prog: 2389
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Ré/créations Révolutions

Avec "El Otro Cristóbal", Armand Gatti réalise un film rare : la réinterprétation d’une révolution réelle qui s’émancipe de toute velléité de reconstitution pour transcender l’instant et inventer une mythologie révolutionnaire et cosmologique. Un ovni donc, un film tonitruant, délirant, carnavalesque ! Portés par cette énergie vivifiante et l’envie de reconstituer nos forces, nous sommes partis en quête de réécritures de révolutions qui ont vraiment eu lieu, de films qui revisitent ces épisodes explosifs pour faire acte de propagande, transformer l’événement en mythe, fantasmer ou pleurer les Grands Soirs. Fruits de leurs époques, chacun des films portent en eux l’humeur spécifique du moment. Les films propagandistes digèrent l’histoire pour la porter aux nues et définir les figures de la révolution ; le cinéma des années 60 et 70 se rêve le bras armé de la culture révolutionnaire et cherche le langage cinématographique qui pourra faire émerger le nouveau monde ; les décennies suivantes, atteintes par l’acharnement d’un modèle social qui n’en finit plus de se dévorer la queue, ne cessent de repousser l’idéal de la révolution dans les brumes des souvenirs lointains ou les rêves échoués sur les grèves.
À moins que l’heure ne soit au réveil et au bouillonnement ? Articulation fine d’un grondement qui s’extrait de la masse anonyme, "L’époque" accompagne les nouveaux signes de créations de révolutions. Énième fantasme ou révolte en cours ? Qu’importe, nous ne voulions pas demeurer figer dans le passé. Par la sortie de ce documentaire et la mise en place de notre atelier-expo, nous voulons se nourrir du passé et de ses énergies pures pour accompagner le feu qui couve sous les braises.



Workshop

Pour une bonne révolution

Hache, papiers, ciseaux

Pour une bonne révolution ? Partir de presque rien ! Chope une hache, du bois à graver, des encres, des tissus récupérés, des mots de toi, d’autres, ta voix, tes désirs de changement. Au sein d’ateliers, tu commences à jouer de quelque outil, tu regardes ce que d’autres font, tu testes, tu échoues (tu t’en fous), tu fabriques ta matière, t’écris, tu déchires, tu couds, tu brodes, tu inscris, tu chipotes, tu élagues, tu t’amuses, tu crées. Déjà TA révolution. Pour pas te sentir seul.e, y aura une dizaine d’autres gens prêt.e.s à révolutionner dans chaque atelier. Des 3 proposés, t’en choisiras un pour aller plus loin. A la fin, on verra bien si le NOVA devient une p’tite T.A.Z. Pour animer ce joyeux soulèvement, l’animation sera assurée par Lucius, lanceur de tronçonneuse, graveur d’emblèmes néo-no-future ; Milady, travailleuse du texte et du slogan à tout vent ; Tatiana, meneuse de tissus et brodeuse de bannières pour changer d’air.
Voilà, c’est un peu ça qui devrait se passer.

Week-end de fomentation les samedi & dimanche 7&8/09 de 9h48 à 17h02.
Vernissage de l’espace révolutionnaire le 11/09 à 19h.
Pour 20 aspirants disposant de l’âge de (dé)raison. (à partir de 16 ans)
Sature-la boite mail du nova pour t’inscrire : nova@nova-cinema.org

07.09 > 10:00 + 08.09 > 10:00
Gratis


Novarcade : Arm Joe

Les misérables

Takase, JP

La borne arcade DIY du Nova, trônant au foyer depuis le dernier Offscreen, proposera désormais un jeu en contre-point de la programmation en cours. Pour cette rentrée, nous vous proposons un jeu artisanal, de ces jeux faits tout seul, sans production, et distribués gratuitement. Il s’agira ici de relire, encore une fois, l’émeute républicaine de 1832 en France. Victor Hugo la magnifiait dans Les Misérables. Claude-Michel Schönberg fit du roman une comédie musicale. C’est tout naturellement qu’un japonais décida d’en faire un jeu de combat. Voilà une émeute qui a fait son bout de chemin, dans la culture savante et populaire, pour vous permettre d’affronter vos amis à coup de "Bagnard Slash", avant de les achever en les étouffant sous une barricade ou en faisant charger une vingtaine de policiers (selon vos préférences).



