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Carnaval Totaal !

Si le temps moderne, judéo-chrétien et capitaliste, est pensé comme linéaire, croissant et progressiste, les vieilles traditions européennes le conçoivent plutôt comme cyclique. La roue continue de tourner mais le renouveau a besoin d’être scandé par une fête rituelle : c’est carnaval. Les traditions sont certainement ancestrales, mais elles vivent, elles évoluent et se renouvellent sans cesse.
"Le carnaval est une fête que le peuple se donne à lui-même" disait Goethe, force est de constater que carnaval ne vaut que lorsqu’il est porté par des pratiques populaires. Des pratiques culturelles, collectives, festives, qui forment des représentations de soi, de l’autre, et de la vie en société avec tout ce que ça implique de politique. Une fois masqué ou grimé, les censures tombent et c’est l’imaginaire collectif qui est à la manœuvre, pour le meilleur et pour le pire, l’outrance déborde, les valeurs s’inversent, le monde en feu est renversé. Refroidies, les cendres nous demandent ce qui a été renforcé : notre puissance collective, ou celle de l’ordre social revenu.
Carnaval Totaal ! tente un tour d’horizon subjectif des pratiques carnavalesques d’aujourd’hui et d’hier. En Europe où elles sont nées, et dans les mondes colonisés qui se les sont réappropriées en les hybridant allègrement.

Une collaboration du Nova et de la Société de Carnaval Sauvage de Bruxelles



Expo

Carnaval Totaal

Expo collective

C’est la Crâne-Morte, puis la cohorte des masques agencée par le crew "le Mulet" qui constituent le comité d’accueil de l’espace du Nova. Dans le bar, vous trouverez quelques films et documents enthousiasmants qui vous permettront d’améliorer vos connaissances carnavalesques avant de préparer vos masques avec les meilleurs tricks DIY du Carnaval Sauvage de Bruxelles. Vous pourrez aussi fourrer les gros bidons du Promoteur Immobilier et de la Bureaucratie de vos récriminations avant qu’ils ne soient brûlés pour de vrais et définitivement au Carnaval 2020.
Quoi de plus chouette que Carnaval ? Préparer Carnaval !!!

PS : En dernière minute, Serge Poliart se joindra à l’expo avec l’ une ses toiles goguenardes. Merci à lui !

09.01 > 18:00


Compilation

Carnaval XPerience

3 documentaires expérimentaux de haute tenue, mettant en jeu des carnavals aux images fulgurantes. Une belle entrée en matière pour une programmation foisonnante, que vous n’êtes pas prêts d’oublier, du moins jusqu’au prochain Mardi Gras !

+ To Each His Own Mask

Tine Guns, 2017, BE, DCP, sans dial, st ang, 42

Un essai expérimental d’une artiste gantoise questionnant le rapport des stratégies carnavalesques de la contestation aux rituels du carnaval, leur cycle et leur illusion de désordre. Basé sur la confrontation d’images d’archives ou actuelles disparates, "To Each His Own Mask" est construit tel un tryptique symphonique dont l’esthétisme audiovisuel extrême n’a d’égal que sa grande puissance d’évocation. Un travail artistique subjuguant où le carnaval, peu importe lequel, est interrogé dans son essence même.

+ Malanka

Paul-Louis Leger & Pascal Messaoudi, 2018, FR, DCP, vo uk st fr & ang, 14

Dans les collines ukrainiennes de Krasnoïlsk, près de la frontière roumaine, Malanka est une fête païenne dont les ours sont les héros. Déjà fascinant par la plastique même des personnages carnavalesques en jeu, dont de flamboyants ours à tête humaine, la maîtrise formelle d’une image noir et blanc ralentie à l’extrême, dotée d’une bande son documentaire travaillée, finit par rendre magique ce rituel d’un autre âge. Splendide !

+ Nan Lakou Kanaval

Kaveh Nabatian, 2014, HT, HD, vo ht st fr, 9

Un voyage au coeur de l’apocalyptique carnaval haïtien basé sur un texte du jeune poète Gabriel Wood Jerry, tourné en 16mm par des étudiants et leur prof du Ciné Institute à Jacmel en Haïti. Un film expérimental proprement habité par l’esprit d’un carnaval aux réminiscences vaudou, hallucinant !

