Il est assurément un des réalisateurs parmi les plus visionnaires et originaux de notre époque. Direct héritier des pionniers du cinéma des premiers temps, depuis la moitié des années ’80, Guy Maddin égrène des films qui ne ressemblent à rien de déjà vu, ni pour leur scénario ni pour leur esthétique. Son cinéma est fondamentalement un “cinéma de l’imaginaire“, un cinéma qui réveille en nous des réminiscences de contes étranges et fantasmagoriques, tels que nous les vivions enfants ou adolescents. Pour plonger dans le cinéma de Guy Maddin une condition s’impose : faire un lâcher-prise des canevas de lecture habituels. Car son cinéma défie toute tentative d’interprétation rigoureusement logique.
Guy Maddin est originaire de Winnipeg, dans la province du Manitoba, dans l’ouest du Canada ; des lieux qui déjà de par leur nom nous promettent un exotisme hors du commun. Non seulement Winnipeg, mais aussi de nombreuses anecdotes puisées dans le vécu et l’environnement familial inspirent, dès les premiers films, l’œuvre de Guy Maddin. Le tout remixé avec des éléments visuels et sonores empruntés à la période du cinéma muet teinté, mais aussi aux séries B ou Z, ou encore aux mélodrames des années 40 et 50. Des films souvent peuplés de vierges, de vampires, de fantômes, ou encore de personnages issus de traditions folkloriques lointaines.
Le Nova a dans le passé programmé plusieurs de ses films : "Archangel", "Careful", "The Saddest Music in the World", "My Winnipeg", … Avec ce dernier opus notre ami ne déroge pas à la règle et va plus que jamais à contre-courant d’un cinéma bienséant.