Renders, 2000, BE, 35mm, vo fr , 97

Thomas est agoraphobe et ne sort plus de chez lui depuis 8 ans. L’écran de son ordinateur est devenu son unique moyen de communication avec l’extérieur. Il a confié la gestion de sa vie à la Globale, une société d’assurances qui veille sur son confort matériel et psychologique.Mais Thomas se sent plus seul que jamais depuis que sa partenaire virtuelle, Clara, ne lui suffit plus. Son assureur lui propose les services d’une prostituée pour handicapés et son psychologue l’inscrit de force sur un club de rencontre virtuel.
Entièrement en caméra subjective ce film Belge brillamment kitch est historiquement la première fiction de ce genre. Tombé aujourd’hui dans l’oubli, ce film ovni va réapparaitre sur l’écran du Nova, 21 ans après son Grand Prix au Festival International du Film Fantastique de Gérardmer.

+ Pix

Antonio Da Silva, 2014, PT, sans dial, 3

Pix, c’est 2500 images qui défilent sous nos yeux à toute vitesse. Des photos de profils d’hommes gays composent ce film animation fugace comme une synthèse de ce qui se déroule sur le "marché du désir" des sites de rencontres homosexuels. Ce film contient des images à caractère pornographique.

➞ Séances suivies d’une rencontre avec l’équipe du film.

15.05 > 18:00
6€ / 4€


Shengze Zhu, 2019, UA, DCP, cmm , 124

En Chine, 2016 marque l’essor des livestreams avec plus de 400 millions d’usagers. En 2017, l’état central met en application une loi pour endiguer ce phénomène joyeusement incontrôlable. C’est qu’à travers ces micros chaînes de télévision, on revendique le droit d’exister et surtout, depuis les quatre coins du pays, des paroles rares s’élèvent animés du désir simple de s’exhiber et de vivre. À l’image de bon nombre des films de capture d’écrans, la réalisatrice s’est intéressée aux streamers de l’ombre, celles et ceux qui, bien que bénéficiant d’une poignée seulement de suiveurs, révèlent des pans invisibles de la vie sociale sur place. Une ouvrière textile discute de ses conditions de travail et de sa vie de jeune femme en passant des culottes à la chaîne, un danseur désynchronisé avec la musique se déhanche dans les rues les plus anonymes ou encore, par exemple, un homme nain aux membres atrophiés raconte son quotidien fait de mendicité, d’une grande maîtrise du cadre et d’une absence totale de misérabilisme. Plongée rare dans les entrailles de la Chine, "Present. Perfect." a gagné le grand prix du festival international du film de Rotterdam (IFFR) en 2019.

+ Artist Looking at Camera

Guthrie Lonergan, 2006, US, DCP, sans dial, 3

Des artistes posent à côté de leurs oeuvres. Sans doute une manière de séduire leur audience potentielle. Sans doute pas pour faire sourire la galerie. Pourtant, c’est bien ce que le réalisateur a fait de ces images : un gag.

15.05 > 21:00 + 26.06 > 21:00
6€ / 4€


Films

Parning

Mating

Lina Mannheimer, 2019, SE, DCP, sv st fr, 93

Lina Mannheimer décide de faire un documentaire sur des vingtenaires, mais se fixe une règle : elle ne les rencontrera jamais. Elle aura accès à leurs réseaux sociaux, les interrogera par appel vidéo et récupérera les images qu’ils voudront bien filmer. Par un heureux hasard, deux jeunes se rencontrent, et le désir naît : le film passe de l’étude sociologique à l’histoire d’amour. Rarement l’intimité n’a été filmée avec une telle simplicité : issu d’une génération habituée à se mettre en scène et se documenter, le couple, à la fois filmeur et filmé, intègre la caméra dans leur marivaudage. Leur histoire emmène le film entre comédie romantique et chronique réaliste, dans cet entre-deux dont les aventures sont faites. Dans "Parning" (“s’accoupler”, en français), les envies vont et viennent, la complicité n’implique pas de se mettre en couple et l’amitié n’est pas un échec.

+ I’m Not the Only One

Mishka Henner, 2015, BE, DCP, ang , 4

Mishka Henner place côte-à-côte plusieurs vidéos où des gens reprennent une chanson. Si ce jeu artistique est connu, ce film marque par son mixage et sa synchronisation qui fabriquent un véritable chœur où le collectif rattrape les erreurs individuelles.

