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Offscreenings

Le module Offscreenings rassemble une sélection de films inédits qui, par leur caractère non-conformiste, leur originalité artistique et leur approche particulière au médium, se démarquent dans le cinéma contemporain. Venez découvrir les films cultes de demain !



Ouverture

About Endlessness

Om det oändliga

Roy Andersson, 2019, DE-NO-SE, DCP, vo sv st fr & nl, 78

Cinq ans après "A Pigeon Sat On A Branch Reflecting on Existence" - la dernière partie d’une trilogie avec "Songs from the Second Floor" et "You, the Living" - le cinéaste suédois Roy Andersson revient avec un récit existentiel, dans son style si caractéristique. Une voix féminine de conte de fées - une sorte de Shéhérazade - entraîne le spectateur à travers une série de tableaux vivants, qui capturent la trivialité de l’existence humaine dans toute sa splendeur et sa cruauté : un couple flotte dans le ciel d’une ville détruite ; un père refait les lacets de sa fille vêtue d’une robe de soirée sous une pluie battante ; des adolescentes dansent devant un café ; une armée vaincue marche vers un camp de prisonniers de guerre. Ce film, par moments émouvant, a valu à Andersson le Lion d’argent de la meilleure mise en scène à Venise. Il garantit une expérience visuelle à couper le souffle, qui marquera les esprits.

04.03 > 19:00 + 04.03 > 21:30
6€ / 4€


Film

Samurai Marathon

Samurai Marason

Bernard Rose, 2019, GB-JP-GB, DCP, vo ja st fr & ang, 103

Avec cette adaptation d’un roman d’Akihiro Dobashi, le réalisateur de "Paperhouse", "Candyman" et "Immortal Beloved" s’essaie au Jidai-geki, un genre japonais qui se déroule souvent pendant l’ère Edo, entre 1603 et 1866. En 1855, des impérialistes américains arrivent au Japon. Malgré leur promesse de paix, le chef du clan des samouraïs Annaka s’inquiète d’une éventuelle invasion. Craignant que ses guerriers ne soient devenus faibles parce qu’ils ne se battent plus depuis 260 ans, il organise un marathon épuisant de 35 miles pour les remettre en forme. Malheureusement, sur un malentendu, le Shogun du Japon, souverain absolu du pays, prend ce marathon pour un coup d’État camouflé et envoie ses troupes pour exterminer le clan... S’ensuivent de retentissants combats à l’épée dans des paysages à couper le souffle, un spectacle historique captivant basé sur des faits réels. Ce fameux marathon existe d’ailleurs toujours au Japon. Bien que fidèle au genre, Bernard Rose injecte dans son film de nombreux éléments occidentaux, dont la somptueuse musique de Philip Glass. La photographie est signée Takuro Ishizaka qui a aussi mis en boîte "Manhunt" pour John Woo et la trilogie "Rurouni Kenshin".

05.03 > 19:30
6€ / 4€


Film + rencontre

Ever After

Endzeit

Carolina Hellsgärd, 2018, DE, DCP, vo de st ang, 90

Créant la surprise, cette adaptation féministe folk horror du roman graphique allemand d’Olivia Vieweg apporte un nouveau souffle au genre zombie. La distribution et l’équipe, principalement féminines, ainsi que le clin d’œil écologique, plongent toutes les effusions de sang dans une atmosphère gothique et féérique intemporelle. Dans une Europe dystopique et un futur pas si lointain, le virus zombie a décimé la plus grande partie de l’humanité deux ans plus tôt. Seules deux villes d’Allemagne de l’Est, Weimar et Iéna, ont été épargnées. Deux jeunes femmes se rapprochent malgré elles lors d’un voyage tumultueux entre les deux villes, passant par un no man’s land peuplé de zombies, le tout dans un paysage luxuriant, ensoleillé et faussement idyllique. La cinéaste suédoise Carolina Hellsgard, installée à Berlin, dépeint en filigrane l’extinction imminente de l’humanité comme une vengeance de Dame Nature face à l’espèce humaine, parasite et cupide. Le titre original du film "Endzeit" ("l’heure de la fin") résume parfaitement la tendance apocalyptique de ce film de genre intelligent et élégant, interprété par deux actrices captivantes.

