La démocratisation des outils pour filmer et diffuser mondialement ont rendu accessible des images de résistance à l’oppression : soit elles montrent cette oppression, soit elles filment la révolte. Peu importe le pays et la situation plus ou moins autoritaire : des violences policières dans nos quartiers aux manifestations contre la théocratie iranienne, toutes ces vidéos exposent ce qu’un pouvoir a intérêt à maintenir invisible. Mais toutes ces images sont utilitaires : elles indignent par leur violence, galvanisent pour l’émeute, invalident le récit officiel. Elles ont un sens à un instant précis. Leur réutilisation tel quel dans le temps du cinéma, à l’opposé de l’urgence de la révolte et des réseaux, pose problème. A quoi bon des cinéastes en temps de détresse ?