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Folk on Film

Voici une première approche de ce thème au Nova, pour voir de quel bois s’est chauffé et se chauffe encore le folk au cinéma. Voyons de quels mythes le folk s’inspire, mais aussi ceux qu’il engendre. Un folk tantôt rousseausïste (les belles traditions v/s l’horrible modernité), tantôt hobbesien (les affreux rednecks), tantôt tolstoïens (le folk rend le monde plus beau, proche de la nature, outil de transcendance), tantôt proches des mouvements révolutionnaires (du syndicalisme américain de Woody Guthrie aux révolutions 68ardes fantasmées), tantôt détruit par le collectivisme, tantôt par le libéralisme consumériste, mais toujours à l’aise dans l’intimité des petites cellules sociales. Un accent particulier est mis sur ceux et celles qui, caméra, stylo ou enregistreur à la main, ont collecté cette musique. Qu’ils en aient fait des films, des disques, ou encore du miel pour leurs propres musiques. Alan Lomax, la figure la plus connue lorsqu’on évoque le collectage, est absent de ce module, pour mieux laisser la place à d’autres, peut-être moins célèbres, et pour y revenir plus tard, avec déjà d’autres figures en tête.

Ce premier module Folk on Film offre une large part aux États-Unis. Il faut dire que c’est là bas que le folk, comme musique du peuple pour le peuple, a donné sens à la définition même d’un pays voulant se définir par son peuple. Projet des Lumières, qui fait suite aux mouvements romantico nationalistes du XIXème où Chopin pour la Pologne, Rimsky Korsakov, Borodin ou Moussogrsky pour la Russie, Verdi pour l’Italie, et bien sûr Bartok et Kodaly pour la Hongrie, avaient utilisé la musique traditionnelle pour en faire l’âme des peuples et des nations nouvelles. C’était alors de la musique de Cour, de salles de concert et de salons. L’apparition du disque donna une voix directe aux Skip James, Woody Guthrie, Leadbelly, héros du folk, du blues américain appartenant aux classes populaires. Le commerce d’un côté, les théories et collectages d’un Alan Lomax de l’autre, permettaient à la musique populaire, pour la première fois de l’histoire de l’Occident, de devenir la musique la plus écoutée, à l’heure où la musique savante découvrait l’abstraction.

Folk on Film, c’est évidemment l’envie de proposer du Cinéma, qui se pose des questions de formes, où le folk peut être central ou un simple élément constitutif d’un style. La présence de Hal Ashby, Arthur Penn, Walter Hill, Miklos Jancso, Les Blank, devra pouvoir intéresser les cinéphiles, a priori peu sensibles au folk en soi. La télévision ayant souvent pris le temps de documenter le folk, nous proposons un large nombre de séances témoignant de cela, sous l’étiquette "Télé folk". Cette partie américaine de la programmation sera uniquement composée de films. En revanche, pour accompagner les autres focu, nous invitons des musiciens et conférenciers qui joueront et/ou nous parleront de Folklore Wallon, des Musiques traditionnelles de France, des danses et musiques populaires des Pouilles, des chants kabyles, et de la musique traditionnelle hongroise. Nous vous laissons découvrir le détail de ces soirées vivantes dans les pages qui suivent.



Films + concert

La Tarentelle cachée

Dernier feu d’une culture populaire de la région des Pouilles, dans le sud de l’Italie, la Tarentelle ou plutôt la “Pizzica” (morsure) comme on l’appelle dans cette région, est une danse issue du rituel de transe de possession de la "Taranta" (tarentule). Elle est aujourd’hui pratiquée comme une manifestation collective, joyeuse et festive, par un public inter-générationnel qui se réunit dans les fêtes populaires. La musique est vive et donne lieu à de véritables moments d’allégresse populaire.

+ La Taranta

Gianfranco Mingozzi, 1962, 20

Été 1961, Gianfranco Mingozzi se rend à Galatina, dans les Pouilles, pour y filmer les possédés de la tarentule. La démarche du cinéaste reposait sur "La Terre du remords", une étude qu’allait publier Ernesto De Martino après une campagne ethnographique pluridisciplinaire menée dans le Salento. Y avait participé notamment l’ethnomusicologue Diego Carpitella, dont les enregistrements figurent dans le montage de "La Taranta". Pour le commentaire, Mingozzi s’adressa au poète Salvatore Quasimodo, qui avait reçu le prix Nobel de littérature en 1959.

