Fils de prostituée, ancien plombier devenu perceur de coffre-fort pour s’extraire de sa condition sociale, incarcéré à plusieurs reprises, intellectuel et écrivain autodidacte, éditeur, ami de Michel Foucault avec qui il fonda le Comité d’Action des Prisonniers, figure de la contre-culture française des années 70 et co-fondateur du journal "Libération", Serge Livrozet, 77 ans, ne regrette rien. "Né pauvre, et conséquemment destiné à être exploité, il a tout simplement et tout naturellement décidé de prendre de l’argent où il considérait qu’il y en avait trop. Ni Arsène Lupin ni Robin des Bois, cet insurgé viscéral a pratiqué la délinquance alimentaire comme une guérilla politique. Radicalisé par la prison, c’est finalement son existence entière qu’il a passée, avec une intransigeance et un courage sans faille, à se mutiner contre la salauderie du monde" (Jean-Pierre Bouyxou). Devant la caméra intimiste de Nicolas Drolc, cet "anarchiste qui n’aime pas les bombes" se laisse dresser le portrait en n’étant tendre ni avec lui-même, ni avec la vie et les plaisirs qu’il y recherche pour "rendre ce séjour merdique le moins désagréable possible".