La guerre civile du Nigéria née de la tentative de sécession du Biafra, fut au centre de l’attention du monde médiatique à la fin des années soixante. A l’instar de la guerre du Viêt Nam, ce conflit a été photographié et filmé comme aucun auparavant, ni par la suite. Clichés et films extrêmement dérangeants ont ainsi suscité l’indignation dans le monde entier. Le Biafra mélangeait réminiscence de "génocides" passés et découverte de la famine africaine. L’action humanitaire moderne y fit son apparition sur la scène internationale. Figure de proue de ce mouvement, Bernard Kouchner en jeune premier, à peine sorti de la faculté de médecine mais déjà féru de politique, alors que des dizaines de couvertures de magazines et de reportages télé inondaient le monde d’images d’enfants aux ventres gonflés. Depuis, dans l’espace francophone, on a pris l’habitude d’évoquer en priorité les problèmes de pauvreté touchant les pays d’Afrique, eux aussi francophones, tout en délaissant l’analyse sur le rôle des puissances mondiales dans le (non) devenir de leurs anciennes colonies. Voici donc l’occasion de s’arrêter sur une séquence historique dont les plaies ne sont pas totalement refermées, donnant à nouveau lieu à des revendications identitaires fortes et à une répression violente.
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