C’est toujours un plaisir de présenter Boris Lehman, ce cinéaste existentiel compulsif qui est aussi l’un des fidèles spectateurs du Nova depuis sa création. Cette fois, Boris nous propose à côté de quelques raretés, ses toutes dernières pérégrinations ciné-introspectives, pour la plupart inédites en Belgique, alors qu’il annonce dans sa der des ders, à savoir "Funérailles (de l’art de mourir)", qu’il arrête pour de bon le cinéma ! Selon ses dires, Boris aura produit et réalisé près de 500 films au cours des cinquante dernières années. Il est vrai qu’il filme comme il respire, réalisant plusieurs films en même temps, tout le temps, alors que d’autres sont en vacances entre deux tournages, ou espèrent qu’on leur donne l’argent nécessaire pour entâmer leur prochain film. Via une économie de moyen, sa caméra 16mm et une équipe réduite à son chef opérateur et lui-même, Boris a choisi l’indépendance totale. Narcissiques et ennuyants pour certains, les films de Boris Lehman sont pour d’autres tout le contraire, s’appréciant comme du bon vin. Cinéaste de la première personne, il n’hésite pas à se mettre à nu, jusqu’à se moquer de lui-même. Mais surtout, cet homme qui se dit timide dans la vie, prend le médium cinéma pour ce qu’il est, un moyen d’aller à la rencontre de l’autre et du monde, et de le partager. Boris Lehman sera présent à chaque séance de ces deux week-ends centrés sur son cinéma singulier. Une occasion de le rencontrer en personne, et qui sait, de le persuader de continuer de filmer…