Dans les années 60 et 70, Times Square était un des quartiers de divertissement les plus mal famés de New York. La principale artère était la “42nd Street” : un enchaînement de façades envahies d’enseignes lumineuses clignotantes et abritant une multitude de cinémas, sex-shops, magasins d’armes, bars à strip-tease et pièges à touristes. Les cinémas grindhouse baptisés Cameo, Lyric, Empire, Rialto ou encore Apollo programmaient les films les plus survoltés et extrêmes : blaxploitation, sexploitation, eurotrash, kung-fu, nudie cuties, mondo et films de motards. Un véritable paradis pour les amateurs de série B, voire Z, qui s’y aventuraient pourtant à leurs risques et périls. Et pour cause, les parias et zonards des bas-fonds de la société y avaient élu domicile. Le ‘marginal’ ne s’observait pas seulement sur le grand écran, mais également dans les fauteuils des salles de cinéma, où prenaient place junkies, marginaux, prostitués transsexuels et criminels.
En organisant cette soirée “42nd Street Forever Night”, nous offrons aux spectateurs l’occasion de vivre une véritable expérience grindhouse, avec les fauteuils durs, les sols poisseux et les bobines 35 mm de l’époque !
+ I Drink Your Blood
David E. Durston, 1970, 35mm, vo, 83’
De méchants hippies défoncés au LSD se font inoculer le virus de la rage, au moyen d’une tarte empoisonnée, et se transforment en zombies assoiffés de sang. Ce croisement entre Charles Manson et “La nuit des morts-vivants” est un classique du genre grindhouse, riche en hémoglobine – projeté en version non censurée !
+ Let Me Die a Woman
Doris Wishman, 1977, 35mm, vo, 79’
Un film d’exploitation pur et dur de la légendaire Doris Wishman (“Deadly Weapons”), camouflé en documentaire sérieux sur la transsexualité et les opérations de changement de sexe. Cette œuvre inclassable est l’un des films les plus détraqués jamais réalisés en cinéma grindhouse dans les années 70.
+ Corruption
Roger Watkins, 1983, 35mm, vo, 75’
Un homme d’affaires (Jamie Gillis) pénètre dans un bâtiment délabré dont chacune des chambres lui réservent une nouvelle rencontre érotique. Est-il pris au piège dans un purgatoire surréel ou victime d’un complot ? Un film porno Lynchien, réalisé par l’icône des films cultes : Roger Watkins.