En présence de la réalisatrice

07.03 > 19:30  
6€ / 4€


Film

Swallow

Carlo Mirabella-Davis, 2019, FR-US, DCP, vo ang st fr, 94

Contrairement à la série documentaire "My Strange Addiction", qui dépeint le comportement compulsif de manière sensationnaliste, "Swallow" opte résolument pour une approche empathique et compréhensive. La brave ménagère Hunter (Haley Bennet magistrale) est au centre de l’histoire. Pour les hommes dotés d’une forte dose de toxic masculinity, elle est l’épouse exemplaire : belle et obéissante. "Je suis si heureuse", dit-elle à son mari et à sa belle-famille, mais son regard triste suggère le contraire. Son mariage la confine dans une villa surdimensionnée, une cage dorée construite par son mari dominant. Comme elle ne doit pas travailler, elle reste assise à la maison toute la journée, sans occupation. Son seul exutoire consiste à avaler toutes sortes de petits ustensiles. Au début, elle parvient à cacher son étrange habitude à son entourage, mais lorsque les nombreux objets dans son corps la font atterrir à l’hôpital, un scanner révèle son triste secret. Elle ne pourra cependant pas compter sur le soutien de son mari et sa riche famille. "Swallow" est un superbe exemple de body horror psychologique, avec une touche féministe. À ne pas manquer.

08.03 > 19:30
6€ / 4€


Film + rencontre

Koko-Di Koko-Da

Johannes Nyholm, 2019, SE, DCP, vo da & sv st fr & ang, 86

La comptine norvégienne "Vår tupp är död" ("Notre coq est mort"), d’où vient le titre du film, constitue le leitmotiv de cette sinistre histoire. C’est l’air que fait résonner la boîte à musique d’une petite fille morte trois ans plus tôt. Ses parents, Elin et Tobias, toujours en deuil, tentent de remettre leur relation sur les rails pendant des vacances en camping dans les bois. Mais un étrange chat blanc annonce le début d’une série d’événements qui transforment le voyage en cauchemar : ils se retrouvent face à face avec plusieurs personnages, dont des artistes de cirque excentriques et sadiques, qui rendent la forêt menaçante avant de tomber dans une sorte de boucle temporelle qui les oblige à revivre l’horreur encore et encore. "Koko-Di Koko-Da" est une fable funeste qui mélange le survival horror, le drame psychologique, et le slapstick de manière captivante. Le réalisateur Johannes Nyholm injecte dans son long métrage des techniques d’animation remarquables (à l’image de son court métrage "Dreams From the Woods") qui intensifient l’atmosphère étrange du film, flottant entre le rêve et la réalité.

+ court métrage "Dreams From the Woods" (Johannes Nyholm, 2009, 8’)

Le film sera présenté par le réalisateur

13.03 > 19:00  
6€ / 4€


Miguel Llanso, 2019, ES-EE-LV-RO, DCP, vo ang st fr & nl, 83

Dans un avenir proche, les agents de la CIA Palmer et Gagano sont chargés de combattre un virus informatique et se retrouvent piégés dans un monde virtuel peuplé de dirigeants soviétiques, de super-héros vintage et d’un sosie de Jésus-Christ. Le résultat est un film bizarre rétro-futuriste, qui mixe les genres : exploitation philippine, techno fantasy afro-futuriste, kung-fu, Eurospy, science-fiction rétro cheesy... Pour plus d’excentrisme, le film a été tourné avec toutes sortes de caméras en différents formats (dont le 16 mm) et sur une bande son allant du free jazz à l’électronique démodée. Et cela ne s’arrête pas là : tout est fou, y compris les prestations trop énergiques des acteurs, le doublage délibérément mauvais, la technologie datée (ordinateurs des années 80, téléphones des années 70), les vêtements vintage de séries Z et l’utilisation excessive d’archives. Un film WTF à ne pas rater, signé par le réalisateur du film "Crumbs" projeté au Festival du film Offscreen en 2016.

