Prolongement de son corps, le Smartphone de Kiya est un instrument de torture et d’humiliation dont, curieuse et insensible, elle use et abuse pour attirer le Like sur sa chaîne vidéo. Ses images sont ensuite détournées, réutilisées, rejouées, bref la gloire du buzz. Même ses claques et remises en question, elle semble ne les vivre qu’à travers son écran. Puis un jour, dans sa quête incertaine de contact réel, elle semble entrer en empathie avec un de ces objets ludiques en la présence de Marshall (Larry Fessenden, réalisateur, scénariste et acteur de "Habit" à voir à la Cinematek) qui lui, séquestré, semble accepter ce jeu malsain...
Film de son temps, "Like Me" dispose d’une direction artistique atypique qui mêle un naturalisme cru baigné de néons, à des instants psychédéliques où pots de peinture, bonbons acidulés et effets vidéos éclaboussent l’écran avec une créativité rare. Pour cette première réalisation, Robert Mockler mêle road movie, délire sado-masochiste et culture internet pour une cauchemardesque méditation sur la solitude numérique.