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De Yellow à Now 1969→2019

Au Nova le fil de la programmation suit souvent les trajectoires réjouissantes des rencontres. Celle, l’hiver dernier, avec Guy Jungblut, fondateur de Yellow Now, nous ouvre sur l’ampleur et la cohérence de son travail d’éditeur. 500 titres au compteur ! Du livre d’artiste aux collections les plus pointues sur le cinéma, il fête aujourd’hui 50 ans d’activité. Nous sommes plus qu’heureux de lui rendre hommage durant ces deux soirées de programme joyeusement concoctées avec sa complicité et celle de ses directeurs de collection cinéma, Patrick Leboutte, Dominique Païni et Marcos Uzal. Les films montrés durant ces deux jours synthétisent parfaitement l’esprit de la maison YN : éclectisme de bon ton, élégance, principe d’équivalence et grands écarts assumés.

http://www.yellownow.be/index.php



Des vidéos et des photos ayant pour substrat le cinéma. 1 photogramme par plan : plus de 900.000 images, plus de 1.500 films traités à ce jour. Tous les plans d’un film superposés en une seule image. Des plans de "Mon oncle", de Jacques Tati, où tous les personnages ont été évacués. Des mosaïques d’images où les personnages se voilent les yeux. Autant d’évocations de la consommation d’images qui caractérise notre temps : tout voir et n’y rien voir revenant, in fine, à la même chose…

https://www.partycontent.be/elexpos...

14.12 > 18:00


Rewind

Conférence illustrée de Guy Jungblut

Guy Jungblut sur le devant de la scène pour nous raconter l’histoire de "Yellow" jusqu’à "Now". Prêt pour le rembobinage ? On y va : Photographe de formation, les yeux fixés sur toutes les avant-gardes, gendre de l’éditeur et pataphysicien André Blavier, Jungblut ouvre "Yellow" en 1969, à Liège, une petite (15m2) galerie qu’il inaugure avec la première exposition de Jacques Lizène, qui se qualifie lui-même d’artiste de la médiocrité. L’expo s’intitule "Il faut abolir le jugement". Elle donne le ton de ce que sera la programmation du lieu pendant ses cinq ans d’existence : une forme d’impertinence nihiliste, de dérision ludique, de remise en question radicale du monde de l’art, allant de pair avec la présentation d’artistes belges émergents et internationaux. La galerie promeut des artistes qui s’écartent des supports traditionnels et explorent la photographie, le livre, le cinéma, et la vidéo qui n’était encore que balbutiante. Elle exposera Ben, Nyst, Annette Messager, les Leisgen, Gerz, les Poirier, Gette, Charlier… Elle organise la première manifestation d’art vidéo en Belgique : "Propositions d’artistes pour un circuit fermé de télévision". Elle produit des films d’artistes, perles rares qu’on ne manquera pas de vous faire découvrir. En 1974, les éditions "Yellow Now" succèdent à la galerie "Yellow", toujours orchestrées par Jungblut. À partir de 1988, sous l’impulsion de Patrick Leboutte, les éditions s’orientent vers le cinéma, avec la collection Long Métrage (19 titres : des "Vacances de M. Hulot" de Jacques Tati au "Traité de bave et d’éternité" d’Isidore Isou), que suivra une étroite collaboration avec la Cinémathèque française pour l’édition des dix huit premiers numéros de la revue Cinémathèque, avec Dominique Païni. D’autres collections s’attachent à des réalisateurs peu diffusés, plus difficiles ou plus rares : Banlieues impulsée par Charles Tatum Jr, Le Serial américain… ou à des essais incisifs : Cinégénie de la bicyclette, Eloge de la pornographie…
Yellow Now profite du tournant des années 2000 pour redéfinir les « côtés » de sa maison. Côté cinéma : Côté film, Morceaux choisis, Motifs. Côté photos : Les carnets, Angles vifs, et Côtés Arts, autant de collections sur le cinéma, la photographie et les arts qui se fabriquent "après journée", bénévolement. Avec Andrée Blavier comme soutien indéfectible, pour éviter de mourir d’ennui ; peut-être aussi pour éviter de mourir, tout simplement.

+ Films d’artistes [En présence de Jacques Lizène, Jacques Lennep et Pol Pierart]

Pour terminer la traversée de cette première soirée anniversaire, une compilation de films d’artistes chers à Yellow Now :
Jacques Lizène. Quelques-unes parmi ses plus lamentables productions. Le bout-à-bout de ses films est à l’image même de son œuvre tout entière, une continuelle perturbation entre Art sans talent et Non-procréation.
Jacques Louis Nyst. Ses vidéos pionnières (L’Objet, l’Ombrelle en papier…), ses narrations poétiques, ses mini fictions à partir d’objets du quotidien ou de son lieu de vie. Leur tendresse, leur fragilité.
Jacques Lennep. Son inénarrable série Delirium Vidéo, des petits films toujours teintés d’humour, avec des références à l’art : Monet, Duchamp, Magritte, Broodthaers. Parfois avec une pincée d’alchimie.
Pol Pierart, son univers calembourgeois, lui-même comme personnage et le langage comme pâte à modeler, ses objets dérisoires mis en scène (ses ours en peluche, ses squelettes… ), son humour gris. Des petites perles de 3 minutes environ… « montées à la gachette ».

