Fidèle à son processus de travail habituel, Laurie Anderson mélange les genres dans ce film expérimental poétique, à propos de sa chienne. Sa voix connue, au-dessus de bourdons eux aussi caractéristiques de son œuvre, nous décrit son rapport à la vie à travers sa relation particulière à l’animal qui partage sa vie. Au gré de séquences souvent asynchrones, utilisant différentes techniques multimédia, elle évoque son rapport au temps, à la disparition, convoquant les références et paradigmes d’une artiste new-yorkaise de sa génération. Et comme souvent, Laurie Anderson et sa voix apaisante nous emmènent dans son monde, honnête et étrange, où chaque virage et détour peut révéler l’accès à d’autres dimensions, d’autres manières d’observer un monde complexe, connecté. Un film peuplé de fantômes, dont celui de Lou Reed, son mari mort en 2013, dont la voix vient clore ce curieux essai.