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Stoemp weekend #1

Courts métrages

Melting-pot surprise

En guise d’apéritif d’un Summer Stoemp que l’on vous promet gastronomique, le Nova vous invite à déguster sur le pouce et à l’œil, une série de films courts, cuisinés souvent avec humour, parfois totalement décalés, pour ne pas dire barrés. Des clips musicaux, des trouvailles improbables d’archives TV, des arcanes du Web, et autres ovnis cultes trop méconnus par certains mais jouissifs pour d’autres, à revoir sur grand écran... Bref un melting-pot surprise que l’on vous promet frugal, pimenté et… digeste ! Quoique l’on ne puisse garantir ce brassage audiovisuel sans agents conservateurs, ni arômes artificiels. Certaines bobines ont d’ailleurs perdu toute trace d’ingrédients, voire même de date de péremption. Mais pas d’inquiétude, notre équipe bénévole de fins goûteurs nous a permis d’en écarter les plus douteux. Seules les personnes allergiques à certaines épices cinématographiques sont priées de ne rien consommer ! Ou alors une bière dans chaque main, histoire de mieux faire passer la bonne heure de films à ingurgiter. Pour les autres, une seule bière suffira.

05.07 > 20:00
Gratis


Performance

Juke-Box à recettes

Miguel Camino & Léa Ricorday, BE

Choisissez une recette,
Dans toutes les langues, nous la chanterons à tue-tête,
Nous la murmurerons à l’oreille, douce comme un vin de paille,
Nous la crierons à en faire trembler vos entrailles.
Juke-box recettes dans le bokaal.
Variations pour plaisir oral.

(Amenez aussi vos recettes chéries, nous les lirons c’est promis !)

Dans le bokaal de l’entrée du Nova

05.07 > 21:00
Gratis


Concert

Gaml

BE

Initié par l’AXOSO (Atelier de Création Sonore et Sauvage), GAML réunit six bruxellois.e.s dont la musique est directement inspirée du gamelan indonésien. Outre ce genre musical exotique dans nos contrées, la particularité de GAML se trouve dans les instruments employés : des casseroles usagées. La vaste batterie de cuisine instrumentale est ainsi pour l’essentiel issue de glanages pratiqués au Vieux Marché aux Puces de la Place du Jeu de Balle. Les récipients y ont été minutieusement sélectionnés pour leur potentiel mélodique et leur proximité sonore avec les percussions de bronze de tradition balinaise ou javanaise. La dichotomie entre les termes "musique" et "casserole" révèle l’essence expérimentale du projet. Dès les premières mesures, la transmutation des "bruits de casseroles" en mélodies cycliques propres au gamelan s’opère. Ponctué par un authentique gong ageng (le plus grand des gongs), les rythmes des anciens récipients culinaires, des gamelles de fer blanc cabossées aux marmites d’antan à l’émail émoussé, envoûtent leur audience jusqu’à la transe. Et de se retrouver le temps d’un concert à Bali, Java ou Sunda, lors d’une cérémonie sacrée dans l’un de leurs mystérieux temples hantés par des dieux immémoriaux !

Avec Amandine Faugère, Jonathan Frigeri, Maxime Lacôme, Arthur Lacomme, Vincent Matyn et Susie Suptille.

www.axoso.club

05.07 > 22:00
6€ / 4€


The Cook, The Thief, His Wife And Her Lover

Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant

Peter Greenaway, 1989, GB, 35mm, vo st fr, 124

Huis-clos esthétique, cruel et orgiaque dans un grand restaurant hors du temps et de l’espace, qui offre une fresque aussi nourrissante pour les sens que l’esprit. Les monceaux d’aliments, la somptuosité des décors, la précision de la mise en scène, la critique virulente de la société de la surabondance font penser à ces vanités du XVIIe siècle. Tout est exagéré et parfaitement maîtrisé : de longs travellings avec une foultitude de personnages affairés, la musique obsédante de Michael Nyman, les images Scope telles des tableaux vivants qui évoquent la peinture flamande, l’utilisation symbolique et changeante des couleurs qui s’ajoutent comme touche festive et inventive, sans compter le terrible accent français de Richard Bohringer. Le corps est montré dans toutes ses dimensions : manger, boire, déféquer, copuler, roter, vomir, saigner, hurler, chanter... Le faste côtoie la vulgarité, la sauvagerie mais aussi la délicatesse, jusqu’au paroxysme final. D’authentiques chefs cuisiniers jouent dans le film pour que les rythmes des couteaux et des gestes participent à ce ballet baroque et grandiloquent. Un chef d’œuvre rarement montré sur les écrans, à ne rater sous aucun prétexte !

