Dans un village pré-industriel finlandais, un archéologue exhume une tombe vieille de trois siècles où gît une jeune femme percée d’un pieu. Son état de conservation est irréel. Affolés, les villageois conjurent l’expédition d’interrompre le réveil de leur sorcière, ce monstre qui hante leurs légendes depuis des générations. Curieux, le quatuor éduqué rêve d’analyser ce corps de près… Traversé de dialogues savoureux et d’embrassades impromptues, "Noita palaa elämäan" est une interprétation surprenante et farceuse de la figure de la sorcière. Considéré comme l’un des premiers films d’horreur finlandais, il nous expose l’image d’une sorcière jeune, désirante et puissante. Ce n’est pas tant par ses pouvoirs surnaturels, que par ses danses nues, sa vitalité et ses mimiques exubérantes – véritable miroir inversé de cette micro-société figée et asexuée - qu’elle sème la terreur. Pour son premier rôle, la jeune actrice Mirja Mane transcende littéralement le film de son interprétation sans complexe et, finalement, controversée. Trituré par la censure, le film se laisse aller à un final moralisateur qui ne dupe personne quand au loin résonne encore le rire puissant de Mirja.