14.12 > 19:00
6€ / 4€ (soirée / avond)


Patrick Leboutte enseigne l’histoire du cinéma à l’INSAS. Il conçoit ou programme régulièrement des manifestations cinématographiques et anime de nombreux séminaires, en Belgique comme en France, dans l’esprit de la revue "L’image, le monde" qu’il à fondée en 1999. Il est à l’origine de la présence de Yellow Now dans le paysage des livres de cinéma avec la collection "Long Métrage" qu’il a dirigée, qui à l’époque n’avait pas d’équivalent dans l’édition. Grâce à un intérêt commun pour le vélo et les courses cyclistes, il retrouve Yellow Now après quelques années d’éloignement pour une nouvelle édition de Cinégénie, tournée vers la bicyclette, voire plus si affinités : une nouvelle collection ? Une encyclopédie de la bicyclette ?
Sa programmation reflète son coup de foudre récent pour les premières vidéos de Nyst, ses intérêts pour un cinéma « léger » et son amour du vélo.

+ L’Objet

Jacques Louis Nyst, 1974, BE, video, fr , 11

A-t-on pu oublier à quoi sert une théière ?
Si oui, alors, où en sommes nous ? A décrypter le langage des objets comme s’ils étaient vivants. Un film de science-fiction ?

+ VW Voyou

Jean Rouch, 1974, FR, 16mm > video, fr , 25

25 minutes de publicité politiquement incorrecte pour la Coccinelle, dans une sorte de documentaire topographique, ou d’étude du paysage nigérien.


+ Vive le tour

Louis Malle, 1962, FR, 35mm > video, fr , 18

"Si les montagnes n’existaient pas il n’y aurait pas de tour de France." Voici une des réflexions que porte cette hallucinante pénétration (le film donc) dans le Tour de France des années 60. La France profonde dévoilée par des visages de spectateurs comme on n’a plus le droit d’en filmer. Les temps ont changé. Les motards du Tour picolaient du whisky sur leurs engins pendant que les cyclistes se ravitaillaient en bière au bar du coin pour ne pas mourir de soif. Il fallait pouvoir gravir les sommets !

15.12 > 17:00
6€ / 4€


Film + conférence

Des miroirs pour (com)parer

Ciné-conférence de Dominique Païni

Compagnon de route de Jungblut d’une grande fidélité, Dominique Païni a coordonné avec Patrick Leboutte une Encyclopédie des cinémas de Belgique (1990). Fin programmateur, il a piloté le Studio 43 à Paris et dirigé de la Cinémathèque française de 1991 à 2000. Il nous présente son tout récent "Attrait des miroirs", publié dans la collection « Motifs » qu’il dirige pour Yellow Now.
Les films de Max Ophuls, Delmer Daves, Philippe Garrel, Marguerite Duras, Stanley Kubrick, Josef von Sternberg et Chantal Akerman viendront alimenter cette ciné-conférence, avec des extraits choisis et commentés. Dominique Païni partagera ainsi sa connaissance pointue du cinéma et de ses « motifs ». On lui doit aussi chez YN un "Attrait de l’ombre" et un "Attrait des nuages".

15.12 > 20:00
6€ / 4€


La trilogie de Bill Douglas

Présentation de Marcos Uzal

C’est grâce à la volonté et à l’énergie de Marcos Uzal (associé au début à Fabrice Revault) qu’a pu renaître, en 2006, sous le titre Côté films, l’anthologie du cinéma film par film initiée en 1988 par Patrick Leboutte. Après un premier essai sur Vaudou de Jacques Tourneur (Côté films n°3, 2006), il travaille actuellement – quand ses activités de critique de cinéma au quotidien Libération et de programmateur au musée d’Orsay, lui en laissent le loisir – à la rédaction d’un ouvrage sur la trilogie de Bill Douglas dont il nous présente ici les deux premiers volets. Bill Douglas fait partie de ces cinéastes que l’histoire n’a pas retenu. Les difficultés qu’il a rencontrées pour tourner expliquent pourquoi sa filmographie ne comporte que 4 moyens et longs métrages, accompagnés de quelques courts métrages.
Bill Douglas naît en 1934 à Newcraighall en Ecosse, un petit village touché de plein fouet par la crise minière. De son enfance marquée par le labeur et la pauvreté, il tirera la matière pour sa Trilogie, véritable joyaux cinématographique à des années lumières du cinéma britannique contemporain.

+ My Childhood

Bill Douglas, 1972, GB-GB, 35mm > video, ang st fr, 46

En 1945, dans un village minier d’Ecosse, un garçon de 8 ans vit avec sa grand-mère et son frère. Passant le plus clair de son temps seul, il noue une amitié forte avec un militaire allemand retenu prisonnier dans un camp. Mais le soldat doit bientôt quitter le village. Cet épisode relate la première étape de la vie d’enfant de Bill Douglas, organisée autour de sa grand-mère maternelle.

+ My Ain Folk 

Bill Douglas, 1973, GB-GB, 35mm > video, ang st fr, 55

A la mort de leur grand-mère, les deux frères sont séparés de force. Tommy, le plus âgé, est emmené à l’orphelinat. Démarre alors cette seconde période de l’enfance du cinéaste, où Jamie est recueilli par sa grand-mère paternelle et son oncle. Il continue de vivre dans la solitude, subit la violence et le rejet des adultes. Un regard d’enfant sur le monde, où tout est sensations et immédiateté, filmé avec la conscience du cinéaste adulte.


15.12 > 22:00
6€ / 4€


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