22.05 > 18:00 + 24.06 > 22:00
6€ / 4€


Films

In My Room

Ayelet Albenda, 2017, IL, DCP, ang , 70

La chambre comme lieu d’expression, par son importance, par sa densité narrative ou par la simple raison de son existence, ne devait pas être autre à l’ère de YouTube. "In My Room" nous fait pénétrer dans l’intimité consensuellement dévoilée de 6 adolescents occidentaux. Chaque récit unique et particulier, est relié aux autres par deux données : l’adolescence et la chambre. Que ce soit pour raconter sa transition de genre et de sexe, pour parler des injonctions à la beauté ou à l’appartenance normé de genre, ces adolescents racontent maquillage, musique, harcèlement, amour ou grossesse à partir de cet endroit de leur personne dans le temps et dans l’espace de leur chambre. Rendant visible et accessible un récit qui permet l’interaction du fait d’être partagé sur une plateforme en ligne.

+ My Immortal Singers

Ayelet Albenda, 2014, IL, DCP, ang , 3

Un chœur dispersé et bigarré, aux différences de tonalités et d’interprétation qui nous chantent individuellement le même morceau. A voir et écouter.

+ True Colors

Ayelet Albenda, 2014, IL, DCP, ang , 17

Montrer ses vraies couleurs, être vraie, sincère et présente et à l’écoute des autres. Sous fond de bombardements et de possibilités mercantiles ces adolescentes désirent tout simplement être vues et pouvoir se maquiller en paix.

24.06 > 20:00
6€ / 4€


James Benning, 2015, US, DCP, ang , 300

James Benning est principalement connu pour ses landscape films (ou films paysages), qui sont pour la plupart faits de successions de plans fixes à travers le temps, soit en un même lieu, soit en plusieurs lieux où le sujet est similaire. Cela donne des films méditatifs très beaux, aux titres souvent annonciateurs du nombre de plans qui les composent (“Ten Skies”, “13 Lakes”). Pour ces films-là, qu’il s’acharne à faire depuis plus de 40 ans, Benning utilise des images qui sont le fruit de sa propre composition, et c’est justement pourquoi nous n’en programmons pas ici. En revanche, depuis 2011 et sa “YouTube Trilogy”, Benning a emprunté un autre chemin pour faire ses films, un chemin qui nous intéresse ici tout particulièrement, celui d’Internet. Benning s’est rendu compte que sa caméra ne lui était plus essentielle, et qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait en s’appropriant des images du net. Très rapidement, il est devenu accro à cette pratique et s’est retrouvé à faire un film par semaine (d’où le titre de ce film fleuve). Après avoir découvert cette nouvelle manière de faire du cinéma, dont il est loin d’être un des précurseurs, Benning jubile de pouvoir un jour s’improviser cinéaste ethnographique, et le lendemain réaliser des remakes de ses propres films (comme "13 Lakes", "RR" ou encore "Stemple Pass"). Ces 52 films que nous vous proposons de découvrir, c’est tout un programme, parmi lequel des films très courts (d’à peine 40 secondes) et des films aux titres aussi intrigants que "found film #1", "FUCK ME (orange)" ou encore "mudd club". Ce film, c’est un voyage à travers les archives de notre temps. C’est un pêle-mêle de questions et d’émotions. C’est YouTube vu par James Benning.

28.05 > 19:00
6€ / 4€


Les courts-métrages de Neozoon ont rythmé la programmation, disséminés dans les avant-programme durant les deux mois. Souvenez-vous : le duo d’artistes berlinoises moque les pratiques d’Internet en compilant des vidéos aussi bizarres que de l’ASMR sur barquette de poulet, écrasage de gâteau en talons aiguilles, caressage de sac en cuir et unboxing de gros serpents. Voici un moment qui s’adresse à tous ceux qui, assez logiquement, seraient tombés amoureux de leur style en se laissant surprendre au début d’une séance : nous repassons tous les courts de Neozoon projetés depuis deux mois, avec quelques vidéos en bonus. Mis bout-à-bout, il apparaît clairement que leur ton ironique sert un regard acerbe sur notre rapport à la consommation et, plus particulièrement, aux animaux que nous consommons en les caressant, en les chassant, en les mangeant. Pour cette soirée de clôture, allons jusqu’au bout du monde de Neozoon, dans les tréfonds du web et de notre animalité, là où les caniches tètent des blondes et où les adolescents miaulent et coassent.