09.01 > 19:00 + 12.01 > 18:00
4€ / 3€


Jo Béranger, Hugues Poulain & Édith Patrouilleau, 2018, FR, DCP, vo ang st fr, 92

Quel est le lien historique entre la population afro-descendante de la Nouvelle-Orléans et les indiens d’Amérique ? Et comment sont nés les Black Indians du Mardi Gras ? Cette tradition aux racines complexes comporte quelques-unes des musiques les plus fascinantes de la ville et des costumes les plus impressionnants du carnaval. Élaborés patiemment toute l’année, les parures de perles et de plumes des quarante tribus défilent selon un rituel précis, avec une langue et des gestes codifiés depuis trois siècles. Le chef, sa reine, l’éclaireur, le porte-étendard sont des rôles enviés, dont l’importance pour la vie du quartier dépasse la période des fêtes. Métissage à la fois réel et métaphorique entre l’héritage amérindien et afro-américain, la tradition des Black Indians façonne la culture de la Nouvelle-Orléans. Elle a coloré l’histoire de la ville depuis les prémisses du jazz jusqu’à la difficile reconstruction morale de l’après-Katrina, ce dont le long métrage documentaire "Black Indians" témoigne au plus près, avec beauté, justesse et chaleur.

Trailer audio Black Indians

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En présence de Hugues Poulain , co-réalisateur et chef opérateur du film, le 9 janvier à 20:30

09.01 > 20:30   + 16.01 > 22:00 + 26.01 > 19:00 + 30.01 > 20:00 + 07.02 > 20:00 + 16.02 > 21:00 + 23.02 > 21:00
6€ / 4€


Quatre carnavals singuliers nous feront voyager du Sud au Nord de la France, avec un détour aux Pays-Bas, histoire de nous mettre en condition pour la veillée carnavalesque du Collectif Anonyme des Carnavals Ambulants qui suivra dans le bar du Nova.

+ L’ours ou l’homme sauvage

Jean-Dominique Lajoux, 1979, FR, 16mm, vo, 14

Dans les Pyrénées orientales, deux créatures sauvages sèment le désordre dans le village. Ils hurlent, bousculent les braves gens et maculent de noir le visage des femmes. Métaphore du désir débridé, fécondation symbolique, le sauvage régénère la communauté avant d’être réintégré à la civilisation par les chasseurs et les barbiers.

+ Pailhasses Bielle Tradicioun

Dominique Lesourd et Bertrand Renaudineau,, 1979, FR, 16mm, vo fr , 21

A Cournonterral, le mercredi des cendres, les Pailhasses sont les rois. Ils se vautrent dans la lie de vin et autres immondices. La bataille s’engage avec les Blancs qui finiront immanquablement souillés de la tête au pied. Personne ici ne se souciera de métaphoriser le retour à l’ordre, admettons-le, la souillure est jouissive...

+ Les 3 joyeuses

Pierre Ducrocq & Marie-André Devynck, 1993, FR, video, vo, 52

Dunkerque, monument carnavalesque. Nous suivons différents acteurs qui font vivre le carnaval, un tambour major, les Prouts qui renouvellent le répertoire chansonnier, de simples participants... Une foule devenue corps, un ensemble de personnes qui, dans leurs pratiques, maintiennent Dunkerque à la pointe du mauvais goût. Âmes sensibles s’abstenir.

+ Carna

Adriaan Ditvoorst, 1969, NL, 35mm, vo st fr, 10

Un film impressionniste, sensible et ironique, sur un bal du Krabbegat, le carnaval local de Bergen op Zoom dans le brabant septentrional hollandais. Une perle rare, dont le chef opérateur Jan de Bont fît carrière par la suite aux côtés de Paul Verhoeven… Projeté en format original 35mm Scope Technicolor grâce au Fonds d’Archives Podolski (www.podolski.be).

10.01 > 20:00
6€ / 4€


Collectif informel plus ou moins planqué entre Marseille, Montpellier et les Cévennes, CACA (Collectif Anonyme des Carnavals Ambulants) n’est autre qu’une bande d’ami.es cher.ères, de joyeux lurons, musiciens, artistes du spectacle vivant, passionnés de musiques traditionnelles, ancrés dans la culture occitane et dans sa langue. Les membres de CACA sont liés par l’amour de la fête ensemble, par la joie que crée le besoin de transmettre, les us autant que les coutumes, le parler, les airs et les paroles du pays. Ce qui dessine les contours du collectif et tord le cou à la tradition, la modèle de ses doigts jusqu’à ce qu’elle existe de nouveau par et à travers lui. Une quinzaine de joyeux drilles débarqueront au Nova pour une veillée de carnaval, suivie le lendemain d’un colloque carnavalesque.

