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Naître !

On dit qu’une personne n’est jamais si proche de la mort que lorsqu’elle donne la vie. Est-ce une question d’équilibre ? Mais voilà, notre société industrialisée et individualiste a rendu la vie et la mort tabous, invisibles, honteux, désincarnés. Les mystères de la vie sont-ils trop énormes pour être dévoilés ? Ou plutôt, avons-nous peur de voir et d’entendre ces corps qui se déforment, se transforment, jouissent, souffrent, s’ouvrent, se déchirent, créent ? La technicité et la médicalisation à outrance ont fait sortir la naissance des demeures vers l’hôpital. Le suivi et la sécurité avant tout, et en corollaire une anonymisation, une automatisation des gestes, une dépossession des corps, des rites, des savoirs ancestraux, des spiritualités. Les sage-femmes et les médecins qui défendent une vision plus naturelle de la naissance sont criminalisés. Souffrance, pouvoir, liberté... Bref, un sujet aussi universel que brûlant sur la considération des personnes qui donnent la vie, et du vivant en général.
Laissez-vous saisir par les témoignages sans langue de bois des "Herbes folles", envoûter par la poésie et la force des "Histoires d’entrejambes". Un livre, Co-naître, ouvre et clôture la programmation, accompagné d’ateliers d’écriture. Avec "Heureux comme un bébé dans l’eau", nous plongeons dans la révolution des années 1970 qui nous promettait que les naissances sans souffrance deviendraient la norme. "L’Aube du vulvolithique" nous emmène aux origines de l’humanité et son symbole de fertilité vieux de 40.000 ans, qui dérange toujours autant les consciences, tout comme la procréation médicalement assistée et l’homoparentalité au centre d’"Aria". Avec "La place de l’homme", "Que no me roben los suenos", "Choisir et après", nous convions les vies qui ne naîtront pas. D’autres films venus du Japon, de Grande-Bretagne, de Belgique, des USA et de France réjouiront nos sens. Aux côtés des documentaires s’invitent des fictions drôles et belles pour tous les publics, un cineketje "Bonjour le monde !" et le fantasque "Alberto Express". Cette programmation donne également l’occasion de réinstaurer les nocturnes d’horreur, avec "Chromosome 3" et "Demon Seed". Et comme toujours au Nova, venez à la rencontre de réalisatrices et réalisateurs, poètes, performeuses, sage-femmes... Foisonnantes, interpellantes et pétillantes, ces séances proposent de regarder la vie (et donc la mort) bien en face !



Co-naître est un recueil collectif de 22 récits d’accouchements, compilés par Aliette Griz, avec des œuvres textiles d’Élodie Antoine. Tout commence il y a seize ans sur un blog. À travers les ateliers d’écriture qu’elle anime, Aliette a appris qu’écrire se fait aussi avec les autres, avec ou sans pratique d’écriture, avec ou sans volonté de faire œuvre. Aujourd’hui, un livre se publie chez Academia : un ensemble de délires, soucieux de ne pas donner une leçon de privilégié.e.s sur la naissance avec ou sans souffrance, contre le silence des heures à vivre au rythme des utérus qui se dilatent, ou pas. Il y avait l’envie de rassembler des récits qui montrent que l’accouchement aussi, pour les femmes, relève d’une expérience politique. Le livre vient d’être imprimé. Dans le cadre de cette programmation, il poussera ses premiers cris à l’issue de deux projections qui permettront d’entendre des extraits des textes et de rencontrer certaines des autrices.



Aliette Griz

Aliette Griz co-animera un atelier d’écriture avec d’autres autrices du livre, à partir d’une question très simple mais pas très habituelle : racontez-nous votre accouchement. Aucun prérequis à l’écriture n’est nécessaire. Les termes “co” et “naître” seront mis en commun, avant que chacun.e se les approprie et se lance dans un récit de naissance.

➞ 15 participants maximum, sur inscription.
➞ Un second atelier du même format sera proposé aux membres de la Maison des Femmes de l’ASBL MOVE à Molenbeek-Saint-Jean et d’AWSA (Arab Women’s Solidarity Association).

