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Offscreenings

Le module Offscreenings rassemble une sélection de films inédits qui, par leur caractère non-conformiste, leur originalité artistique et leur approche particulière au médium, se démarquent dans le cinéma contemporain. Venez découvrir les films cultes de demain !



Grave

Raw

Julia Ducournau, 2016, BE-FR, DCP, vo fr st nl, 95

A seulement seize ans, Justine rejoint l’école vétérinaire où étudie sa grande sœur. Elle est végétarienne, comme toute sa famille. Lors d’un week-end de bizutage, Justine est forcée à manger de la viande crue, et à partir de là, tout bascule.
Julia Ducournau nous livre un premier film cru et vibrant sur la métamorphose d’une jeune fille et la façon dont elle gère ses pulsions et sentiments, que ce soit à l’égard de sa sœur ou de son nouvel ami homosexuel. Le film ne manque pas non plus de questionner le rapport que nous entretenons avec la nourriture et les animaux, par l’entremise de plans qui s’attardent sur les cadavres d’animaux, mais également sur les corps des personnages. Un film par moments sanguinolent, mais jamais dans l’exagération. Chapeau bas aux trois acteurs principaux !

08.03 > 19:00   + 08.03 > 21:30
6€ / 4€


The Mole Song : Hong Kong Capriccio

土竜の唄 香港狂騒曲

Takashi Miike, 2016, JP, DCP, vo ja st ang, 128

Inutile d’avoir vu la première partie des exploits de l’agent secret Reiji : ses aventures partent dans tous les sens ! Le dernier délire du réalisateur culte Takashi Miike s’ouvre sur un prologue déjanté qui condense en quelques minutes l’histoire du premier opus. Le tout est raconté par Reiji, en pleine montée d’adrénaline, suspendu cul nu à un hélicoptère… Nous voilà partis dans un périple déluré et hautement divertissant. Infiltré dans un gang de yakuzas, Reiji doit affronter des gangsters chinois et notamment une professionnelle du crime armée d’une ventouse à toilettes. Entre-temps, il doit aussi lutter pour ne pas succomber aux avances de la fille du grand yakuza, une jeune demoiselle sadique sous des airs innocents… Jusqu’à ce qu’il soit pris pour cible par un tigre rugissant. Pas de répit pour l’agent Reiji ! Pour notre plus grand bonheur.

09.03 > 21:30
6€ / 4€


Jim Hosking, 2016, US, vo st fr & nl, 93

Infantile, pervers, répugnant et cinglé. "The Greasy Strangler", c’est tout ça mais c’est aussi délicieusement dérangé et terriblement comique. Nous y découvrons l’obsédé sexuel Big Ronnie et le timide Brayden, son fils. À la maison, Brayden n’arrête pas d’en prendre pour son grade, surtout lorsqu’il n’utilise pas assez de graisse en cuisine. Car, oui, Ronnie est fou de graisse. La nuit, il enduit son corps nu de beurre rance et hante la ville. On l’appelle "l’étrangleur graisseux". Il prend ses victimes à la gorge et les étrangle jusqu’à ce que, plop !, leurs yeux sortent de leurs orbites. Pourquoi ? Peut-être parce que Ronnie est jaloux. Jaloux de son idiot de fils qui a enfin trouvé l’amour avec Janet, une grassouillette "disco cutie". Le complexe d’Œdipe inversé de ce film devenu instantanément culte est encore renforcé par la graisse débordante, les pets détonants et l’énorme pénis de Big Ronnie. Les stupides chansons disco vous restent en tête, tout comme les blagues pas très relevées. Tout bêtement à ne pas manquer !

10.03 > 19:30
6€ / 4€


Emiliano Rocha Minter, 2016, MX, DCP, vo es st ang, 79

Dans le décor post-apocalyptique d’un immeuble à l’abandon, un frère et une sœur rencontrent un ermite (Noé Hernández) qui, peu à peu, va les entraîner dans sa démence. Ils construisent avec lui un cocon fait de bois et de scotch et s’enferment, à la merci de la fureur du vieil homme. Un conte de fée immoral se développe alors dans ce huis-clos aux couleurs dignes d’un enfer de Bosch.
Premier long métrage du jeune mexicain Emiliano Rocha Minter, cette œuvre graphique inventive nous plonge dans un poème fantasque, malsain et sans possibilité de retour. Aidée d’une structure narrative sans faille, sa caméra à la fibre expérimentale résonne avec celle d’un Alejandro Jodorowsky ou d’un Gaspar Noé. Elle coupe à travers la chair graisseuse, fluidifie les corps qui sans cesse régurgitent des sécrétions (in)humaines de tout orifices. Impossible de ne pas transpirer et s’agripper face à ces hallucinations sombres et vertigineuses. Une œuvre troublante à l’érotisme pervers et suintant.

