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Bure, Meuse

Au cours de cette soirée inédite au Nova, nous vous proposons quatre manières de regarder l’invisible et de parler de l’indicible : le nucléaire, ses catastrophes et la mémoire que l’on tente d’enfouir, mais qui, parfois, ressurgit. En Belgique, alors que Doel et Tihange devraient être fermées en 2025 avec le risque de voir une "transition" vers des centrales à gaz fortement subventionnées (voir www.komitecentrales.org), la question des déchets nucléaires reste entière : l’ONDRAF continue, sans réelle concertation publique, de promouvoir son projet de site d’enfouissement en profondeur (à Mol, en Flandre).

6€ / 4€ (soirée / avond)


les scotcheuses, 2020, FR, super8, 45

"Le monde est contaminé. La firme Alicabure s’est retranchée dans les souterrains. Ses scientifiques collectent des données sur les vivant·es et les mort·es. À la surface, la production autonome de nourriture est interdite."
Ainsi commence le cinquième film des scotcheuses, collectif de cinéma (mais pas que...) qui pose à nouveau ses caméras super 8 sur un territoire en lutte, en l’occurrence Bure, dans l’Est de la France, où l’État entend construire un site d’enfouissement des déchets nucléaires.
Explorant le genre du film d’anticipation et la thématique de la catastrophe, les nouvelles aventures meusienne des scotcheuses se tissent avec celles des habitant·es et militant·es qui résistent - de toutes les manières - à ce projet pharaonique. Une forêt occupée devient un élément narratif et un décor de cinéma, et le hangar agricole d’un des opposants historiques au projet de poubelle nucléaire se transforme en véritable studio, à la sauce « Burelywood ».
Si le collectif a changé plusieurs fois de physionomie depuis ses débuts (2013) et même au cours des quatre ans de la fabrication d’Après les nuages, on retrouve une "patte "scotcheuses, faite de bric, de broc et de burlesque, sans éluder des sujets plus graves, pour tenter de nourrir autrement les imaginaires des luttes et de l’autonomie.

+ absences

, 2018, FR, super8 > 16mm, 5

Comment faire des films après la catastrophe, quand on n’aura plus accès à l’énergie bon marché qui fait tourner les caméras et les usines de caméras ou de pellicule ? Pour essayer de répondre à cette question, un petit groupe de scotcheuses tente de fabriquer même de la pellicule, et ainsi de s’autonomiser de Kodak & cie. Les résultats de leurs tests ne permettent pas d’envisager d’utiliser leur recette pour le tournage d’Après les nuages, mais deux scotcheuses s’emparent des images ainsi produites pour bricoler ce ciné-tract expérimental.

Projections en présence du collectif

18.12 > 19:00 


Isabelle Masson-Loodts, 2019, BE, HD, fr, 57

"Le dernier mort de la première guerre mondiale n’est pas encore né". Les obus qui déchirèrent l’Europe au siècle dernier n’ont pas tous explosé, et certains continuent de faire des victimes dans ces paysages du Nord Est de la France, autrefois transformés en champ de bataille. Le film-enquête d’Isabelle Masson-Loodts prend cette question à bras le corps dès la séquence d’ouverture, où l’on voit un agriculteur empiler le nouveau "fruit" de son labour, sur un tas d’obus au bord d’une route. D’Ostende à Verdun, elle explore la (perte de) mémoire autour de la Grande Guerre. Loin des commémorations consensuelles, le film prend une tournure tout à fait actuelle et militante quand la journaliste namuroise articule brillamment la question de l’oubli en à peine cent ans de ces "déchets" mortels avec celle des déchets nucléaires que l’État français souhaite enfouir à Bure et qui resteront dangereux pour les cent milles prochaines années (au minimum). On comprend alors, petit-à-petit, pourquoi la Meuse a été à nouveau choisie pour y creuser des galeries... Spoiler alert : aucune raison géologique valable.

En présence de la réalisatrice

+ Enfants dans 10 000 ans

Laurence Vieille, BE, audio, 6

Laurence Vielle, poète et comédienne, avait déjà enregistré "Enfants dans 10 000 ans" quand elle assiste à une projection d’ "Un héritage empoisonné". Émue par le film et les liens avec son propre travail, elle offre son poème à Isabelle Masson-Loodts pour qu’elle puisse le diffuser en avant-programme, ce que nous ne manquerons pas de faire au Nova !

18.12 > 21:00 


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