24.04 > 15:00  
4€ / 3€


Dounia Bovet-Wolteche, 2019, FR, DCP, vo st ang, 76

Dounia attend un enfant, qui va naître à la maison. Sa mère, Axelle, est à la fin de sa vie et ne veut pas mourir à l’hôpital. Frappée par cet écho, par cette vulnérabilité croisée des corps, la réalisatrice décide de tourner un film pendant sa grossesse. Elle veut comprendre d’où vient ce désir vital d’une souveraineté sur son propre corps, cet instinct presque sauvage de ne pas dépendre des institutions, en particulier au moment de la naissance et de la mort. Sur les sentiers sauvages de la presqu’île de Crozon, Axelle évoque l’Algérie où elle a vécu, engagée, indomptable. Elle raconte avec franchise et justesse l’histoire des femmes qu’elle a côtoyées, soutenues, celles des grossesses non désirées, des accouchements difficiles et des avortements illégaux, jusqu’à l’histoire de ce bébé profondément handicapé dont la mère ne voulait pas qu’il vive. Dounia ponctue les paroles de sa mère par des réflexions personnelles et par une sorte de journal filmé en Super 8 noir et blanc, hors du temps, évoquant l’enfance portée par une force insensée de vie. Dans les herbes folles.

➞ Le 08.04 : projection suivie de lectures d’extraits du livre Co-naître puis d’un débat avec Aliette Griz et des autrices.
➞ Le 15.04 : séances suivies d’une rencontre avec Dounia Bovet-Wolteche.

08.04 > 20:00   + 15.04 > 20:00   + 15.04 > 22:00   + 24.04 > 22:00
6€ / 4€


Emilie Jouvet, 2016, FR, video, vo, 60

Aria va bientôt naître. Sa mère, la réalisatrice Émilie Jouvet, partage avec nous les mois qui ont précédé cette heureuse nouvelle. Des allers-retours en train, des échographies et des injections pour enfin pouvoir devenir mère. Le désir d’être parent est partagé par des millions de personnes, une envie qui dépasse la question du genre ou l’orientation sexuelle. Pourtant, en France, les lois empêchent les personnes lesbiennes, gays ou trans de devenir parents. Leur imposant donc un parcours de combattants et de combattantes pour surmonter les voyages à l’étranger, les démarches intrusives et le mépris de la société. Émilie Jouvet est enceinte, elle invite ses proches à se pencher sur son ventre pour se livrer et briser le silence sur l’homoparentalité, le désir et non désir d’enfant, la filiation ou encore l’enfance.

09.04 > 18:00 + 17.04 > 18:30
6€ / 4€


Film + rencontre

Et la vie

Denis Gheerbrant, 2002, FR, DCP, vo, 95

Ce film est né d’une envie de voir le monde que l’on laisse à nos enfants. Après la naissance de son fils et dix ans avant celle de sa fille, Denis Gheerbrant parcourt les routes de France et de Belgique à la rencontre des personnes qui habitent dans ces lieux blessés, désindustrialisés, où les luttes contre le patronat sont encore bien réelles. Des histoires qui composent une Histoire commune, celle des tours de Marseille, des réalités du métier de sage-femme ou encore des luttes ouvrières. On assiste à la naissance d’un film au fil des rencontres, grâce à un dispositif très simple de caméra au poing, qui affirme la vie allant jusqu’à filmer un accouchement.

➞ la séance du 09.04 sera suivi d’une rencontre avec le réalisateur.

09.04 > 20:00   + 10.04 > 22:00
6€ / 4€


Courts métrages

Naissances en courts

+ Window Water Baby Moving

Stan Brakhage, 1956, US, 16mm, muet, 12

Dans le pan du cinéma documentaire et expérimental, il arrive souvent qu’un accouchement soit filmé par le père lui-même, en général plus disposé que la mère. Stan Brakhage, cinéaste d’avant-garde américain, se frotte ici à l’exercice et immortalise la venue au monde de son enfant, avec le style très découpé et hypnotisant qui est le sien. Ce très beau film muet, bien qu’il fit scandale lors des premières projections à cause du contenu sexuel explicite de l’accouchement, est aujourd’hui un classique, que l’on vous propose de découvrir en 16mm.