11.03 > 21:30
6€ / 4€


Tobias Nolle, 2016, DE, DCP, vo de st fr & nl, 91

Le détective privé Aloys se tient à l’écart du monde extérieur dans l’appartement qu’il partage avec son vieux père. Il passe ses journées à filmer des images qu’il regarde et analyse le soir avec une obsession voyeuriste. Lorsque son père meurt, il se retrouve seul. Épuisé, il s’endort lors d’un trajet en bus de nuit. Puis se réveille en sursaut et remarque que les cassettes vidéo qu’il avait avec lui ont été volées. Il reçoit alors un message d’une mystérieuse femme : pour récupérer les cassettes, elle veut qu’il joue avec elle un drôle de jeu japonais appelé la "balade téléphonique". Grâce à des indices subtils, il doit partir à sa recherche dans un monde onirique.
Plans serrés et montage minutieux pour un film fascinant qui appelle à la comparaison avec l’œuvre de Charlie Kaufman par son humour mélancolique fragile, son ton légèrement surréaliste et sa sensibilité complexe.

12.03 > 17:00
6€ / 4€


Anna Biller, 2016, US, DCP, vo ang st fr & nl, 120

La magie apprise auprès d’une secte satanique (très sixties) fait de la surréelle Elaine, une prédatrice amoureuse à l’efficacité redoutable... voire mortelle ! Fleur bleue et kitsch de prime abord, le dernier film de Anna Biller (dont le précédent, "Viva" était présenté à Offscreen en 2008) se révèle diabolique ! Des couleurs, décors et jeux d’acteur honteusement outrés pour le cinéma du XXI ème siècle - et la rayonnante sorcière - occultent malicieusement les rares indices contemporains, évoquant l’espace archétypal du Tarot. Film parsemé de subliminales références à "Rosemary’s Baby" ou à la Church of Satan, "The Love Witch" retricote le vieux lien entre le diable et le cinéma, tout deux dispensateurs de fantasmes, de manipulation, d’hypnose et de séduction…

17.03 > 19:00
6€ / 4€


Khavn de la Cruz, 2016, DE-PH, DCP, vo st ang, 88

Manille, an 2025, marécages de la création à la sauce disco, des chants surgissent d’une jungle d’ordures éclairée de feu d’artifices. Le rideau s’ouvre sur l’histoire du gang Kostka : des enfants de 10 ans, armes à feux en main, cigarette à la bouche. Tribu de freaks, ils guident leur fanfare de violence à travers un labyrinthe de décadence.
Caméra à l’épaule, pieds dans la boue, Khavn de la Cruz ("Ruined Heart") filme furieusement les bidonvilles comme s’ils étaient le décor d’une tragédie grecque ou d’un soap opéra. Dans ce cinéma décomplexé de toute convention, Khavn use d’une abondante variété de techniques pour peindre cette flamboyante et chaotique chorégraphie dans tous les angles possibles. Brut, ardent, dévorant, punk, autant d’adjectifs qui pourraient décrire cette fresque à l’aspect fauché et pourtant riche d’une grammaire cinématographique hyper colorée. "Alipato", la braise, incandescence dans le feu mourant, allume dans nos yeux une étincelle de folie douce.

18.03 > 19:30
6€ / 4€


Alice Lowe, 2016, GB-GB, DCP, vo ang st fr & nl, 88

Ruth est enceinte de sept mois. Depuis son ventre, son futur-bébé misanthrope l’incite au meurtre. Pour mieux approcher ses proies, elle se glisse dans la peau de différents personnages. Qui se méfie d’une femme enceinte ? Certainement pas ses victimes, que ce soit un DJ ringard ou une femme d’affaires garce. Alice Lowe, scénariste et actrice principale du film "Sightseers" ("Touristes") de Ben Wheatley, signe avec "Prevenge" son premier long-métrage. Lors du tournage, elle était réellement enceinte et pouvait donc transposer à la perfection ses craintes dans son film. Mettre au monde son enfant dans un monde qu’elle considère de plus en plus égoïste et individualiste a de quoi faire peur. Cette comédie sanglante ne manque pas de mises à mort aussi originales et jouissives les unes que les autres. Alice Lowe va droit au but et ne nous épargne rien, pour notre plus grand bonheur !