Suite au film, une conversation avec Alessi Dell Umbria, auteur du livre : “Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples.” Edition L’oeil d’or, 2016.

+ Vituccio Terra e Canti

Matteo Greco, Paolo Pisanelli, 2009, vo st fr, 32

Vituccio, Vito Nigro, l’homme des chèvres, n’a pas fréquenté l’école. Ses chèvres sont tout pour lui. Il ne les trahirait jamais. "Pour être avec des chèvres, il faut être plus chèvre que chèvre", explique Vituccio, fier. Vito Nigro est né en 1938, il est berger depuis l’enfance. Il a appris à chanter avec son père, spécialiste des sérénades ou des “tarantates”.

+ Concert : La Pizzica Nascosta

Mario Salvi, Rafaelle Insera

Mario Salvi, accordéoniste chevronné et musicologue, transmet depuis de nombreuses années le répertoire traditionnel de la région des Pouilles. Il sera accompagné pour l’occasion par Rafaelle Insera, virtuose de la Tammorra dans le golfe de Naples.

Cette soirée sera guidée par Andrea Gagliardi, réalisateur et chercheur passionné des traditions populaires du sud de l’Italie, fondateur de l’asbl Aria Pagana.

Aria Pagana

17.05 > 20:00
8€ / 6€ (soirée / avond)


Film + conférence

Folk in French #1 : Wallonie

+ Conférence musicale de Claude Flagel

Claude Flagel vit à Bruxelles depuis 1955. Il s’y réfugie pour éviter d’être engagé dans des guerres coloniales françaises peu recommandables....
Chanteur et musicien, son répertoire s’appuie sur la musique traditionnelle et, peu à peu, sur la musique ancienne où la vielle trouve sa place. Récitals, concerts, cabarets, théâtre, il se produit dans des lieux variés. À la fin des années 60, tout comme René Zosso en Suisse, Claude Flagel participe en Belgique au mouvement revivaliste "folk" tout en poursuivant la recherche sur les ponts entre la musique traditionnelle et la musique ancienne.
Dès 1960, avec Lou, sa femme, chercheur en danse et chorégraphe, ils sont chargés par le Ministère de la culture, d’un programme d’enseignement de la danse traditionnelle destiné aux cadres des mouvements de jeunesse et associations pratiquant cette discipline. C’est pour donner des supports sonores authentiques qu’ils publient, avec le Ministère, "Danses autour du monde", une collection de 21 disques-livrets qu’il faut alimenter en parcourant le monde micro en main et enregistreur en bandoulière. C’est aussi le début de la maison de disques Fonti Musicali, mine d’or comprenant de nombreux enregistrements de terrain mais aussi de musique ancienne.
En 1969, lors d’un premier voyage en Hongrie, ils découvrent des traditions de danses encore bien vivantes et les méthodes de l’ethnomusicologie hongroise créées par Béla Bartok. Ils sont témoins du revival de la musique traditionnelle hongroise, rencontrant tous les groupes, du Sebö Együttes à Muzsikás en passant par Vizontö et Kolinda entre autres. Plusieurs vinyles sont enregistrés et publiés pour les musiciens hongrois tournant en Europe occidentale. Leurs collectages sortent sur plusieurs labels (dont Ocora et Le Chant du Monde) et, bien sur, Fonti Musicali. C’est aussi, de 1975 à 1982, les 8 LP del’Anthologie du Folklore Wallon (qui s’achevait sur des enregistrements des Wallons du Wisconsin !). C’est donc avec grand enthousiasme que nous accueillons Claude Flagel. Il nous racontera avec passion, histoires et belles rencontres avec des musiciens exceptionnels, extraits sonores et vidéos sous le bras. Il sera aussi des nôtres lors des soirées consacrées à la France et à la Hongrie.