+ My BBY 8L3W

Neozoon, 2014, DE, DCP, 3

+ Buck Fever

Neozoon, 2012, DE, DCP, sans dial, ang , 6

S’il est une pratique que Neozoon se plaît à disséquer, la chasse est de celles-là. De la visée à la photo-trophée, les réalisatrices croisent plusieurs vidéos de chasse pour, dans une accumulation nauséeuse, en délimiter les motifs et pratiques récurrents

+ Love Goes Through the Stomach

Neozoon, 2017, DE, DCP, ang , 15

L’imperturbable dissection des rapports de domination de l’homme vis-à-vis du monde animal aurait été incomplet sans évoquer le cadavre comestible : la viande. ASMR sur cuisses de poulet et jouissances scopiques devant les festins de burgers emplissent l’écran et, à nouveau, le dégoût et le rire se côtoient pour un instant de jouissance malsaine.

+ Unboxing Eden

Neozoon, 2013, DE, DCP, ang , 5

Les vidéos d’unboxing sont une tradition d’Internet : on se filme en train de déballer son colis fraîchement reçu. Comme à son habitude, Neozoon propose une compilation de ce type de vidéo. Cette fois, ce sont de très gros serpents qui sortent du carton.

+ Fragmants

Neozoon, 2019, DE, DCP, ang , 6

+ Shake Shake Shake

Neozoon, 2016, DE, DCP, sans dial, 4

+ Little Lower than Angels

Neozoon, 2019, DE, DCP, vo, 15

+ Call of the Wild

Neozoon, 2018, DE, DCP, sans dial, 6

Déballés, cajolés, abattus, mangés et enfin imités, le destin des animaux est bien étrange dans le regard des humains et de Neozoon. Avec "Call of the Wild", le duo de réalisatrices assemble des vidéos de jeunes gens qui se réapproprient des cris d’animaux dans une mise en scène d’un retour au sauvage.

25.06 > 19:00  
6€ / 4€


FUUUUUUUCK ! Il y a une raison pour que la dernière soirée s’appelle la R@ge_qu1TTE night : nous voulions mettre le court-métrage qui lui donne son titre à la fin de chaque séance. Il mettra un point final à deux mois de flots de pixels dans un grand cri. STOOOOOOOP ! Tout s’arrête, tout quitte, tout se suspend ce soir. Dans "Six Years of Mondays", un homme diffuse chaque jour le passage du jour depuis sa fenêtre. NOOOOOOOOOOO ! Le mythe d’un Mickey joyeux se termine dans "Lost Episode", avec la légende urbaine d’un cartoon qui pousse au suicide. AAAAAAAAAAAAAARGH ! "Temps mort" pour un échange de bons procédés par téléphones interposés entre Mohamed Bourouissa et un prisonnier. IN DA CLUUUUUUUUB ! "50/50" reconstitue un chœur amateur sur une chanson de 50 Cent. AND I BREAK MY MONITOR ! Gabrielle Stemmer révèle le cauchemar de la condition féminine derrière les vidéos de "Clean with Me". Et partir avec la RAAAAAAGEEEEEE.

+ Six Years of Mondays

Alison Craighead & Jon Thomson, 2014, GB, DCP, 11

+ Lost Episode

Christopher Radcliff, 2019, US, DCP, vo, 8

+ Temps mort

Mohammed Bourouissa, 2019, FR, DCP, 18

+ Clean with Me (After Dark)

Gabrielle Stemmer, 2019, FR, DCP, vo ang st fr, 21

+ R@ge_qU1TTE

jAROD Unofisal, 2019, FR, DCP, sans dial, vo, 7

25.06 > 21:00  
6€ / 4€


MEEEEERRDEEEE. DJ Logistique & Ludique vient foutre le bordel dans les enceintes pendant que Maxime dézingue les images qu’il a chopées à grands coups de filtres VLC. La R@g3 continue et nous termine, brise les pixels et brûle les GoogleCam : l’écran capturé est relâché. Ça va glitcher et guincher jusqu’au bout de la N8 dans le bar déééééé-cccoconn###ecté du Nova.

25.06 > 23:00


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