+ Fecondation in Video

Jocelyne Saab, 1991, FR, video, vo, 26

Équipée d’une caméra sonde, Jocelyne Saab filme l’imperceptible. Elle capte l’instant où la vie se crée artificiellement, sans émotion et pourtant tout le monde dans la salle a bien conscience de ce qui se passe. La fécondation in vitro est une technique de procréation assistée qui consiste à provoquer la rencontre des spermatozoïdes et d’un ovule en laboratoire, in vitro, donc en dehors du corps de la personne qui portera l’enfant. Cette technique existe depuis les années 80 et permet à des couples qui font face à un problème d’infertilité de devenir parents. Dans les éprouvettes des médecins et scientifiques, c’est d’espoir qu’il s’agit. On voit se créer la vie en direct, dans une ambiance radicalement opposée aux étreintes charnelles habituellement montrées au cinéma. Jocelyne Saab ne fait pas de chichi pour filmer cet acte médical qu’elle nous propose de voir de l’intérieur.

+ Naissance et maternité

Naomi Kawase, 2006, JP, DCP, vo st fr & ang, 38

Une femme âgée prend son bain, sa peau, ses plis, ses seins sont montrés avec force et douceur. Elle est magnifique et fragile, c’est la grand-mère de Naomi Kawase, qui l’a élevée. Enceinte, Naomi la bouscule de questions souvent dures sur son comportement de mère d’adoption. Cette vieille personne qui disparaîtra pendant le tournage, la grossesse de Naomi puis la naissance de son fils dans sa vieille maison japonaise, entourée de sa famille et ses amis, montrent les liens entre les vies. L’accouchement, le corps au seuil de la mort, celui tout juste né ou donnant la vie sont filmés avec simplicité et émotion. Ce film est un portrait magistral. Un monument !

09.04 > 22:00 + 24.04 > 18:00
6€ / 4€


Anne–Lise Koehler & Eric Serre, 2019, FR, DCP, vo, 65

Qui suis-je  ? Qu’est-ce que je mange  ? Qui me mange  ? Par où est-ce que je respire  ? se demandent les nouveau-nés de notre monde. Le hibou moyen-duc, le petit castor d’Europe, la salamandre tachetée ou la tortue Cistude sont des maillons de notre écosystème. Un équilibre qui tient sur tous ces petits êtres, qui doivent découvrir leur rôle et développer leurs capacités d’adaptation pour trouver leur place dans ce monde. Ce film d’animation pour petits et grands est un bijou de poésie et de pédagogie. Sous nos yeux d’enfants, des marionnettes de papier prennent vie pour nous raconter ce que l’on ne voit pas. Fabriqués à partir de livres de La Pléiade trouvés dans des brocantes, ces petits êtres nous invitent à aller à la rencontre de la nature pour saluer le monde !

10.04 > 15:00
6€ / 4€


Arthur Joffé, 1990, FR, 35mm, vo, 92

La veille de la naissance de son premier enfant, Alberto retrouve la facture que lui avait donnée son père, selon la tradition familiale, avec une dette à rembourser avant que lui-même devienne père : 30.250.000 lires qui ont fait d’Alberto un homme éduqué et en bonne santé. Il saute dans le train de nuit, direction Rome, pour expliquer à son père qu’il n’a pas l’argent. Le train de la vie avale les kilomètres, des rencontres aussi improbables que surprenantes s’enchaînent dans un rythme fiévreux. On y croisera des fleurs maudites, des langoustes qui s’émancipent, Marie Trintignant en ex compréhensive, Dominique Pinon en conducteur de locomotive, Michel Aumont en collectionneur fauché, Jeanne Moreau en princesse égyptienne antique... Un film imprévisible, décoiffant et poétique sur la paternité, l’héritage, le poids (supposé ?) des générations passées. Le tout assaisonné d’un charmant accent italien. Le départ est imminent, tout le monde en voiture !

