Une rencontre mythomane dans un bar de Budapest a scellé l’amitié et la collaboration entre Igor et Ivan Buharov qui ne sont ni frères ni russes, d’ailleurs, ce n’est pas leur vrai nom. Enfin, la question de savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas n’a aucune pertinence dans leur univers, c’est même l’une de ses caractéristiques. C’est sur ces bases qu’a commencé une folle aventure du cinéma expérimental hongrois qui se décline au fur et à mesure de courts, de moyens, et de longs métrages ou au travers d’expositions déglinguées. Un cinéma absurde, onirique et viscéral plus vrillé que poseur, où gueules, paysages et situations étranges voire incompréhensibles forment un univers unique prenant vie en pellicule. Le collectif est la plupart du temps au cœur de leur travail, c’est ainsi qu’ils ont avec Vasile Croat et István Nyolczas, formé 40 Labor, structure qui a réalisé et produit leurs premiers courts comme leurs premiers longs métrages. Des personnages récurrents hantent leur films. Car tout le monde a sa place dans celle réalité parallèle, des gens de toutes les tailles, les formes, les âges. Et même parfois la grand mère d’Ivan au détour d’un plan. La musique est toujours omniprésente dans leur travail, au travers de groupes protéiformes que forme Ivan, responsable (toujours avec d’autres) de toutes les musiques des films. Ils savent aussi rendre hommage et inviter leurs aînés dans leurs jeux, et c’est à ce titre que nous montrerons "Jégkrémbalett" et aurons la chance d’accueillir Andras Warhorn, qui rejoindra Gentry Sultan sur scène.
A l’occasion de la sortie, simultanément en Hongrie et au Nova de leur dernier film, "Most of the Souls that Live Here", nous avions envie de mettre en relief cet aspect collectif et la cohérence de leur travail.