Matthieu Bareyre, 2018, FR, DCP, vo fr st ang, 94

Depuis 2005, une année sur deux, sur trois, la France s’enflamme. Des manifestations contre la loi CPE à celles contre la loi travail, des Nuits Debout aux Gilets Jaunes, des ZAD aux émeutes des quartiers, des lycéens aux étudiants, notre imaginaire collectif est désormais saturé de ces images de fumigènes, de voitures brûlées, de CRS qui chargent, de corps qui courent ou reçoivent des coups… Alors "L’époque" est peut être le film qu’on attendait, celui qui arriverait à transformer ce flux constant d’images en l’histoire de notre présent, à les transcender à la hauteur d’un récit cinématographique. Errant à travers les nuits parisiennes, "L’époque" interroge les rêves et les dégoûts d’une jeunesse aux mille visages que son montage lie dans la même matière, celle de l’énergie des corps passionnés, entre colère et joie. Dans ces nuits longues et flottantes où s’abolit le temps et les différences, comme une seule et même nuit hallucinée et rêveuse qui n’en finirait pas, la ville devient aussi un seul immense terrain de lutte et de jeu. Dans l’intimité de l’obscurité, des crépuscules et des demie-teintes, les confidences se déploient, les mots et les corps se libèrent, les visages se croisent, les paroles se mêlent et se répondent. Et les corps, qu’ils luttent, dansent, se heurtent ou se caressent, cherchent à habiter la nuit que seule cette énergie qui lie, rebondit et solidarise pourrait peut-être faire basculer vers un ailleurs plus lumineux, encore inconnu et tant désiré.

En présence du réalisateur et de l’une des figures du film, pour la séance du 07.09.

Trailer

07.09 > 21:00 + 12.09 > 20:00 + 20.09 > 22:00 + 29.09 > 19:00 + 03.10 > 20:00 + 11.10 > 22:00 + 18.10 > 20:00
6€ / 4€


Rey

Niles Atallah, 2017, FR-CL, DCP, es st fr, 90

Chili, 1858. Orllie-Antoine de Tounens, jeune avocat français, débarque en Terre de Feu animé par un rêve : réunifier les peuples Mapuche de Patagonie et d’Araucanie sous une seule et même bannière. Pour mener à bien son vaste projet, il repart vers ces terres éloignées. Pas de bol, son homme de confiance est mort, le nouveau chef est animé d’une haine vis-à-vis des blancs et son guide traducteur a pour fâcheuse tendance à remâcher les paroles des autochtones à sa sauce… Avant même son intronisation, le roi dévisse. Structuré autour de la reconstitution du procès – réel – de Orllie-Antoine de Tounens par les autorités chiliennes, "Rey" s’émancipe du récit purement historique pour fomenter un coup esthético-politique. Au procès peuplé de masques inertes en papier mâché répondent les prises de vue en 16mm grattées et retravaillées de l’histoire narrée par le roi et son guide. Travail de mémoire qui en explore les failles, manipulations et autres fantasmes, "Rey" bascule dans un univers onirique où le travail virtuose des images accompagne le spectateur dans les zones folles d’une histoire oubliée et de la psyché d’un homme dont la volonté est incertaine. Mégalomane pour sûr mais le doute persiste : et si l’histoire sud-américaine était passée à côté d’une révolution majeure, celle de l’émergence d’un territoire autochtone indépendant ?

08.09 > 17:00 + 15.09 > 22:00 + 29.09 > 17:00 + 05.10 > 19:00 + 20.10 > 22:00
6€ / 4€


Mikhail Kalatozov, 1964, CU-URSS, 35mm, es st fr, 140

Coproduit par l’URSS et Cuba, écrit par un poète russe et un écrivain cubain, la trajectoire du film de Mikhail Kalatozov est marqué par un tournage difficile, le rejet et la censure à sa sortie, et la nuit de l’oubli pour boucler son destin de film maudit. En 1992, il renaît de ses cendres grâce au festival de Telluride et ressort en salle en France en 2003. Ce film mal aimé est pourtant un véritable poème lyrique en hommage aux damnés de la terre. Grâce aux prouesses du chef opérateur Serguei Urussevski, le film déploie de longs plans séquences époustouflants pour se frayer un chemin sensuel et tragique dans l’île à la suite de quatre personnages voués à l’enfer par le capitalisme (l’acteur français Jean Bouise, le Cristobal révolutionnaire de Gatti, est l’un de ses agents). A travers leurs rêves et leurs désespoirs, "Soy Cuba" sinue lentement de la violence du régime de Batista aux prémisses de la révolution de Castro. Loin de tout réalisme social, avec une ambition démesurée, fascinée, formaliste et épique, le film dresse le portrait déchirant d’un peuple réduit à l’esclavage que seules les armes pourront libérer.