10.04 > 17:00
6€ / 4€


+ Que no me roben los suenos

Zoé Brichau, 2019, BE, DCP, es st fr & nl, 28

Le 7 octobre 2019, une révolution éclate au Chili suite à l’annonce d’augmentation des prix du service public. Zoé Brichau atterrit à Valparaíso à la même période, elle y rencontre un groupe d’amis qui prend part aux manifestations et milite avec leur rage et leurs faibles moyens. Le droit à l’avortement est l’une des revendications principales des mouvements féministes, qui dénoncent aussi les violences sexistes endurées par les femmes chiliennes. Dans cette lutte, l’image est l’arme principale de Claudia, Jorge et Nicolas. Leurs photos, films et affiches affirment haut et fort les inégalités quotidiennement subies par les habitantes de Valparaíso. Alors que le peuple crie sa colère, les revendications de la rue trouvent un écho dans la vie de Claudia, confrontée à une grossesse indésirée.

+ La Place de l’homme

Coline Grando, 2017, BE, DCP, fr st nl, 60

Des hommes sur fond blanc nous racontent leurs expériences face à des grossesses non désirées et le plus souvent interrompues. Ils nous livrent leurs ressentis et réflexions sur cet événement tabou mais les silences, les hésitations, les regards nous parlent de beaucoup d’autres choses. Le film de Coline Grando questionne les rapports femmes/hommes et la place de la parole des hommes dans l’intimité du couple et dans la société. Son film ne questionne pas le choix des femmes à disposer librement de leurs corps mais comment cinq hommes hétérosexuels entre vingt-cinq et quarante ans ont vécu cet évènement. S’ils parlent avec prudence, c’est parce qu’ils ont conscience qu’il n’est pas aisé de trouver les mots justes pour parler d’avortement, sans parler pour les femmes, à leur place ou à leur charge.

➞ la séance du 10.04 sera suivi d’une discussion avec Zoé Brichau et celle du 28.04 avec Coline Grando.

10.04 > 19:00   + 28.04 > 19:00  
6€ / 4€


Kazuo Hara, 1974, JP, DCP, vo st fr, 98

Pour rester en contact avec Miyuki, la mère de son enfant qu’il aime toujours, Kazuo Hara décide de la filmer dans son quotidien. Il devient le témoin des disputes entre Miyuki et sa nouvelle compagne, puis de sa relation avec un GI américain noir jusqu’à son accouchement seule de ce bébé métis (le flou involontaire de la mise au point traduit l’émotion de l’ancien amant), ou encore la confrontation déstabilisante entre Miyuki et la nouvelle compagne de Kazuo. Ces scènes superbes et crues montrent l’engagement sans concession de Miyuki. Féministe militante, elle aborde frontalement l’éducation des enfants (qu’elle veut maintenir dans une forme de sauvagerie pour être autonomes), la place secondaire des hommes pour devenir mère, l’entraide via une communauté de femmes autogérées... Autant de prises de position radicales qui n’ont pas une ride cinquante ans plus tard et continuent de bousculer les codes de la famille, des relations amoureuses, de la filiation.

16.04 > 18:00 + 30.04 > 22:00
4€ / 3€


Myleine Guard-Schmid, 2020, BE-FR, DCP, vo st ang, 35

"Aucune femme de ma famille ne m’a parlé de la naissance."
Avec ce film envoûtant, Myleine Guiard-Schmid entend briser ce silence, changer les regards et proposer de nouveaux récits. Elle envisage la douleur comme une ligne de friction entre corps et esprit, et l’accouchement comme une preuve de la puissance contenue dans ces corps qui s’ouvrent de l’intérieur. Les mémoires du corps sont convoquées dans ce moment qui dépasse la culture pour redevenir animal. Les témoignages de mères et de sage-femmes rythment des animations de toute beauté, images filmées, dessinées, peintures sur verre en mouvement, mises en scène collectives, dansées, chantées. Le plaisir devient un fil d’Ariane : plaisir de donner la vie, de se réapproprier son corps mais aussi plaisirs graphique, sonore et visuel. Ce film brillant, à la dimension politique assumée, est montré en avant-première en Belgique, après avoir été récompensé par des prix à Pékin et Valence.