+ Veillée carnavalesque

CACA en ami de la Société du Carnaval Sauvage de Bruxelles, s’en vient vers nos contrées, nous offrir une veillée carnavalesque, et nous faire languir la fin de l’hiver. Suons ! Dansons ! Buvons ! Chantons ! Il est grand temps de réviser notre répertoire. Carnaval approche, et on compte bien lui faire sa fête (dont une table d’hôte végétarienne de circonstance !).

10.01 > 22:00
Gratis


Le temps de se remettre de la soirée festive de la veille, le collectif anonyme des carnavals ambulants, CACA, nous propose le tout premier colloque de carnavalogues. Une assemblée composée notamment de spécialistes en expressions carnavalesques politiques dans l’Histoire et le monde, d’experts de l’insufflation anale, mais aussi de chanteur.ses, de musicien.nes, d’activistes en fêtes sauvages qui se réuniront avec nous pour nous raconter, nous causer carnavals sauvages, carnavals tradis, pour éclairer et créer des liens de Pézenas à Bruxelles en passant par l’Aveyron et La Plaine de Marseille. Bref, un bon samedi soir riche en échanges, et qui sait, en futurs projets carnavalesques.

11.01 > 19:00
Gratis


Marcel Camus, 1959, FR-BR-IT, 35mm, vo pt st fr, 100

Sous la plume de Vinicius da Moraes, musicien-poète et ambassadeur brésilien, Orphée, qui sait traverser les mondes par son chant, vit dans une favela sur les hauteurs de Rio et se prépare au Carnaval, lorsqu’il tombe sous le charme d’Eurydice, jeune campagnarde menacée par un inconnu. Le Carnaval, temps suspendu où émotions, illusions, prisons, se révèlent, tombent et se consument, devient le catalyseur de l’intrigue, son miroir et son mouvement. C’est la musique de Antônio Carlos Jobim et Luiz Bonfá qui donne corps à cette traversée des mondes, et nous emmène dans une véritable transe mêlant samba traditionnelle et bossa-nova naissante. Porté à l’écran par Marcel Camus sous production essentiellement européenne, le film, empreint de post-colonialisme sartrien, a tendance à exotiser les corps, les voix noires, et le dénuement des favelas. Il a été reçu de manière très mitigée au Brésil. Pourtant, son côté résolument hybride, empreint de regards et d’influences croisées qui se relisent mutuellement, est à l’image du carnaval : performé, joyeux et contradictoire. Un grand classique projeté dans son format original.

12.01 > 19:00 + 22.02 > 19:00
6€ / 4€


Gruß vom Krampus

Greetings from Krampus

Gabriele Neudecker, 2018, AT, DCP, vo st fr & ang, 99

"Der Krampus kommt, der Krampus kommt !" C’est avec un mélange d’excitation et de peur que chaque année les petits enfants autrichiens guettent l’arrivée des krampus. Avec une fourrure hirsute en peau de chèvre, un masque en bois grimaçant couvert de cornes, et de gros grelots annonçant son arrivée en meute, fouettant le passant avec des joncs fraichement ramassés, le Krampus est plus proche du personnage de film d’horreur que d’une figure à la Disney. Accompagnant Saint Nicolas et l’arrivée de l’hiver, il évoque l’archétype de l’homme sauvage et la pratique païenne de la chasse sauvage dans ce qui était une des traditions masquées les moins encadrées et les plus brutales. Peu diffusé hors d’Autriche et en dehors des festivals, ce documentaire dresse un panorama très complet de cette tradition : temps du calendrier, fabrication des costumes, différences entre régions, groupes de Krampus et autres Perchten, réglementation des "courses" qui ont tendance à être cadenassées pour cause de sécurité, place des femmes, etc. sur fond d’images aussi poétiques que flamboyantes de ces monstres mythiques dans leur habitat naturel.