+ Le pays des collines

Jacques Vanderheyden, 1975, BE, 16mm > video, vo fr , 88

Dès la fin des années 60, comme en France, des chanteurs et des musiciens se lancent dans une réappropriation du répertoire et des pratiques du folklore musical wallon. Des groupes naissent et les stages d’apprentissage se multiplient. Il est autant touchant que cocasse de voir comment les années ‘70 redécouvraient ces musiques traditionnelles avec passion et parfois, beaucoup d’à peu près.
La RTB (assez décentralisée) à cette époque) produit alors des émissions de radio régulières provenant de chaque centre (Bruxelles, Namur, Liège, Mons, Luxembourg…), des retransmissions de concerts, mais aussi des productions télévisuelles comme ce film de 90 min sur pellicule, sans commentaires, qui laisse le temps au téléspectateur de s’immerger dans un sujet sans s’y noyer. S’ensuit évidemment un peu de confusion mais toujours est-il que nous verrons ici Henry Schmidt, l’un des dernier violoneux ardennais, dans une mise en scène le faisant voyager de chez lui à un festival lui rendant hommage.
On y retrouve Claude Flagel, la manivelle de sa vielle dans le creux de la main, dirigeant un ensemble hétéroclite d’épinettes, violons, vielles, tandis que dansent un peu n’importe comment, de jeunes branchés aux looks revenus de nos jours à la mode…
C’est aussi la découverte de jeux de villages, dont un génial jeu de quilles avec boules asymétriques, de chansons wallonnes ou picardes du cru, de revivalistes qui vivent en communauté et animent les processions traditionnelles, une présentation par Jean-Pierre Van Hees de la cornemuse wallonne, etc.
La dernière partie du film se concentre sur "Le Temps des cerises ", première édition des trois festivals de ce nom à l’abbaye de Floreffe. On y croise Aguigui Mouna, l’inénarrable parigo-annecien en harangueur tous azimuts, Julos Beaucarne sur la scène, de bien étranges approches de l’épinette, moult groupes folks wallons et même un trio vocal flamand qui déboîte.

En présence de Bernard Gillain

24.05 > 20:00
8€ / 6€ (soirée / avond)


+ Hnifa, une vie brûlée

Ramdane Iftini, Sami Allam, 2008, DZ, video, vo ar st fr, 60

Hnifa, née en Kabilye mais rapidement forcée à l’exil à Alger, connut un destin digne des histoires les plus sombres. Il l’emmena des deux cotés de la Méditerranée, beaucoup à Paris où elle fut découverte dans les cabarets. C’est cette vie de souffrance que retrace ce film tourné pour la télévision. On y découvre une chanteuse d’une expressivité confondante. Elle amène la manière de chanter de son village natal et crée, avec les musiciens et auteurs qu’elles rencontrent, une nouvelle musique plus urbaine. La même histoire, en somme, que les Auvergnats et Italiens de Paris avec le musette, ou les Grecs d’Izmir exilés au Pirée avec le Rébétiko, ou encore les bluesmen de Chicago. L’occasion de découvrir une grande voix féminine de la musique kabyle, en ouverture de cette soirée dédiée aux traditions de chant de cette région.

+ Tighri Uzar

Le trio Tighri Uzar, littéralement "La voix des racines", est composé de trois sœurs : Nadia, Naima et Samia Ammou ; il collecte des chants traditionnels kabyles. Ces chants leurs sont transmis par leur mère et par leurs ainées de Yakouren, leur village d’origine, dans une région que les colons appelaient « la petite suisse nord africaine ».
A capella, Bendir et mains, ou accompagnées par un percussionniste, elles chantent des airs de fêtes, comme des complaintes déchirantes, avec une énergie enivrante. Comme dans toutes les musiques traditionnelles, la moindre inflexion de voix nous renseigne sur l’origine de la chanson, la qualité du chanteur, de la chanteuse. C’est cette précision dans les mélismes, et la profondeur de l’interprétation, qui rendent ce trio unique, qui ravissent les soirées parisiennes et marseillaises où elles se produisent fréquemment.

