Chez Bertrand Mandico, insolite et audacieux réalisateur français arrivé au cinéma par le dessin et les arts plastiques, le support filmique guide la forme, qu’il pétrit de son univers. Cinéphile et passionné, il immerge ses sujets d’une patte vigoureuse. Evitant la gentillesse du réalisme, il manipule les effets et les matières, aidé de trucages favorisés par les contraintes inhérentes au cinéma en pellicule. Mandico étonne dans la justesse que ces effets si spéciaux transmettent en terme d’émotion. L’économie et le processus radical de ses films - auxquels il intègre parfois ses propres créations sonores - contrastent étonnamment avec une imagerie fantasmagorique incroyable. Par la force des choses, se déploie lors de certains tournages une performance collective perfectionnée. Son approche du cinéma admet l’innocence et la brutalité des passions et des comportements suscités par l’existence dans un monde sans bornes. Les films de Mandico vous marquent tels des traits lumineux emplis de paillettes impressionnant l’émulsion déposée sur le film. Ils déroulent entre-autres de précieux poèmes physiques dans des édens hormonaux foisonnants, d’énigmatiques portraits à tête-de-boîte, et des pratiques artistiques passant de la mort à la vie éternelle.