12.01 > 21:00 + 18.01 > 19:00 + 30.01 > 22:00 + 16.02 > 17:00 + 23.02 > 19:00
6€ / 4€


Richard Barber & Andre Lambertson, 2013, US, HD, vo st fr, 90

Pas de carnaval sans fanfare, surtout à la Nouvelle-Orléans. Tandis que les troupes préparent leur costume, les orchestres répètent. Le cinéaste américain Richard Barber a suivi trois marching bands scolaires pendant l’année qui mène à leur moment de gloire : leur participation au défilé du Mardi Gras. La plupart des musiciens qui les constituent sont des enfants et des adolescents. Leur apprentissage est non seulement un premier enseignement de la pratique musicale mais aussi des moments en marge de la violence quotidienne de la ville. Pour la plupart issus des quartiers noirs et populaires de la Nouvelle-Orléans, les enfants y trouvent une porte de sortie, loin du duel meurtrier entre la police et les gangs, hors de la misère de l’après-Katrina. Ils y découvrent le sens de l’appartenance à une œuvre collective, basée sur l’entraide et non plus sur la compétition et la brutalité. Pour les chefs de fanfares et les jeunes élèves, le carnaval est à la fois un jeu et une affirmation, et la musique une nécessité et un espoir.

16.01 > 20:00 + 26.01 > 21:00
6€ / 4€


Micro Evening

Carna Oaï

En mars prochain, le Carnaval Indépendant de La Plaine et Noailles (Marseille) aura 21 ans ! Il y a quelques mois, paraissait un livre intitulé "Carna Oaï" (224 pages) pour vanter la vigueur de cette jeune tradition. L’occasion de la célébrer ce soir à travers un documentaire sonore, une rencontre et quelques vidéos…

+ Carnavàs

Péroline Barbet, 2018, FR, audio, vo, 55

Traversée sonore à travers trois carnavals français (Pézénas, Marseille et Murs), où, entre animaux totémiques, Caramantran brûlé à la nuit tombée et procès en occitan, la fête est singulière, irréductible à une quelconque généralité. Elle s’imprègne des lieux, en offre une représentation et les transfigure, mais elle incarne aussi une humanité plus large. C’est à ces différences et à ces permanences que s’intéresse ce documentaire. Dans le vacarme, les chants et les cris. Dans la forêt de symboles et de rites réinventés. Dans la foule et ses bourgeonnements bizarres.

+ Carnaval Indépendant de La Plaine et Noailles

Initié au départ par des habitants et habitués d’un quartier de Marseille, pour s’opposer à un projet immobilier, le voilà devenu, 20 ans plus tard, fête populaire de plusieurs quartiers centraux attaqués par les mêmes politiques urbaines. On y fait le procès de ceux qui mènent ces mascarades et en général on y brûle l’accusé évidemment coupable. Par milliers, sans en avoir demandé l’autorisation, on s’y transforme en bourreaux, pour mieux laisser sortir sa colère. On y devient foule, hommes à cape, femmes à barbe, enfarinés si pas déguisés. On y réaffirme bruyamment qu’on vit ensemble au cœur de la ville et qu’on compte bien y rester… C’est le Carnaval Indépendant de La Plaine et Noailles, qu’Alèssi Dell’Umbria, l’un des initiateurs, nous racontera ce soir en long et en large, en l’inscrivant dans l’histoire de Marseille malmenée qui résiste.

+ Alors ils pourront revenir

Lou Galopa, 2013, BE, video, 16

Pour mieux se croiser, Marseille et Bruxelles, Carnaval de la Plaine et Carnaval Sauvage, on retourne en images sur la naissance de ce dernier, au moment de la mort de la Compilothèque au canal. Lou Galopa a suivi tout le processus et nous livre son regard inversé.

17.01 > 20:00
Gratis


Une petite soirée dansante en prélude au prochain Carnaval Sauvage de Bruxelles qui se tiendra exceptionnellement le 21 mars, soit le lendemain de l’équinoxe, - et non l’habituel samedi précédent l’équinoxe de mars comme annoncé dans le programme papier - , au départ vers 15h de la Place du Jeu de Balle. Avec DJ T42 aux platines et sa collection de rythmes carnavalesques, suivi d’un set par un proche de la Compilothèque !