24.03 > 19:30
6€ / 4€


Safari

Auf safari

Ulrich Seidl, 2016, AT, DCP, vo de st fr & ang, 91

Vous aimez les animaux ? Eux aussi ! De préférence suspendus aux murs du salon en tant que trophées. Dans la savane africaine, Ulrich Seidl ("Import Export", "Im Keller") suit des touristes allemands chassant le grand gibier sauvage. Plus la cible est rare, plus la fierté est grande. Mais les vacanciers s’inventent des excuses, faisant passer leur activité meurtrière pour une faveur rendue à la planète. Dans des pavillons ornés de têtes d’impalas et de gnous à queue blanche, les chasseurs se livrent sur leurs pratiques et laissent transparaître leur cœur de pierre voire leurs arrière-pensées racistes. On assiste également à des rituels qui pourraient s’apparenter au fascisme lorsqu’un co-équipier lance au chasseur victorieux le traditionnel “Hunter’s hail !”. Une mise en scène de la carcasse encore chaude et une photo immortalisent cet exploit... tellement humain.

25.03 > 17:30
6€ / 4€


Samurai Rauni

Reposaarelainen

Mika Rättö, 2016, FI, DCP, vo st fr & ang, 80

Barbe rousse aux relents d’alcool et katana en bandoulière, Samourai Rauni, le redouté Samourai finlandais, est en colère ! Cible d’une tentative d’assassinat, il remonte la piste du crime et démarre sa vengeance aveugle par la visite d’un clan de ninja local… Ça tranche à tout va dans ce syncrétisme culturel acrobatique qui travestit dans un élan baroque les codes du genre pour les transplanter dans une Finlande moderne. Mieux, si la transpiration éthylique du viking-au-katana chatouille l’absurde jamais il ne sombre dans la caricature facile ou l’excès de mauvais goût. Et pour cause, la maîtrise des codes des Chanbara - films de samourais - par le réalisateur est telle que les mutations et réappropriations qui peuplent l’écran sont toutes empreintes d’un respect punk symbolisé par une bande son jouissive. Véritable surprise, "Samurai Rauni" réjouit par son interprétation transgressive de la légendaire figure du Samourai.
Première internationale en présence du réalisateur.

25.03 > 19:30  
6€ / 4€


The Wailing

곡성

Hong Jin Na, 2016, KR, DCP, vo ko st fr & nl, 156

Après le thriller urbain, "The Chaser", et le film noir poisseux "The Yellow Sea", Hong-jin Na continue de mélanger les genres avec "The Wailing". Un flic pataud, potache et lubrique - qui ne dépareille pas auprès de ses collègues - se voit confier la tâche d’enquêter sur une horrible maladie qui dévaste son village. Il s’en acquitte mollement mais doit s’activer un peu lorsque sa fille commence a adopter un comportement étrange et que des soupçons pèsent sur l’ermite japonais du village.
Chef d’œuvre visuel à la mise en scène fascinante, inventive et maîtrisée doté d’une direction d’acteurs remarquable, voilà un film qui fera date. Plusieurs scènes sont à couper le souffle, et le traitement du son rendra tout son pouvoir dans la salle du Nova, où les extraordinaires scènes d’exorcisme devraient prendre toute leur mesure. Les questions d’identité, d’opposition entre tradition et modernité, retrouvent une place centrale dans ce cinéma sensoriel, puissant et généreux. Immanquable !

25.03 > 21:30
6€ / 4€


Amat Escalante, 2016, MX, DCP, vo es st fr & nl, 100

Le couple d’Alejandra et Angel est rongé par le mensonge, l’hypocrisie et l’amertume. Leur vie de famille de province est bouleversée par l’arrivée de Veronica. L’intrusion de la jeune femme mystérieuse fait ressortir des forces et désirs surréels. S’ouvrent alors pour eux les portes du plaisir suprême et de la destruction.
Le cinéaste Amat Escalante ("Heli") dépeint ici un drame social intense tout en touchant avec subtilité à la sphère fantastique. Dans un premier temps, portrait d’une société chauviniste doté de propos pénétrants, dénonciateurs de l’homophobie et de la misogynie ; dans un deuxième, dévoilement d’une sexualité sauvage, comme venue d’un autre monde. On pense à "Possession" du regretté Andrzej Zulawski, auquel ce film est dédié. La photographie hypnotisante orchestrée par Manuel Alberto Claro, fréquent collaborateur de Lars Von Trier, souligne des tons naturels à travers l’épais brouillard de cette énigme envoûtante.

26.03 > 19:30 + 26.03 > 21:30
6€ / 4€


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prog: 2214
pos: aval