En juin 2015, Erwann Babin, vidéaste et plasticien, achète un champ d’un hectare : la parcelle 808. Il y plante sa caméra comme on plante un outil agricole et il y restera dix-huit mois, laissant libre cours à sa créativité comme dans un atelier d’artiste à ciel ouvert, à la manière d’un amateur de cabinet de curiosité. Il s’intéresse autant aux excentricités de la nature qu’aux fantaisies de son personnage principal, à la fois acteur, jardinier, artiste et réalisateur. Le film-essai obtenu mêle documentaire, contemplation, installation, performance, vidéo expérimentale, journal intime, fiction, fable poétique. Chaque image est un tableau vivant, chaque proposition est passionnante, toute en humour et délicatesse. La narration suit la chronologie des saisons et saute de liens plastiques en liens poétiques dans un jeu de va-et-vient entre un homme sur le point de devenir père et un champ sur le point de devenir bio. Après ce film, vous ne regarderez plus de la même façon une taupinière, un champ de fleurs, un scarabée, un tuyau d’arrosage, une limace, la boue, le vent ou un pissenlit. Henry David Thoreau n’est pas loin. Le merveilleux et l’émerveillement sont au fond du jardin, assurément.
Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur.