Des cartes géographiques du Moyen Âge à l’imagerie de Google Earth, chaque outil de représentation du monde impose une conception des usages de la terre. L’instrument précède le regard, il implique des formes de récits, alimente un imaginaire, et ceux-ci conduisent à des façons d’être au monde. Notre époque troublée exige ainsi de nous questionner sur les manières de documenter les alliances, les conflits et les bifurcations pouvant déboucher sur de nouveaux modes de perception.
Par les régimes d’attention qu’il suggère et cultive, par les conceptions de l’image et techniques qu’il mobilise, le cinéma documentaire est un instrument crucial dans la grande entreprise en cours de documentation des « zones critiques » où interagissent les vivants, les activités humaines et leurs ressources.
Pour ces quatre journées, le CVB et le GSARA proposent d’envisager le cinéma du réel comme un type d’enquête orienté par quatre pôles : Espaces, Contaminations, Cohabitations et Potentialités. Rencontres avec chercheurs.euses et réalisateurs.trices, conférences et projections alterneront chaque jour autour de ces axes thématiques afin de cerner au mieux ce que c’est que "composer avec les vivants".