NB : Le carnaval sauvage est annulé le 21 mars. Il aura cependant bien lieu à une date ultérieure, peut-être dès le 4 avril. Suivez les infos sur le face de bouc du Carnaval Sauvage de Bruxelles
17.01 > 23:30
Gratis


Robin Hardy, 1973, GB-GB, DCP, vo st fr, 94

Imaginez une société gouvernée par les cycles de la nature, rythmée par les rituels païens, égayée en permanence par les chants, les danses, une liberté sexuelle sans tabou, où le succès des récoltes est garantie par des sacrifices à la nature... Cette société existe : bienvenue sur l’île de Summerisle ! C’est ce que va découvrir à ses dépends un policier chrétien venu du continent, qui, parmi une galerie de personnages, rencontrera le Lord de l’Île interprété par le grand Christopher Lee (qui a joué gratuitement dans le film !). Nourri du revival néo-païen de la fin des 60’s, bourré de références multicolores au folklore anglais, "The Wicker Man" est un film magique aussi daté qu’intemporel, à la bande-son enchanteresse et aux scènes mémorables. Il influencera des générations entières, artistiquement (le récent "Midsommar" lui doit beaucoup) et idéologiquement (le retour du néo-paganisme et de la Wicca, tout comme la réappropriation des rituels dans l’underground). Présenté dans sa version "Director’s cut".

18.01 > 21:00 + 24.01 > 22:00 + 22.02 > 21:00
6€ / 4€


Film + rencontre

Le testament de l’âne

Hubert Brunou, 2002, FR, video, vo es & gl st fr, 54

Il est en Espagne, plus précisément en Galice, une petite commune dont le carnaval remplit tous les critères des fêtes sauvages du Mardi Gras. Pendant cinq jours, les habitants du village de Laza, hommes, femmes, enfants et vieillards, se lancent avec un enthousiasme étonnant dans une célébration frénétique des traditions paillardes. Abreuvés d’alcool et rassasiés de cochonnailles, ils égrènent les mauvais tours et les farces : flagellation des fidèles à la sortie de la messe, chars obscènes et blasphématoires, bagarre de boue, lancers de fourmis rouges, faux enterrements. La semaine est rythmée par les charges des peliqueiros, revêtus de leur habit de lumière. Précédés par les sonnailles des cloches qu’ils portent dans le dos, ils poursuivent et fouettent toute personne qui se trouve sur la route de leurs cavalcades. La fête culmine le soir du Mardi Gras, où les petits secrets, les travers embarrassants des habitants, et surtout des notables, sont révélés dans "le testament de l’âne". Un document immersif passionnant sur l’un des carnavals les plus fous d’ Europe.

En présence du réalisateur

19.01 > 19:00
4€ / 3€


Cendres

Cenere

Camilla Tomsich, 2016, FR, HD, vo it st fr & ang, 90

La Barbargia, arrière pays de la Sardaigne, est réputée pour son paysage accidenté et son carnaval dont les racines remontent au premier Âge du bronze. De la période des graffitis de cavernes préhistoriques à nos jours, les rites de la vie et de la mort continuent à être célébrés selon des pratiques ancestrales spécifiques à chaque village, dont la marche des Mamuthones de Mamoïada, vêtus de peaux de brebis noire, de sombres masques de bois et de lourdes cloches, est parmi les plus impressionnantes. "Cendres" suit des protagonistes du carnaval de cette région italienne agro-pastorale où l’industrie périclite. Des feux de Saint Antoine jusqu’au Mercredi des Cendres, on s’attachera à leur quotidien. Qu’ils soient ouvrier en grève, paysan labourant à la charrue, berger, livreur de bonbonnes de gaz, leurs soucis ne s’arrêtent pas entre les moments de fêtes, bien au contraire. Le carnaval n’apparaît qu’au détour d’un plan, d’une conversation ou de brèves séquences, qui suffisent à comprendre son caractère authentique. Dépourvu d’interviews, entretenant une atmosphère de mystère égrenée de ponctuations musicales d’Amon Tobin et Soap&Skin, abrupte, rude et cru, "Cendres" reste jusqu’à la fin radical, loin de toute carte postale.

19.01 > 21:00 + 16.02 > 19:00
6€ / 4€


Compilation

Off Carnaval

Quatre films pour le moins radicaux s’inspirent d’archétypes carnavalesques placés dans un autre contexte, excepté pour le premier où Mardi Gras se prépare en coulisse...

