On dit qu’une personne n’est jamais si proche de la mort que lorsqu’elle donne la vie. Est-ce une question d’équilibre ? Mais voilà, notre société industrialisée et individualiste a rendu la vie et la mort tabous, invisibles, honteux, désincarnés. Les mystères de la vie sont-ils trop énormes pour être dévoilés ? Ou plutôt, avons-nous peur de voir et d’entendre ces corps qui se déforment, se transforment, jouissent, souffrent, s’ouvrent, se déchirent, créent ? La technicité et la médicalisation à outrance ont fait sortir la naissance des demeures vers l’hôpital. Le suivi et la sécurité avant tout, et en corollaire une anonymisation, une automatisation des gestes, une dépossession des corps, des rites, des savoirs ancestraux, des spiritualités. Les sage-femmes et les médecins qui défendent une vision plus naturelle de la naissance sont criminalisés. Souffrance, pouvoir, liberté... Bref, un sujet aussi universel que brûlant sur la considération des personnes qui donnent la vie, et du vivant en général.
Laissez-vous saisir par les témoignages sans langue de bois des "Herbes folles", envoûter par la poésie et la force des "Histoires d’entrejambes". Un livre, Co-naître, ouvre et clôture la programmation, accompagné d’ateliers d’écriture. Avec "Heureux comme un bébé dans l’eau", nous plongeons dans la révolution des années 1970 qui nous promettait que les naissances sans souffrance deviendraient la norme. "L’Aube du vulvolithique" nous emmène aux origines de l’humanité et son symbole de fertilité vieux de 40.000 ans, qui dérange toujours autant les consciences, tout comme la procréation médicalement assistée et l’homoparentalité au centre d’"Aria". Avec "La place de l’homme", "Que no me roben los suenos", "Choisir et après", nous convions les vies qui ne naîtront pas. D’autres films venus du Japon, de Grande-Bretagne, de Belgique, des USA et de France réjouiront nos sens. Aux côtés des documentaires s’invitent des fictions drôles et belles pour tous les publics, un cineketje "Bonjour le monde !" et le fantasque "Alberto Express". Cette programmation donne également l’occasion de réinstaurer les nocturnes d’horreur, avec "Chromosome 3" et "Demon Seed". Et comme toujours au Nova, venez à la rencontre de réalisatrices et réalisateurs, poètes, performeuses, sage-femmes... Foisonnantes, interpellantes et pétillantes, ces séances proposent de regarder la vie (et donc la mort) bien en face !