25.05 > 19:00
10€ / 8€ (soirée / avond)


Film + conférence

Folk in French #2

+ Conférence musicale de Guillaume Veillet

Il y a 10 ans paraissait le coffret de 10 CD "France, une anthologie des musiques traditionnelles" (Frémeaux & Associés). Guillaume Veillet, ancien rédac chef à Trad Magazine, venait de frapper un grand coup, il ravissait les amateurs avec cette première du genre dans l’espace francophone. C’était le patrimoine de France continentale mais aussi corse, wallon, québécois, acadien, martiniquais, guadeloupéen qui était mis en valeur à travers plus de 300 collectages, réalisés entre 1900 et 2009, dont certains par Veillet lui-même. Son ami Robert Crumb, également collectionneur de vieux disques 78-tours, en particulier de musette, s’est attelé à la pochette avec ce superbe dessin de vielleux, dans la lignée de ses portraits de bluesmen/women. Depuis cette sortie, Guillaume a sillonné les Alpes pour y recueillir les dernières bribes du patrimoine oral, et a lancé avec Terres d’Empreintes, une collection de livres-disques, récemment récompensée par l’Académie Charles Cros. Bien qu’en francophonie ces approches ne rencontrent pas toujours l’aura sexy des enquêtes anglo-saxonnes, elles nourrissent néanmoins l’imaginaire des auditeurs, ainsi que les répertoires des revivalistes. Guillaume Veillet nous racontera les rencontres et cheminements de ces collectages et leur édition, à l’aide d’écoutes, d’extraits et d’anecdotes.

+ En r’venant de St Hilarion + autres films

René Bonnière & Pierre Perrault , 1969, CA, 16mm > video, vo fr , 29

Cette seconde partie de soirée sera composée de courts films autour de chanteurs et musiciens traditionnels. "En r’venant de St Hilarion", sorti des archives québécoises, présente des veillées de chants au pays où la France de l’Ouest et l’Amérique se télescopent joyeusement.
Une plongée au cœur de la Bretagne et de ses traditions de vielle, ainsi que de beaux portraits de violoneux d’Auvergne.
Et des surprises bien sûr….

30.05 > 20:00
8€ / 6€ (soirée / avond)


Film + Concert

Folk in French #3

Farrebique + Concert Bal

10€ / 8€ (soirée / avond)


Georges Rouqier, 1946, FR, DCP, vo fr , 90

A travers l’évocation d’une famille de paysans du Rouergue, au long de quatre saisons et autour d’une ferme qu’il faudrait consolider, Rouquier nous permet de partager de poignants moments de la vie rurale traditionnelle : une naissance, l’arrivée de l’électricité, une messe, une fête… Si bien qu’on a l’impression de visionner les résultats d’un collectage. Pourtant refusé à Cannes par les snobs (Henri Jeanson en tête), il y fut passé en stoemelings et il émerveilla les autres. La scène dans l’église, où le prêtre chante d’une voix hallucinante, rend compte d’une des sources de musique du monde rural d’alors. Et puis, l’une des plus belles scène de danse du cinéma français : les hommes dansent la bourrée comme s’ils glissaient sur le sol… scène "dans son jus" qui permet de comprendre et ressentir l’esprit d’une danse/musique traditionnelle !

31.05 > 20:00


Michel Esbelin, Claude Quintard, Olivier Sulpice

Le meilleur de la tradition musicale auvergnate... par trois Parigots ! On connait les rapports étroits entre les montagnes d’Auvergne et la capitale française : les "bougnats" y émigraient massivement et continuaient de jouer leur musique ! C’est de la rencontre entre les cabretaïres (cornemuseux) originaires du Massif Central, et les accordéonistes italiens qu’est né, dans le quartier de la Bastille, le fameux style musette. Le Trio des Barreaux Verts est symbolique de cette histoire. Il réunit le joueur de cabrette Michel Esbelin, grand collecteur des traditions musicales auvergnates (médaille d’or au concours national de cabrette 1983 !) ; l’accordéoniste Claude Quintard, héritier pur jus d’une longue lignée de musiciens entre Cantal et Aveyron (son oncle, Adrien Blancon, fut l’élève du mythique "roi des cabretaïres", Antoine Bouscatel) ; et enfin, le banjoïste Olivier Sulpice, bien connu pour sa participation depuis plus de 20 ans au groupe de chanson française "Debout sur le Zinc".

+ La Nòvia, bal acoustique

Sébastien Dehesdin, 2018, FR, video, vo fr , 18

Un aperçu du bal acoustique donné chaque année par le collectif de La Novia, qui quitte ses expérimentations soniques pour revenir aux sources, à leur façon, dans une grange adéquate. On y retrouve une jeune génération de musiciens comme Jacques Puech, Guillhem Lacroux, Yann Gourdon, Antoine Cognet, etc.