Suivi d’une discussion avec le chef-opérateur Benoît Debie (sous réserve)

Trailer

08.09 > 19:00 + 28.09 > 19:00
6€ / 4€


William Klein, 1969, DE-FR-DZ, 35mm, st fr & ang, 165

Film fleuve, pamphlet anticolonialiste, document historique précieux, "Le Festival Panafricain d’Alger (1969)" immortalise l’utopie panafricaine et l’effervescence anticolonialiste qui suivent les indépendances. Des délégations viennent de toute l’Afrique. Chaque pays parcourt les rues d’Alger en dansant. Concerts, théâtres de rue, discours se succèdent. La ville se transforme en capitale de la révolte passée et à venir aux côtés de ceux qui se battent encore comme Cabral en Guinée Bissau, le FRELIMO au Mozambique ou les Black Panthers. Mariam Makeba chante, Archie Shepp improvise avec les musiciens algériens… La fête bat son plein. L’utopie de l’union est palpable. Mais ces longues séquences musicales prises dans la ville alternent avec des images d’archives glaçantes et des entretiens avec ces figures de la résistance. Émerge alors la profonde gravité de ce moment historique : si une immense bataille vient d’être gagnée, la guerre continue. "Une domination étrangère pour se maintenir doit éliminer la résistance soit en éliminant la source, la culture nationale, soit en éliminant la population" dixit William Klein. Alors "La culture africaine sera révolutionnaire ou ne sera pas" assène son film en lettres capitales rouges comme un avertissement angoissant.

Séance présentée puis éclairée par Olivier Hadouchi, programmateur et historien du cinéma, spécialiste des cinémas arabes et d’Amérique du Sud des années 60 et 70.

11.09 > 20:00
6€ / 4€


Peter Watkins, 2000, FR, fr , 345

Fidèle à son inventivité narrative, Peter Watkins propose avec "La Commune" (son dernier film à ce jour), une sorte de documentaire vivant, exaltant et tragique, sur les journées de mars 1871 qui virent le petit peuple de Paris, pour la quatrième fois en moins d’un siècle, entreprendre une nouvelle révolution... Tout au long de ces 5h45 de cinéma insurrectionnel, Watkins met en abîme les événements de l’époque, parsème le récit de parallèles avec notre époque, en appelle au collectif, à la réflexion et à l’action, et renvoie le spectateur à son sens critique. Son intention est d’élaborer un outil d’apprentissage pouvant aider à disséquer et à mettre en cause les conventions du cinéma et de la télévision. Il ne faut pas aller voir "La Commune" pour y rencontrer les têtes d’affiche d’alors (les Louise Michel, Jules Vallès et autres insurgés) : ce n’est pas le sujet. Tout en étant mû par un grand souci d’exactitude historique, le projet est plus ambitieux : c’est de parole populaire, de la naissance de cette parole, de démocratie à l’aube du XXIe siècle, qu’il est question. Mais également, de la difficile élaboration d’un discours et d’une démarche collective, où tâtonnements, errements, divergences et conflits ne sont pas occultés. C’est un film politique. Avec "La Commune", Watkins mêle passé révolutionnaire et enjeux contemporains dans un processus de recréation participatif conçu, cerise sur le gâteau, dans les locaux de la troupe d’Armand Gatti à Montreuil (la Parole Errante).

La projection sera entrecoupée de pauses, dont une table d’hôtes végé.

Trailer

15.09 > 14:00
6€ / 4€


Queimada

Burn !