➞ Projection du 16.04 suivie d’une discussion sur le thème du plaisir, avec la réalisatrice Myleine Guiard-Schmid, Malika M. Bonapace, docteure en psychologie périnatale canadienne, et le groupe Matrice qui a traduit et édité le livre "On accouchera dans le plaisir" de Casilda Rodrigañez Bustos. La rencontre sera suivie d’une improvisation de la chanteuse et compositrice Sika Gblondoume à partir de la musique du film, accompagnée de la slameuse Maïa Chauvier. "Retour de flammes", une distro de brochures à prix libre centrée sur les questions de santé, sexualités, gynécologie, herbalisme... dans une perspective féministe, anarchiste et autonomisante, sera également présente.

➞ Projection du 17.04 suivie d’une rencontre avec la réalisatrice sur le thème de l’accouchement dans ses dimensions physiologiques, médicales et historiques, avec deux protagonistes du film, Ingrid van den Peereboom et Françoise Laloux, sage-femme libérale à la retraite et membre de l’ASBL Co-naître à Liège, et Fanny Heuze sage-femme libérale, également membre. "Retour de flammes" (cf. ci-dessus) sera présente.

➞ Projection du 22.04 suivie d’une rencontre avec la réalisatrice, animée par Aline Moens de l’Atelier Graphoui, sur la fabrication du film, la peinture animée avec des références picturales, filmiques... En présence de l’équipe de L’atelier Graphoui qui a accompagné la création du film.

➞ Projection du 24.04 suivie d’un atelier d’écriture co-animé par Aliette Griz et d’autres autrices du livre Co-naître.

➞ Projection du 30.04 suivie de lectures d’extraits du livre Co-naître puis d’un débat avec Aliette Griz et des autrices.

16.04 > 20:00   + 17.04 > 22:00   + 22.04 > 20:00   + 24.04 > 15:00   + 30.04 > 20:00  
6€ / 4€


Film + rencontre

A l’aube du Vulvolithique

Fabrice Leroy, 2021, FR, DCP, vo, 91

C’est en explorant le vide affabulatoire, cette matière hypothétique que les astrophysiciens appellent énergie sombre et constituant 74% de lʼunivers, que Claudius de Cap Blanc est parvenu à mettre au jour de nombreuses inventions qui, tout au long de l’Histoire, avaient oublié d’être. Des machines étonnantes peuplent ainsi l’Affabuloscope, une ancienne usine investie par Claudius, dans laquelle on peut découvrir par exemple un retardateur d’échéance, une balance à peser le pour et le contre, une machine à tourner les sangs, ou encore des amidonnoirs, destinés à redonner aux hommes la virilité leur permettant d’assurer leur descendance. Mais c’est dans la montagne ariégeoise que Claudius écrit un livre à ciel ouvert, en gravant dans les roches un signe vieux d’un million d’années appelé par les préhistoriens "le signe de la vulve". Cette pratique, destinée à célébrer le Féminin gynéçant et la fécondité de la Terre, n’est pas du goût de tout le monde, certains n’y voyant que perversion sexuelle et dégradation de la nature… Fabrice Leroy, dont c’est le premier film, réalise un très beau portrait de cet artiste-philosophe qui cherche à réintroduire du sacré dans l’art.

➞ Séances suivies d’une rencontre avec Fabrice Leroy.

16.04 > 22:00   + 17.04 > 20:00  
6€ / 4€


Sur les murs du foyer, une série de photos en grand format d’œuvres de Claudius de Cap Blanc. Une revisitation de la préhistoire et de l’archéologie à travers des mythes plus vrais que nature, des vulves gravés sur des rochers, des machines surréalistes et poétiques, et autres trouvailles. Les photos ont été sélectionnées et tirées par le Musée de L’Affabuloscope au Mas d’Azil (Ariège), cet endroit où l’on peut “voir et toucher ce qui n’a jamais été mais qui aurait pu être si l’humain avait poussé plus loin ses rêves”.

https://museeaffabuloscope.fr/



Séance d’écoute

Choisir et après

Dimitri Merchie, 2019, BE, audio, fr , 42

Autodidacte dilettante et pluridisciplinaire, Dimitri Merchie a trouvé avec la radio la possibilité et l’envie de développer des projets qu’il avait laissés au stade de l’écriture ou de l’ébauche. “Choisir, et après” est son premier documentaire sonore. Il y parle de la vasectomie, une technique de stérilisation masculine, qui a l’avantage de ne pas laisser la question de la contraception sur les épaules des femmes. Une petite opération irréversible, choisie quelques années plus tôt, après la naissance de son deuxième enfant. Comme son frère et son père avant lui, mais sans concertation. Une coïncidence. Et un sujet de conversation comme un autre, si bien qu’à défaut de faire de nouveaux petits, il a fait un émule. Dans ses pas, il retrouve des questions, en découvre d’autres, autour d’un choix de vie posé un jour en toute bonne foi, mais pas en toute connaissance de cause.

+ Début

Tony Hayère, 2011, FR, audio, fr , 4

La voix d’une femme nous guide dans ce moment de vie, ce moment qui semble s’accélérer, nous attraper pour nous émouvoir. La composition musicale danse avec la voix. Cri profond et soupir de joie sont accompagnés au piano, contrebasse, xylophone et vibraphone par Tony Hayère, compositeur, interprète et réalisateur sonore.

➞ Écoute suivie d’une discussion avec Dimitri Merchie.

24.04 > 20:00  
Gratis


Film + rencontre

Mix-Up

Ou Méli-Mélo

Françoise Romand, 1986, GB-GB, DCP, vo st fr, 61

Deux bébés échangés par erreur à la maternité, ce n’est pas que de la fiction. Avant de devenir le scénario du bien connu "La Vie est un long fleuve tranquille", une telle histoire était au cœur d’un très beau film documentaire réalisé par Françoise Romand, dont s’est inspiré Étienne Chatiliez. "Mix-Up" ou "Méli-Mélo" a été tourné en Angleterre en 1986, cinquante ans après la naissance de deux petites filles ayant été échangées par erreur après l’accouchement. À l’âge de 20 ans, elles ont découvert n’avoir pas été élevées par leurs vrais parents. Françoise Romand met en scène cette incroyable histoire d’une manière très habile, avec énormément d’humour et d’inventivité. Les personnages du film ont sur cet événement un regard très apaisé, voire même plutôt joyeux. Ce fait-divers devient alors l’espace d’une parole libérée autour des relations humaines, des liens familiaux et de l’amour. Ce petit bijou des années 80 vous sera présenté dans une très belle version restaurée par l’INA, en présence de la réalisatrice.

→ Séances suivies d’une rencontre avec Françoise Romand.

28.04 > 21:30   + 30.04 > 18:30  
6€ / 4€


Marc-Henri & Alexandre Wajnberg, 1978, BE, DCP, vo fr , 48

Le bébé du film, dont on assistera au premier cri, au premier bain, à la première tétée, c’est Benoît, né avec la méthode de l’accouchement sans violence. Cette méthode nous est présentée dans ce documentaire à travers des séquences intimistes et poétiques très douces, autour de la naissance de Benoît. Parallèlement à ces séquences, des propos d’expertes et d’experts du sujet, de Belgique et d’ailleurs, tels que Danielle Rapoport et Michel Odent, viennent apporter un étayage scientifique et psychologique. Le film, comme la méthode d’accouchement, est doux et harmonieux. Quand on découvre ce film de 1978, dans lequel on nous promet que l’accouchement sans violence deviendra très rapidement incontournable, on a très envie d’en savoir plus, de faire le point avec la situation d’aujourd’hui. Pour cela, nous aurons donc le plaisir de recevoir, 44 ans après leurs participations au film, Danielle Rapoport, psychologue spécialisée dans la bien-traitance et Michel Odent, obstétricien et précurseur de l’accouchement physiologique. Les réalisateurs Marc-Henri et Alexandre Wajnberg nous feront aussi l’honneur de leur présence. Le tout sera animé par Brigitte Fumery, sage-femme, mère d’un de nos bénévoles, qui fut diplômée en 1978, quand dans le même temps ce film sortait en Belgique ! Et Benoît, le bébé du film, tout comme sa mère, seront parmi nous !

→ Séances suivies d’une rencontre avec Alexandre & Marc-Henri Wajnberg, Danielle Rapoport et Michel Odent.

