Hong Kong a longtemps joué un rôle clé dans la diffusion du cinéma asiatique en Occident, et ce déjà dans les années 70 avec les productions d’arts martiaux du célèbre studio Shaw Brothers, puis avec les films d’action et d’horreur signés John Woo, Tsui Hark, Ringo Lam et consorts. Alors que ces films atteignaient un nouveau public dans le monde entier, une autre forme de cinéma, moins respectable, faisait fureur à Hong Kong : les films d’exploitation classés dans la Category III (introduite en 1988). Il s’agit d’une classification qui vise à interdire au jeune public les films contenant de la violence, de l’immoralité, du sexe explicite voire certains messages politiques. Rapidement, la Category III est devenue un label de qualité aux yeux de certains cinéphiles. Pour obtenir le précieux logo triangulaire, certains réalisateurs n’hésitaient pas à enchaîner volontairement les scènes choquantes et transgressives et à développer des trames aussi crues et racoleuses que possible. Le genre est protéiforme : les thèmes peuvent varier de l’horreur, à l’action, à la magie noire ou encore à l’érotisme ; le budget peut être quasi inexistant ou digne d’une grosse production ; les acteurs peuvent être médiocres ou remporter un prix de meilleur acteur aux Hong Kong Film Awards (Anthony Wong pour "The Untold Story") ! Malgré leur popularité en Asie, ces films sont restés assez confidentiels et inédits sur le marché occidental. Avec une sélection de huit films qui font tout sauf dans la dentelle, Offscreen vous ramène à la période de gloire de la Category III. Une véritable orgie cinématographique remplie de sexe physiquement impossible, de fontaines de sang humain et des personnages les plus amoraux jamais projetés sur grand écran. Une conférence et un documentaire mettront le tout en contexte.