Gillo Pontecorvo, 1969, IT, 132

Au milieu d’un 19e siècle où les courants favorables à l’abolitionnisme se multiplient, l’agent colonial anglais William Walker (encore lui !) pousse les esclaves de l’île de Queimada à mener la révolution pour affaiblir l’empire portugais. Son but : renforcer les intérêts économique de l’Angleterre dans les Caraïbes et surtout la production et le commerce de la canne à sucre. Dix ans après le coup d’état donnant le pouvoir aux créoles, Walker est de retour sur l’île mais cette fois-ci au service d’une grande compagnie sucrière pour mater la rébellion qu’il a lui même initiée. En 1969, Gillo Pontecorvo est passé maître de la contre-histoire, loin du story-telling des grands romans nationaux, et appuie là où ça fait mal. Avec Franco Solinas, le scénariste de ses deux précédents films "Kapo" et "La Bataille d’Alger", ils remettent le couvert et s’attellent avec "Queimada" à démonter les rouages de la guerre intrusive dans un empire coloniale à l’aube du capitalisme mondialisé. Véritable démonstration filmique sur la déconstruction du colonialisme – l’émancipation du leader de la rébellion incarné par Evanisto Marquez en est presque archétypal –, ce film sur la résistance à l’oppression reste terriblement d’actualité, ce qui ne manquera pas de vous ravir.

Trailer

22.09 > 17:00 + 05.10 > 21:00
6€ / 4€


Agnus Dei

Égi bárány

Miklós Jancsó, 1971, HU, hu , 90

Droit comme un cierge, athlétique et imberbe, il incarne la perfection cléricale. Certainement guidé par le Créateur, il a su faire face au régime proto-soviétique hongrois de 1919 - la République Hongroise des Conseils - et recrute désormais ses ouailles parmi la paysannerie pour, implacable, rétablir l’ordre et punir ce qui dépasse. Avec les communistes, libertaires et anarchistes de tout poil comme cibles de choix de ses rituels assassins. Dans sa trilogie révolutionnaire, Miklós Jancsó – dont nous avons montré le somptueux "Psaume rouge" au mois de juin passé – se sert de ce contexte historique pour mettre en scène la violence des contre-révolutions réactionnaires. Psalmodies et encens embrument l’espace lumineux de ses magnifiques longs plans séquences chorégraphiés avec maestria et des verts vallons sauvés de l’abattement et du désespoir par les chants et musiques d’un peuple qui dispose de ses seuls sons pour narguer le clerc. Un revers de médaille révolutionnaire orchestré d’une magistrale caméra pour un film d’angoisse sociale où ce zélote séducteur incarne à lui seul la renaissance d’un conservatisme mortifère. Jusqu’à la libération finale tant attendue où la musique reprend ses droits...

27.09 > 22:00 + 19.10 > 19:00
6€ / 4€


Alex Cox, 1987, ES-US-MX, es , 95

William Walker est un marcheur. D’après le récit officiel, il lui arrivait de mener ses troupes au milieu d’un affrontement armé, dans le sifflement des balles. Mercenaire-missionnaire, Ed Harris (ici à contre-emploi) avance avec détermination, en éclaireur. Ni les procureurs démocrates, ni les guerrieros locaux ne le feront dévier de son dessein : apporter Démocratie et Liberté dans le Nicaragua du milieu du XIXème. Mais cela aurait pu être Cuba, l’Europe de 1945, le Chili, la Corée, l’Afghanistan… Les Etats-Unis ne sont-ils pas un phare qui éclaire l’Humanité ? Certes, le sang a dû couler. Mais ne doutons pas que ses valeureux généraux en ont limité les fatales effusions aux indispensables nécessités de la guerre juste. Comme notre héros lors de sa marche salvatrice cyniquement confrontée aux images de cadavres innombrables et aux miraculeux anachronismes du récit, éclairant ainsi le coup d’état reaganien à venir. Film que tout le monde déconseilla à Cox d’entreprendre, voué à l’échec commercial, mais soutenu par la révolte sandiniste. Car plus Walker avance sous nos yeux, plus la noirceur de ce phare si lumineux apparaît…

Trailer

28.09 > 22:00 + 06.10 > 18:00
6€ / 4€


Cineketje

Cineketje

D’une danse amérindienne symbolisant le cycle de la vie de Mélanie Jackson à la révolte d’une chaise par Claude Jutras et Norman McLaren, de la célébration de l’été en musique par un bestiaire greco-romain par Ub Iwerks à l’univers rock façon poil à gratter de Aurel Klimt et sa cloche magique, ce programme de films d’animation spécialement concocté pour nos plus jeunes spectateurs tourbillonne autour des notions de mutation, de rupture et de transformation. Un prolongement ludique et poétique à ce programme récréatif et révolutionnaire.