06.07 > 19:00
6€ / 4€ 10€/8€ (Combi Food )


Combi Food

Killer Paella

Une paëlla c’est encore un plat du pauvre. Ben en plus y’a pas de blé. Devenu le plat prisé du touriste de la Costa del Sol, les riches la mangent à la fourchette dans une assiette. Nous ce sera dans le plat avec les pieds. Car cet été on mange du riche au cinéma. Voilà pourquoi une paëlla ! Sous les aisselles de la femme, entre les cuisses de l’amant, derrière la nuque de l’époux, nous aurons mis du riz à cuire. Un riz pauvre dans une paëlla au lait de riche, une recette qui tue. Entre les deux films, c’est juré, vous pourrez nous voir nous tailler le bras gitan et lorsque trois gouttes de notre sang viendront parfumer le bouillon obscur de ce plat terreux, aux doux parfum mozarabe. Nous vous la rendrons âpre et granuleuse, épicée et chaleureuse. Mais ne vous la servirons pas. Lorsque la viande (de blé) aura flambé, que la fève aura craqué et le poivron sera fumé, l’heure sera venue de vous asseoir en bande, en famille, tout le clan, toute la clique autour du plat. Et ce sera au moins sage de goûter le "socarat". En bouffrez-vous ? Mais oui baffrez-en vous.

Vegan - Au gaz : Léa Ricorday et Miguel Camino
Start 21:00 ! (cf Combi Food )
Film + Food > 10€ / 8€ - Food only > 6€
Réservation souhaitée : nova@nova-cinema.org

06.07 > 21:00


Peter Richardson, 1987, GB, 35mm, vo st fr, 90

Cela faisait des années qu’on voulait vous le montrer, mais les copies de cette improbable comédie anglaise sont rares… Cette fois, c’est la bonne ! Croisement entre les Marx Brothers et "Dallas", selon l’expression de son réalisateur, cette fable trash et subversive réalisée initialement pour la télévision fit ensuite une mini-carrière au cinéma malgré un casting incroyable : on y croise notamment Shane MacGowan (les Pogues), Lemmy et les autres membres de Motörhead (qui ont écrit et interprètent le morceau-titre du film), Hugh Cornwell (les Stranglers), Bill Wyman (les Rolling Stones), ou encore Paul Mc Cartney… Son principal intérêt réside dans une lecture burlesque de la lutte des classes à travers le personnage d’Alex, gay et totalement vénère contre le système. Viré du "Bastards", le restaurant où il est serveur, Alex part sur les routes et rencontre d’autres insurgés avec lesquels il forme un gang révolutionnaire. Ensemble, ils vont se venger du patron du "Bastards", en en faisant le lieu le plus snob de Londres où la bonne société se précipite… pour manger (à son insu) du tartare de chair humaine. Et pas n’importe laquelle… Come on baby, eat the rich !

Merci à la Cinémathèque de Toulouse pour la copie 35mm !