+ Vie

Artavazd Pelechian, 1992, AM, DCP, sans dial, 7

Lorsqu’il est question d’accouchement au cinéma, le très court “Vie”, essai poétique du cinéaste Arménien Artavazd Pelechian, ressort un peu comme un incontournable, tant il a marqué l’esprit de ceux qui l’ont vu. Sons de cœur qui bat et musique du Requiem de Verdi, rien de tel pour nous mettre dans le bain de l’accouchement sans violence dont il sera question avec “Heureux comme un bébé dans l’eau”.

29.04 > 19:00   + 29.04 > 21:00  
6€ / 4€


Aveuglé par une pluie torrentielle s’abattant sur un cimetière tout droit sorti de l’imagination de Mario Bava, un homme sale s’avance péniblement vers une tombe, armé d’un pied de biche. Tant bien que mal il parvient à ouvrir le cercueil. À l’intérieur, ce qui autrefois devait être un humain tient entre ses bras une bobine. Intrigué, le profanateur s’en empare mais ne parvient pas à décrypter les inscriptions. Il tend alors la bobine vers les cieux et les éclairs déchirant la nuit lui révèlent les mots sortis de l’oubli : "Midnight Movie". Et oui cher public, les Nocturnes sont ressuscitées ! Les visions issues des esprits les plus dérangés d’antan et d’aujourd’hui se matérialiseront sur l’écran du Nova certains vendredis soir, toujours à 22h ! Kaiju eiga, giallo, post-apo, cyberpunk, heroic fantasy, peu importe... Le dénominateur commun sera la célébration de l’imaginaire, parfois davantage véhicule de vérité que la réalité elle-même. Notez les dates dans votre Necronomicon, euh... Pardon : agenda !



Nocturne

The Brood

Chromosome 3

David Cronenberg, 1979, CA, DCP, vo ang st fr, 92

Souffrant de sévères troubles psychiatriques, Nola est suivie par le Docteur Raglan, inventeur de la "psychoplasmatique". Controversées, ses méthodes expérimentales poussent ses patients à exprimer leurs émotions les plus enfouies à travers des mutations corporelles. Dans l’univers de Cronenberg, une mère peut tout aussi bien enfanter de jolies petites têtes blondes que donner la vie à des créatures difformes dépourvues de nombril et animées par des pulsions meurtrières ! Le cinéaste canadien nous met en garde : mettre au monde, c’est aussi et avant tout transmettre nos pires traumas et notre rage. La naissance s’apparente dès lors à l’éternelle reproduction du mal. Au-delà du caractère furieux et malaisant de sa troisième réalisation, le pape de la "body horror" parvient à préserver le cœur émotionnel de son récit et nous offre avec "The Brood" (alias "Chromosome 3") non seulement son premier grand film mais aussi l’une de ses plus belles fins, les derniers plans dégageant une puissance dramatique quasiment égale à ceux de la Mouche. C’est dire !

08.04 > 22:00
6€ / 4€


Nocturne

Demon Seed

Donald Cammell, 1977, US, 35mm > video, vo ang st fr, 94

Dans le cadre d’un projet top secret, Fritz Weaver œuvre avec d’autres experts à la création d’un super ordinateur nommé "Protheus 4". Forcé de s’absenter pendant plusieurs jours pour poursuivre ses recherches, le scientifique laisse sa femme seule à la maison. Très vite, l’intelligence artificielle échappe à tout contrôle. Et si le cousin évolué de HAL fécondait avec sa semence synthétique la femme de son créateur, afin de s’incarner dans un nouveau-né hybride ? Croisement improbable entre "2001 l’odyssée de l’espace" et "Rosemary’s baby", le film de Donald Cammell aborde non seulement la naissance comme aboutissement d’un viol, mais propose aussi de dépasser le simple clivage entre nature et robotique. Ainsi, sans avoir l’air d’y toucher, "Demon Seed" traite avec un regard assez visionnaire la question du transhumanisme. Quelque peu oubliée de nos jours, nous vous proposons de (re)découvrir cette petite pépite de la science-fiction horrifique "seventies" !

22.04 > 22:00
6€ / 4€


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