+ The Queen [La Reina]

Manuel Abramovich,, 2013, AR, DCP, vo st fr, 19

Des adultes entourent une jeune fille, affairés à faire tenir une couronne de 4kg sur sa tête. Seul le visage juvénile de cette reine d’un jour sera vu en gros plan, jamais les alentours, ni le carnaval, le film se terminant une fois la couronne en place. Un grand moment de cinéma, de violence aussi, récompensé par plusieurs prix prestigieux.

+ The Big Hole Counter Narrative Project

Francois Knoetze, 2017, ZA, HD, vo ang st ang, 14

Un film collectif sur la condition des ouvriers noirs de la mine de diamants de Kimberley en Afrique du Sud. Une condamnation tant ironique qu’implacable de l’histoire coloniale jusqu’à nos jours, par une série de saynètes aux personnages masqués, entrecoupées d’une kyrielle de found-footage. Un film combatif proprement carnavalesque, spécialité de ce réalisateur découvert lors du dernier Africa is/in the Future au Nova.

Interview with Francois Knoetze about "Core Dump"

+ Le passant fait son devoir

Bernard Mulliez, 2012, BE, video, fr st fr, 29

Une châsse renfermant une échelle, portée par des individus cagoulés, suivie par d’étranges buissons, défile rue Neuve, piétonnier commercial du centre de Bruxelles. À partir d’une captation multi-caméra, le réalisateur recompose sa performance de janvier 2011, inspirée par le Combat de Carnaval et Carême de Breughel l’Ancien, le premier jour des soldes.

+ Au Nord d’Eden

Jean-Marcel BUSSON, 2014, BE, 16mm, sans dial, 12

Tournée au fin fond de la Laponie, cette bobine semble dater d’après le déluge, la disparition du monde sauvage anéanti par l’industrialisation et l’exploitation civilisatrice. Un film 16mm expérimental DIY fabriqué avec les moyens du bord comme un carnaval sauvage dont on croise le fantôme entre les photogrammes photosensibles. Ou serait-ce la renaissance d’un futur prémonitoire ?

24.01 > 20:00 + 07.02 > 22:00
6€ / 4€


A l’instar de la plupart des pays européens, la Belgique regorge en festivités populaires, dont plusieurs sont inscrites au Patrimoine Immatériel de l’Unesco. Bien sûr, un tel classement ne veut rien dire lorsque l’on regarde en arrière, tant les autorités du XIX ème Siècle auront réglementé ces traditions qui remontent pour certaines au Moyen-âge.

Une discussion suivra la projection avec Clémence Mathieu, directrice du Musée international du Carnaval et du Masque à Binche.

+ Carnaval de Malmédy

Alexandre Keresztessy, 1972, BE, 16mm > video, vo fr , 49

Lu Grosse Police annonce l’ouverture du Cwarmé, qu’il faudra festoyer pendant quatre jours durant. Lu Trouv’lé munit de sa panûle, Lu Djoup’sène, Lu Haguète et son hape-tchâr (attrape-chair) Lu long-né, Lu Longuès Brèsses ébouriffant les passants, Lu Long-Ramon faisant tomber les chapeaux, Lu Sâvadje et Lu Sâvadje-Cayèt les exotiques, Lu Boldjî et ses commentaires sur les miches, Lu Cwapî et ses souliers tendances, Lu Vèheû, Lu Sotê, Lu Hârlikin, Lu Pièrot, et tous les petits rôles forment le Carnaval de Malmédy. Chik-Boum ! Chick-Boum ! Tralala lala lala.

+ C’est un cercle

Chloé Odent, 2014, BE-FR, video, vo fr , 27

Plongée dans le carnaval de la Louvière et ses Gilles directement inspirés des célèbres Gilles de Binche, leurs voisins. Pour son premier projet documentaire, Chloé se lie d’amitié avec certains Gilles, mais surtout leurs femmes qui témoignent de cette tradition réservée exclusivement aux hommes, non sans humour et amour.

+ Aalst Carnaval

Henri Storck & David McNeil, 1971, BE, 16mm, sans dial, st fr, 11

Issu de la série "Fêtes de Belgique ou l’effusion collective" initiée par Henri Storck, ce chapitre suit le Mardi Gras d’Alost, son défilé, ses travestis, sa kermesse et ses bals de cafés réchauffés à la bière où l’obscénité mène la danse !

