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FESPACO

L’année 2019 fête les 50 ans du FESPACO, le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou, un festival soutenu par l’État, témoin d’une vision des cinémas africains, né dans un désir de se réapproprier des images et des cultures du continent à la suite des Indépendances. Organisé en biennale, le FESPACO a promut dès ses débuts les productions cinématographiques africaines et s’est ouvert à la diaspora sous la présidence de Thomas Sankara. Après les soubresauts politiques récents (qui ont conduit au départ de Blaise Compaoré en 2014) la 26e édition s’est tenue du 23 février au 2 mars et deux membres de l’équipe du Nova y étaient pour revenir avec quelques films remarquables.



Michel Zongo, 2019, DE-BF, fr st fr & de, 70

Dans les années 2000, l’État burkinabé lance l’exploitation industrielle de ses ressources aurifères. Dix ans plus tard, le pays est le 4me producteur d’or sur le continent. Avec son quatrième documentaire, sélectionné en compétition officielle au FESPACO, Michel Zongo, réalisateur engagé et relève du cinéma burkinabé, s’attaque aux conséquences de cette ruée vers l’or dans le village de Kalsaka. Il met en scène ce vieux rêve de conquête de l’Ouest à travers un trio de cow boys qui arpente le paysage aride en quête du métal précieux tandis que les habitants de Kalsaka racontent leur vie après l’implantation de la mine. L’histoire se répète : l’industrie minière engendre le déplacement forcé des populations, pollution des eaux, désertification des terres cultivables, précarité d’une économie déjà de subsistance... En mélangeant fiction, documentaire et activisme, Zongo raconte ce qu’il reste de ce rêve capitaliste : la dévastation totale. Mais non sans humour, espoir et dignité puisqu’il s’organise avec les habitants de Kalsaka pour obtenir réparation. 

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21.09 > 20:00
6€ / 4€


Jamil X.T. Qubeka, 2018, ZA, 118

En 2018, le Nova projetait "Stillborne" un court de science-fiction produit par Layla Swart et réalisé par Jahmil X.T. Qubeka dans le cadre d’Africa is/in the Future. Cette année, le FESPACO sélectionnait "Sew the Winter to my Skin", une proposition de post-western quasi muet, épique et impressionnant. Il met en scène Kepe, sorte de Robin des Bois sud-africain, qui vole des moutons aux riches blancs, afin de nourrir les siens et les populations pauvres. Le film, retrace, en flashbacks, le parcours de ce personnage étonnant, héros du peuple, jusqu’à son procès, avec une audace formelle spectaculaire, inédite dans le cinéma africain. Nous sommes heureux de proposer le film en regard de celui de Michel Zongo, qui utilise lui aussi, le mythe du western pour évoquer une thématique sociale, de domination et de lutte.

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21.09 > 22:00
6€ / 4€


Rosine Mbakam, 2018, BE, DCP, fr , 61

Sabine vient du Cameroun et tient un petit salon de coiffure dans la galerie à Matonge, Porte de Namur. Dans ce minuscule espace, elle s’occupe des cheveux de ses clientes, mais elle est surtout une oreille attentive aux besoins de ses amis et de sa communauté. A partir de ce petit salon, on vit avec Sabine et ses clientes le regard voyeur des touristes qui passent dans la galerie « africaine » de Bruxelles. Mais on ressent aussi la peur des rafles de flics qui recherchent ceux et celles n’ayant pas les papiers adéquats. Rosine Mbakam filme avec pudeur et justesse, dans une proximité forcée par ce lieu si particulier, et recueille l’histoire bouleversante et puissante de Sabine. Une proposition de cinéma forte sur une situation qui se déroule à quelques centaines de mètres du Nova et dont le film rend compte avec pertinence et empathie.

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22.09 > 20:00
6€ / 4€


Aïcha Boro, 2019, BF, st fr, 80

Aïcha Boro filme une carrière de granit à ciel ouvert, d’une impressionnante manière. Photos et cadres magnifiques, de beaux survols, nous font découvrir cet endroit spectaculaire pourtant ignoré par une grande partie de la population de Ouagadougou. Cette présentation formelle engageante et fluide entraîne le spectateur directement au cœur des enjeux de la vie de quelques personnages, parmi quelques 2500 travailleurs s’échinant dans ce trou béant, qui tentent de s’organiser, de créer des solidarités, d’améliorer leurs conditions de travail et leur sécurité. Dans l’après insurrection de 2014, le film arpente les questions que posent ce « nouvel » état des choses, les changements et les espoirs, les déceptions et les prises de consciences émancipatrices qu’elle aura suscité tout en prenant le temps d’écouter et de documenter la riche parole de celles et ceux qui pensent collectivement leur survie.

Le film a gagné l’Étalon d’or documentaire au FESPACO 2019.

22.09 > 22:00
6€ / 4€


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pos: aval