31.05 > 22:00


Film + Concert

Revival folk hongrois 70’s

Fotografia + Concert Ferenc Sebö

15.06 > 19:00
10€ / 8€ (soirée / avond)


Pál Zolnay, 1972, HU, DCP, vo hu st ang, 85

Film à la fois curieux et bien de son époque, "Fotográfia" n’est pas à proprement parler un film sur le folk. Sorte de documentaire très mis en scène, il présente, dans un superbe noir et blanc, le parcours de jeunes citadins très "cools", qui prennent en photo des villageois hongrois pendant le communisme. Eux, habitués aux photos retouchées, où l’on efface rides et autres marques de la vie, et qui ressemblent à d’étranges peintures figées, sont peu réceptifs aux beaux portraits "sur le vif" que leur tendent ces jeunes branchés. De village en village, ils tombent sur une histoire de famille sordide dont ils vont dérouler le fil, qui devient rouge pour leur film. Sans présenter de musique traditionnelle, il s’agit bien d’un film de "collectage" dans lequel Ferenc Sebö, musicien central dans le revival folk hongrois, sert de ménestrel qui appelle les habitants à sortir de chez eux, mais aussi de lien entre les différentes séquences. Pas avec une vielle (qu’il a contribué à remettre au goût du jour) ni avec des instruments traditionnels, mais avec une guitare, il compose des chansons ou utilise des mélodies traditionnelles à cet effet. Conseillé par les frères Buharovs (fidèles du Nova) ce film très curieux nous plonge dans les grincements de la société hongroise du début des années 70.

08.06 > 22:00 + 15.06 > 19:00
6€ / 4€


Ferenc Sebö est une figure majeure du revival folk hongrois à partir de la fin des années soixante.
On le connait en grande partie grâce à son Ensemble, le Sebö Együttes, qui sorti un disque remarqué sur un label hongrois repris très vite par un label américain. Aux cotés de Muzsikás et Kolinda, cet Ensemble permit aux folkeux de tous poils de découvrir le répertoire hongrois, joué avec fougue, dans une démarche pertinente dans les années septante. On le vit alors participer à des films, comme les deux présentés ici, s’adonner à la chanson, partir en collectage, et participer grandement au renouveau de la vielle à roue, ce qui le fit rencontrer Claude Flagel. Le travail était moins grand qu’en France, Angleterre ou Belgique car les traditions hongroises tenaient encore un peu le coup, bien que profondément modifiées par le communisme, le collectivisme et sa récupération du mot « peuple ». Grâce à une collaboration avec l’Institut culturel hongrois de Bruxelles, nous aurons donc la chance exceptionnelle d’accueillir Ferenc Sebö qui nous éclairera sur les deux films présentés et pour un rare concert en Belgique en compagnie de Perger László et Barvich Iván (Flûtes, Tambura, Vielle à roue et guitare).

15.06 > 21:00


Még kér a nép

Psaume Rouge

Jancsó Miklós, 1972, HU, DCP, hu st ang, 87

Voici l’un des films de Jancsó MiklóS qui fit beaucoup parler de lui en 1972. Filmé entièrement dans une plaine, le plus souvent caméra à l’épaule, et servi par une époustouflante photographie, il donne un point de vue ambigu sur des révoltes paysannes dans la Hongrie de la fin du XIXème siècle. Si l’armée et l’église y sont fustigées, les socialistes, eux, sont traités de manière beaucoup plus subtile ! Ferenc Sebö est à la vielle, et Tamás Cseh, grand chanteur hongrois aux textes ciselés, y est un ménestrel ponctuant les séquences et l’un des personnages principaux du film. Le tout est traité de manière théâtrale, pas si loin de Glauber Rocha, finalement. Les musiques choisies illustrent tout à fait la liberté et le spectre de ce que le folk représentait en Hongrie et en Occident pour les jeunes s’y intéressant. On y entend d’abord la Marseillaise et la Carmagnole (chansons porteuses d’espoir à la fin XIXème comme dans le monde non francophone des années 70) mais aussi une adaptation de "Johnny’s my darling" (chanson écossaise détournée par les nordistes lors de la guerre de sécession), ainsi que du folklore hongrois et des chansons composées par Tamás.

08.06 > 20:00 + 16.06 > 21:00
6€ / 4€


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