Remerciements : SONUMA - les Archives Audiovisuelles pour la copie du film "Le carnaval de Malmedy" d’Alexandre Keresztessy

25.01 > 18:00
6€ / 4€


Film + rencontre + fanfare

Le Grand’ Tour

Jérôme Le Maire & Vincent Solheid, 2011, BE, DCP, vo fr , 101

Vincent Solheid - président de "La Rwayal Printen" et initiateur du projet "Le Grand’Tour" - a proposé à Jérôme Le Maire de le filmer, lui et sa "Fanfare d’amour et d’amitié" comme le dit fièrement sa bannière. Cette formation un peu bidon regroupe une dizaine de quarantenaires décidés à se rendre au "carnaval du monde" de Stavelot qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans. Sous l’impulsion de leur meneur boosté à la coke, la bande d’amis décide très vite de réaliser la tournée des carnavals, puis, d’aller plus loin, dormir dans les bois, marcher à travers champs. Boire, chanter. Peut-être rentrer, peut-être mourir mais avant tout se sentir vivant. Des rencontres impromptues émaillent leur parcours, des conflits aussi, jusqu’au jour où Vincent a une révélation. Ce long-métrage d’un délire collectif entre docu et fiction tragi-comique, est parti de cette idée simple d’une virée entre amis sur les routes de Belgique, pour aboutir à un road-movie chargé de réflexions sur la crise existentielle de l’homme en tant que tel, de sa relation aux autres et au monde qui l’entoure.

En présence de Jérôme le Maire et Vincent Solheid. Et de la participation (confirmée !) de La Rwayal Printen devenue depuis le film l’une des fanfares du carnaval de Malmédy !

25.01 > 21:00
6€ / 4€


Films + rencontre

Winter masquerades

Du Portugal à l’Ukraine, de la Grèce à l’Angleterre, les mascarades d’hiver comportent des motifs étonnamment récurrents. Êtres sauvages ou démoniaques, portants cloches et fouets, déboulent dans les villages accompagnés d’un cortège hétéroclite : ici le vieux jouant de sa vielle, là une charrue, des étrangers, des colporteurs, des bergers... Formes fossiles de rituels de fertilité pré-chrétiens ? Difficile à dire... En revanche ce sont assurément des formes de cultures populaires aussi étranges que belles. Six films issus du catalogue Carnaval King of Europe, un programme européen de relevés ethnographiques sur le terrain, ont été sélectionnés pour leur incroyable singularité. Sans commentaire autre que de simples inter-titres, les images parlent d’elles-mêmes.

La projection sera suivie d’une rencontre avec Giovanni Kezich (leader du projet de recherches européen Carnival King of Europe & directeur du musée des Us et Coutumes du Peuple du Trentin), son assistante Antonella Mott, ainsi que que Clémence Mathieu (directrice du Musée international du Carnaval et du Masque à Binche).

+ Day of the rams in Gljev (Croatia)

Michele Trentini , 2012, IT, vo, 17

+ The Silvesters of Urnäsch (Switzerland))

Michele Trentini, 2011, IT, video, vo, 12

+ One day in Lancova Vas (Slovenia)

2010, Michele Trentini , 2010, IT, video, vo sl , 9

+ Fasnacht in Tramin (Italy) [Schnappviecher oder Wudelen]

Michele Trentini , 2007, IT, vo, 3

+ Sankt Nikolaus in Stilfs/Stelvio (Italy)

Michele Trentini, 2008, IT, vo, 3

+ Koukeri from Vresovo (Bulgary)

Iglika Mishkova, 2012, BG, video, vo, 14

06.02 > 20:00
4€ / 3€


François Perlier, 2012, FR, video, st fr & ang, 52

En créole guadeloupéen, le voukoum signifie le tumulte et la révolte, un mouvement massif et bruyant, un désordre provoqué sciemment pour provoquer l’éveil politique et artistique des gens de la rue, des vyé nèg ("vieux nègres"). C’est aussi le nom choisi par les membres du mouvement culturel implanté depuis le début des années 80 dans le quartier populaire du "Bas du bourg" à Basse Terre, en Guadeloupe : Mouveman Kiltirel Voukoum. Au local, une école abandonnée, les jeunes du quartier retrouvent les anciens pour préparer ensemble les costumes, ajuster le répertoire, apprendre le créole ou simplement discuter en préparant un repas. François Perlier a filmé les membres de Voukoum, y compris les jours de "déboulé" où ils font revivre les masques et les chants inspirés des cultures africaines en jouant des rythmes qui entraînent la foule dans une transe collective. Son film transmet cette énergie et donne envie de descendre dans la rue au son des tambours.