06.07 > 22:00
6€ / 4€ 10€/8€ (Combi Food )


Cineketje

Les Trois Brigands

Hayo Freitag, 2007, DE, DCP, fr , 79

Il était une fois trois vilains brigands, avec de grands manteaux et de hauts chapeaux noirs. La nuit, au clair de lune, ils se tenaient cachés au bord de la route. Le premier avait un tromblon pour menacer les voyageurs, le deuxième se servait d’un soufflet pour lancer du poivre dans les narines des chevaux, le troisième brandissait une énorme hache rouge pour briser les roues des diligences. Ils faisaient peur à tout le monde... jusqu’au jour où ils rencontrent Tiffany, une petite fille en route pour un terrible orphelinat. Ce conte de Tomi Ungerer publié en 1961 est le premier à avoir été adapté en long métrage, récompensé par le prix du public du festival international du film d’animation d’Annecy en 2008. Si l’histoire originale parle très peu de "bouffe", cette version animée répare cet oubli à travers le personnage de la directrice de l’orphelinat, droguée par le sucre et trafiquante de confiserie. Cet enrichissement du scenario original a été construit avec Tomi Ungerer, qui a collaboré étroitement au film et a donné sa voix au narrateur. Ce pur bijou profond et réjouissant est incontournable pour les petits, les plus âgés, ceux dont l’enfance a été bercée par les contes de Tomi Ungerer, et ceux qui ne le connaissent pas encore et qui peuvent se réjouir d’avoir à le découvrir !

07.07 > 16:00
6€ / 4€


Première

When Tomatoes met Wagner

Otan o Wagner Sinantise tis Ntomates

Marianna Economou, 2019, GR, DCP, vo st fr & ang, 73

Grèce, plaine de Thessalie. Dans cette région agricole vidée de son activité et désertée de sa jeunesse, Alexandros revient dans son village (Elias, 33 habitants) plutôt que de rester à la ville après ses études. Il reprend avec son cousin Christos leurs terres pour produire des tomates, aidés des grands-mères du coin. Qui de Wagner ou du chanteur grec traditionnel fera le mieux pousser les tomates ? Peut-on vraiment remplacer la marjolaine par de la menthe dans la recette de Mamie ? Un peu grave dans le fond mais plein d’humour partout, cette entreprise, peut-être désespérée et sûrement utopiste, tente de faire sens en lançant une conserverie bio dans le hangar de la maison familiale. Si le reste du monde est plus friand de Storytelling que de tomates, et ne comprend pas que le quinoa ne pousse pas en Grèce, Alexandros remet les mains du village en action, délie les langues et fait résonner à nouveau la cour de l’école abandonnée depuis longtemps de voix d’enfants. La caméra de Marianna Economou nous offre à voir le cœur de l’affaire : les rires de la pause café, les émotions cocasses d’un premier voyage hors du village (à Bruxelles !), les attentions dans le travail, les questions que tous ont en tête et se posent enfin, le commun qui œuvre au jour le jour… avec la musique wagnérienne qui magnifie le tout !

+ L’île aux fleurs [Ilha das Flores]

Jorge Furtado, 1989, BR, 35mm, fr , 13

L’un des films fétiches du Nova, où l’on suit le parcours capitaliste d’une tomate… Décapant, incisif, incontournable !

07.07 > 19:00
6€ / 4€


Notre Pain Quotidien

Our Daily Bread

Nikolaus Geyrhalter, 2006, AT, DCP, sans dial, 92

Jaune poussin, rouge jonagold ou flamboyant vert pâturage ; les couleurs jaillissent de toutes parts dans cet ode à l’industrie agro-alimentaire. C’est que les plans sont bons, travaillés et particulièrement millimétrés. Allez, osons le mot : la précision est chirurgicale. Du trajet de l’œuf au poulet ou du pommier au Round Up, Nikolaus Geyrhalter ne nous épargne rien. "Notre pain quotidien" nous confronte directement aux images d’ouvriers impassibles dans le jet massif de poussins ou, par exemple, à l’attente insoutenable d’éleveurs bovins en quête de semence.
C’est voulu, rarement l’image aura eu tant de peine à insuffler une once d’humanité. Il fallait bien qu’un film joue les troubles-fêtes, voici le dépressif de la saison qui remporte haut la main le grand prix de la discussion de table : après avoir vu ce film - qui a fait la tournée des festivals - il vous sera bien compliqué de soutenir les opinions en faveur de la fureur industrielle. Dommage, cette esthétique fascinante, froide mais colorée, aurait presque plu aux lobbies.

07.07 > 21:30
6€ / 4€


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prog: 2384
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