+ Les danseurs de l’herbe

Mélanie Jackson, 2009, CA, DCP, sans dial, 2

Le cerceau est le symbole du cercle très présent dans la culture amérindienne, qui représente le cycle de la vie.

+ Story of Flowers [はな の はなし]

Azuma Makoto, 2017, JP, DCP, sans dial, 4

Le cycle de la vie des fleurs.

+ Summertime

Ub Iwerks, 1935, US, DCP, 8

L’été arrive mais l’hiver n’a pas dit son dernier mot. Un film d’animation réalisé par le créateur de Flip the frog et Mickey Mouse ou la nature est personnifier par un faune, des centaures et des nymphes.

+ An Object at Rest

Seth Boyden, 2014, US, DCP, sans dial, 6

Une montagne évolue au cours du temps géologique et traverse l’histoire des activités humaines.

+ Dans Paris

Laurie Mellier & Dimitri Lecoussis, 2017, FR, HD, sans dial, 2

Inspiré par le poème de Paul Eluard. Un zoom sur un œuf jusqu’à la rupture.

+ Il était une chaise

Claude Jutras & Norman McLaren, 1957, CA, 35mm > video, 10

Un homme fait face à la révolte d’une chaise. Arriveront-ils à s’accorder ?

+ Soudain

Vân Ta-Minh, 2007, FR, video, 1

Dessin animé au trait fonctionnant sur le mode de la transformation perpétuelle, "Soudain" est un petit haïku visuel sonore convoquant et évoquant à partir de formes ludiques de multiples imaginaires.

+ La cloche magique [O Kouzelnem Zvonu]

Aurel Klimt, 1998, CZ, video, st fr, 15

Un échange d’un gros tonneau de délicieux yaourt un roi tibétain offre une cloche magique aux habitants d’un petit village. Depuis lors la cloche sonne tous les matins et les habitants du village de Podkrkavica chantent et vivent heureux. Ce petit conte musical joyeusement acide et dissonant agit comme une pincée de poil à gratter.

06.10 > 16:00
4€ / 3€


Live Soundtrack

Octobre : dix jours qui ébranlèrent le monde

Октябрь : Десять дней, которые потрясли мир

Musique : René Binamé, Sergueï Eisenstein & Grigori Aleksandrov, 1928, URSS, 35mm, 102

Février 1917, une foule abat la statue d’Alexandre III, l’empire russe laisse la place à un gouvernement provisoire où bourgeoisie, armée et Église se partagent le pouvoir. A sa tête, Kerenzsky veut continuer la guerre contre l’Allemagne, à l’encontre de l’aspiration à la paix d’un peuple affamé. Mais la colère gronde à Pétrograde, jusqu’à l’insurrection finale du 25 octobre 1917… Film de commande en vue du jubilé de la révolution bolchévique, "Octobre" ne sortira qu’en 1928, après que Staline aurait exigé d’expurger les scènes avec Trotski qu’il venait d’exclure du Parti. Cette absence du bras droit de Lénine, reprochée pourtant à Eisenstein par la Sovkino dès l’écriture du scénario, n’est d’ailleurs pas la seule infidélité historique du film. Propagande oblige, "Octobre" est d’abord une affabulation de la réalité d’autant plus réussie qu’elle est le fait d’un réalisateur aux théories qui révolutionneront le cinéma. Pourvu d’un montage dynamique dit d’"attraction", aux figures allégoriques et satyriques, hyper-réaliste par ses acteurs non professionnels et mouvements de foules dans les décors mêmes de la révolution, "Octobre" vise d’abord à impressionner son audience. Chef d’œuvre du cinéma muet, il prendra ce soir une dimension autrement insurrectionnelle, grâce à l’accompagnement incendiaire de René Binamé, ce joyeux groupe anarcho-punk belge dont les riffs de guitares ont à de multiples reprises enthousiasmé le public du Nova !

Trailer

17.10 > 20:00
10€ / 8€


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