Le film sera présenté par le réalisateur

14.03 > 19:30  
6€ / 4€


Film

Mope

Lucas Heyne, 2019, US, DCP, vo ang st fr, 105

Deux paumés, Steve Driver et Tom Dong (joués par Nathan Stewart-Jarrett de la série "Misfits" et Kelly Sry de la série "Awkward") tentent de faire carrière ensemble comme acteurs porno. Ambitieux et naïfs, ils se surnomment "The Jackie Chan and Chris Tucker of Porn", mais se cantonnent malheureusement à la position de "mope", un terme de l’industrie porno qui désigne les acteurs de second rang qui réalisent des basses tâches peu rémunérées ou qui tournent parfois des scènes de sexe, mais qui n’ont pas le talent ou les "outils" nécessaires pour évoluer. Réaliste, Tom se rend compte qu’ils ne pourront jamais réaliser leurs rêves et s’adapte à son rôle. Cependant, Steve reste fermement convaincu de ses capacités et veut percer via une société de production bas de gamme, spécialisée notamment dans les pratiques douloureuses du SM. Son esprit fragile, son odeur corporelle désagréable et son comportement irritant le font à nouveau échouer, mettant en péril son amitié avec Tom. "Mope" offre un regard franc et décourageant sur les coulisses de l’industrie du sexe à Hollywood, en s’appuyant sur des faits réels. Ne manquez pas la sensationnelle scène d’ouverture si controversée !

15.03 > 17:30
6€ / 4€


Film + rencontre

L’angle mort

Patrick-Mario Bernard & Pierre Trividic, 2019, FR, DCP, vo fr st ang, 104

Bien que "L’angle mort" adopte la thématique fantastique du roman "Invisible Man" de Ralph Ellison ou du film "Unbreakable" (2000) de M. Night Shyamalan, cette nouvelle production française témoigne de suffisamment d’originalité et de personnalité pour se démarquer de ses illustres prédécesseurs. Par ailleurs, "L’angle mort" est sans aucun doute l’un des films de genre les plus remarquables que la France ait produit ces dernières années. L’histoire s’articule autour de Dominick (Jean-Christophe Folly) qui peut se rendre invisible depuis sa naissance. Malgré quelques bons amis, une relation stable et un emploi, il mène une existence solitaire et retirée. Il peut facilement cacher son "don" au monde extérieur en se retirant, lorsqu’une disparition imminente se fait sentir. Mais peu à peu, il commence à perdre le contrôle de ce talent, ce qui a de lourdes conséquences sur ses amitiés et sa vie amoureuse. Un twist intimiste, mélancolique et original sur le thème du super-héros invisible.

Le film sera présenté par les réalisateurs

15.03 > 19:30  
6€ / 4€


Film

Vivarium

Lorcan Finnegan, 2019, US, DCP, vo ang st fr & nl, 97

Gemma (Imogen Poots) et Tom (Jesse Eisenberg) cherchent la maison de leurs rêves. L’agent immobilier maniéré au sourire facétieux, Martin, les emmène en périphérie avec, à perte de vue, des maisons unifamiliales identiques et mornes, et des jardins parfaitement entretenus. Le couple se rend vite compte que cela ne lui correspond pas mais, lorsqu’il veut quitter la propriété, l’agent immobilier a disparu. Quelle que soit la direction qu’ils prennent, ils se retrouvent toujours devant le numéro neuf. En panne d’essence, ils décident de passer la nuit dans la maison en question. Le lendemain matin, ils trouvent sur le pas de leur porte un mystérieux paquet qui leur fait réaliser qu’ils sont bloqués dans ce labyrinthe. "Vivarium" est une métaphore sardonique et super stylisée de la vie sans âme dans la banlieue, présentée comme une crise existentielle permanente incluant le mariage, la parentalité non désirée et le vieillissement. Cette coproduction belge du cinéaste irlandais Lorcan Finnegan ("Without Name"), sorte d’épisode de "Black Mirror" et "The Twilight Zone" en mode majeur, réserve quelques surprises et autres séquences lugubres dans un décor sinistre, oppressant et mystérieux.

19.03 > 19:00
6€ / 4€


Film

Jallikattu

Lijo Jose Pellissery, 2019, IN, DCP, vo ms st fr & ang, 95

Jallikattu est une tradition indienne similaire à la tauromachie espagnole : un buffle est lâché dans une foule qui tente de l’arrêter dans sa course. Souvent source de décès et de blessures, il a été interdit par la loi à plusieurs reprises. Avec "Jallikattu", Lijo Jose Pellissery réalise son septième long métrage tout droit issu de la quatrième plus grande industrie cinématographique, celle située au Kerala, dans l’extrême sud-ouest de l’Inde. Également connues sous le nom de "Mollywood", ces productions cinématographiques se distinguent par leur superbe photographie et leurs intrigues réalistes et romancées, comme c’est encore le cas ici. Dans un village indien isolé, un buffle s’échappe de l’abattoir. La population tente de l’attraper mais les choses dégénèrent rapidement, laissant place à une folie primitive loin de la civilisation humaine. Sur ce canevas a priori très simple, Pellissery travaille un style hyperréaliste (montage plan sur plan, bruits intenses et gros plans extrêmement détaillés) qui met le spectateur en plein coeur de l’action. La tension est palpable, et la menace omniprésente. Une expérience cinématographique physique, sensorielle, voire traumatisante qui vous suivra longtemps...

