Bruxelles était un marécage bordant la vallée de la Senne. A Forest, jadis, l’eau dévalait depuis les hauteurs de l’Altitude Cent jusque dans les prairies humides, les ruisseaux et les étangs comme nous le rappellent encore certains noms de rue, telle la rue des Anciens étangs. L’eau y trouvait un exutoire sans provoquer des inondations intempestives. La vallée connut un premier bouleversement par l’arrivée d’industries. Aujourd’hui, les courbes du territoires sont toujours aussi tranchées mais les derniers terrains en friche sont l’exutoire de projets immobiliers massifs. Les nouveaux quartiers, tantôt publics, tantôt privés se démultiplient. L’ancienne usine de l’Union a été détruite il y a peu, emportant avec elle les jardins ouvriers. Son site se voit recycler en 163 appartements de standing sous le nom mémoriel des "Jardins de l’Union". Le terrain vague sur lequel le PleinOPENair prendra ses quartiers est lui aussi destiné à un conséquent projet résidentiel (un permis de lotir est en cours) balayant sur son passage espaces potager et de promenade. Les riverains en butte à ce grignotage débridé par le béton affichent à leurs fenêtres leurs inquiétudes par le slogan "Non au syndrome de Middelkerke". Certains d’entre eux (quartier Bervoets et VanTroDel, avenue Van Volxem, avenue des Tropiques, rue du Delta) se sont regroupés pour questionner l’imperméabilisation de ce bassin versant. Ils se battent au sein des États Généraux de l’Eau de Bruxelles (EGEB) pour faire revivre les sources naturelles délaissées. Nous irons les y rejoindre le temps d’un week-end, peut-être les pieds dans l’eau, prévoyez vos palmes ou vos bottes !