15.02 > 19:00 + 23.02 > 18:00
4€ / 3€


On parle de "blackface" lorsqu’un Blanc se grime en Noir à des fins de moquerie, il s’inscrit alors dans la longue et lourde histoire de la construction des stéréotypes racistes. Ces dernières années, les actions de militants antiracistes se sont multipliées pour dénoncer les cas de "blackface" dans des manifestations folkloriques et carnavalesques. C’est le cas en Belgique avec notamment l’interpellation des pouvoirs publics par le collectif militant Bruxelles Panthère au sujet du personnage du sauvage à la ducasse d’Ath ou à Deux-Acres avec la "sortie des Nègres".

Après une courte introduction de Julien Celdran, membre du Carnaval Sauvage de Bruxelles, Mouhad Reghif de Bruxelles Panthère, collectif membre du réseau décolonial international DIN, se réclamant de l’antiracisme politique, nous expliquera le pourquoi et le comment de leur action sur la question du "blackface" en Belgique et les conséquences qui s’en suivent.

Avant d’entamer le dialogue avec la salle nous changerons de perspective avec une communication de la carnavalogue Blodwenn Mauffret en écho à la projection du film Voukoum, en début de soirée : la figure du "Nègmaron" et autres "blackfaces" dans les carnavals issus du fait colonial, où ce sont les Noirs qui se griment en Noir.

La figure carnavalesque guyanaise du "Nègmaron", proche des antillaises de "Neg Gwo Siwo", "Mass a Kongo" et "Mass a Fwet", porte en elle une étrange ambiguïté. Tout à la fois le reflet de l’idéologie raciste coloniale et d’une apologie de la liberté, cette figure "blackface" met en avant les traumatismes historiques inhérents à la culture créole et usent du détour et de la dérision afin de déjouer la catégorisation aliénante du monde.

Blodwenn Mauffret est universitaire, spécialiste du carnaval de Cayenne, ses recherches portent sur la relation entre esthétiques carnavalesques et subversion.

15.02 > 21:00  
Gratis


Workshop

Atelier Masque

Préparer carnaval, c’est aussi dessiner les contours du personnage que l’on va revêtir, c’est lui inventer une peau, une silhouette, une démarche, mais surtout un visage ! En allant du matériau au personnage et à l’inverse, tout peut faire masque avec un peu d’imagination. Une vieille chaussure, un chiffon, un panier, une cagoule, une culotte trouée ? Venez avec vos objets trouvés, votre inventivité et tous vos doigts à l’atelier masques ouvert aux petits comme aux grands dans le bar du Nova. Et n’hésitez pas à apporter de quoi manger, une pause étant prévue avant la séance de Pompoko, à laquelle vous pourrez assister avec votre nouveau masque sur le visage !

23.02 > 10:00
Gratis


Isao Takahata, 1994, JP, 35mm, vt fr , 119

Pour les tanukis, sorte de ratons-laveurs qui aiment faire la fête, pas besoin de trouver des masques et déguisements pour changer d’aspect, ils ont le pouvoir de se métamorphoser à volonté depuis des temps immémoriaux. Mais leurs jours sont comptés, suite à la destruction de leur forêt par les cités de béton des humains. Les clans se réunissent et préparent la lutte, certains imaginent des actions rusées et farfelues, d’autres préfèrent le chemin d’une violence controversée... Malgré tout, la déforestation continue, obligeant les tanukis à organiser la grande parade fantasmagorique, rassemblant des divinités et monstres mythologiques de toutes sortes... Les questions des résistances, compromis et luttes internes pour le pouvoir traversent le film, autant que l’espièglerie, l’extrême comique de ces petites bêtes touchantes dans leur combat pour leur survie et celle de la nature. Un superbe dessin animé épique par Isao Takahata, co-fondateur du Studio Ghibli avec Hayao Miyazaki, à voir en famille (version française, à partir de 7 ans).

23.02 > 14:00
6€ / 4€


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