20.03 > 19:30
6€ / 4€


Blaise Harrison, 2019, FR, DCP, vo fr st ang, 98

Pierre-André et ses amis vivent près du plus grand accélérateur de particules du monde, à la frontière franco-suisse. Lorsque l’un d’entre eux disparaît au cours d’un voyage en camping, Pierre-André commence à soupçonner que l’accélérateur en question n’y est pas pour rien, d’autant plus qu’il découvre que ses amis ont tous des souvenirs complètement différents de cette triste soirée. La police, en revanche, voit une explication plus plausible dans les drogues et les hormones, mais cette explication suffit-elle à justifier les nombreux autres événements bizarres ? Une chose est sûre : l’accélérateur de particules va radicalement changer le monde de ces jeunes vagabonds, ainsi que leurs premières amours, leurs amitiés et leurs fluctuations hormonales... Le premier long métrage de Blaise Harrison est atmosphérique, mystérieux, attachant, mais surtout très identifiable. Un regard étonnant et intimiste sur l’adolescence, le tout sur une bande son du musicien belge Elg.

21.03 > 17:00
6€ / 4€


Film

Dogs Don’t Wear Pants

Koirat eivät käytä housuja

J.-P. Valkeapää, 2019, FI-LV, DCP, vo fi st fr & ang, 105

La tragique noyade de sa femme a paralysé émotionnellement le cardiologue Yuha (Pekka Strang de "Tom of Finland"). Un jour, il accompagne sa fille adolescente Elli dans un magasin de piercings. En l’attendant, il entre dans l’antre de la dominatrice Mona (Krista Kasonen) et un nouveau monde s’ouvre à lui. Grâce aux pratiques BDSM extrêmes de Mona, Yuha parvient enfin à dépasser l’intensité de son chagrin. "Ce que vous souhaitez exige plus de douleur que vous ne pourrez jamais en supporter", le prévient Mona, mais Yuha persiste et reprend peu à peu contact avec ses sentiments. Il noue avec sa fille un lien plus solide et sa relation avec Mona évolue tandis qu’il redécouvre ses émotions. Bien que Yuha veuille souvent dépasser les limites habituelles de sa dominatrice, pourtant expérimentée... "Dogs Don’t Wear Pants" est une tragédie psychologique complexe, pleine d’humour noir et de moments de crispations douloureuses pour les non-adeptes. La romance insipide et prévisible des petits fouets et de la pince à tétons d’un "Fifty Shades of Grey" n’est rien à côté de ce film dur du cinéma BDSM.

21.03 > 21:30
6€ / 4€


Clôture

It Comes

Kuru

Tetsuya Nakashima, 2018, JP, DCP, vo ja st fr & ang, 135

Hideki publie sur son blog des photos de famille. Il semble parfaitement heureux, mais il doit en réalité protéger sa fille du monstre Bogiwan. "It Comes" est constitué de deux films qui s’imbriquent l’un dans l’autre. D’un côté, une histoire folklorique de fantôme et d’un démon qui s’attache à certaines personnes. De l’autre, un drame relationnel qui montre progressivement son vilain côté. Le début du film ressemble à du J-horror ordinaire et surnaturel mais, à l’instar du blog de Hideki, tout est question d’apparences. Ce thriller surnaturel de Tetsuya Nakashima ("Kamikaze Girls", "Memories of Matsuko", "The World of Kanako"), une adaptation du roman d’horreur primé "Bogiwan Ga, Kuru" d’Ichi Sawamura, est carrément fou et extravagant. Il offre aux spectateurs une bonne grosse dose de surnaturel, Jun’ichi Okada, l’idole de la J-pop, dans un second rôle, une scène inoubliable d’omelette au riz, plus de sang que dans l’ascenseur de "The Shining" et un des exorcismes les plus spectaculaires jamais vus sur grand écran...

22.03 > 19:00
6€ / 4€


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