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Plan B

Plan B, avec B comme Bruxelles… Ce nouveau rendez-vous reviendra régulièrement dans la programmation du Nova afin de prolonger les réflexions entamées par le festival PleinOPENair autour des questions urbaines et leurs représentations à l’écran. Il pourra prendre tour à tour la forme de projections, rencontres, débats, ateliers ou balades, dans et hors du Nova, mais toujours dans l’optique de déconstruire un urbanisme surplombant et inégalitaire pour lui substituer des alternatives pensées pour et par les habitants et usagers de la ville. Comme mise à l’étrier, deux documentaires belges récents interrogeant, pour l’un, la reconversion des sites industriels et, pour l’autre, la conception et la gestion du logement social.



Patrick Taliercio, 2015, BE, video, vo fr st ang, 92

C’est d’abord la marotte d’un étudiant marseillais sortant de l’INSAS qui ne connaissait de la Belgique que ce qu’en avait écrit Rimbaud. Et qui caressa peu à peu le projet de refaire le trajet de sa seconde fugue (1870), de Charleville-Mézières jusqu’à Charleroi. En 2006, la fermeture des ateliers Thomé-Génot à Nouzonville vient ajouter un épisode à la série des pillages d’industries à laquelle semble abonnée la vallée de la Meuse, et rappelle au cinéaste que ce qui se passe là fait suite à ce qu’il est en train de filmer ailleurs : la destruction systématique des restes du monde ouvrier pour son pur et simple recyclage financier, la gentrification des villes, des espaces, des imaginaires. Une situation qui résonne avec l’un des poèmes écrits par Rimbaud au moment de son trajet, à l’aube de l’ère industrielle. Le film se précise peu à peu comme un aller-retour passé-présent, marchant d’un pied tout aussi bien littéraire que politique. Rimbaud est ici un moyen de transport qui permet au cinéaste de circuler à la frontière de son monde et de rendre compte de la façon dont vivent des gens du peuple en France et en Belgique, dans la vallée de la Meuse et à Charleroi…

Projection suivie d’un échange sur la reconversion des sites industriels, pour poursuivre le trajet entamé par le film le long de la vallée de la Meuse, creuser le cas de la transformation du centre de Charleroi et arriver à Bruxelles, où les rives du canal sont en proie à de nombreux projets immobiliers. Avec Patrick Taliercio, réalisateur ; Guido Vanderhulst, historien du patrimoine social, industriel et portuaire, et fondateur de La Fonderie à Bruxelles ; et Nicolas Buissart, artiste multidisciplinaire dont le travail concerne notamment Charleroi où il vit et organise des visites guidées à travers friches et lieux emblématiques.

www.lasecondefugue.be

10.01 > 19:00
Gratis


Film + débat

Goujons 59/63

Gwenaël Breës, Mathieu Haessler, Cécile Michel & Sonia Ringoot, 2015, BE, video, vo fr , 69

Les goujons, ce sont des petits poissons que l’on trouvait notamment dans les eaux de la Senne. C’est aussi une barre de logements sociaux construite en 1973 en plein cœur du quartier populaire de Cureghem. Quarante ans plus tard, certains balcons menacent de s’effondrer et le profil des occupants a bien changé. À la demande de l’Union des locataires d’Anderlecht - Cureghem, en charge de la cohésion au sein de ce paquebot social, les réalisateurs vont à la rencontre de quelques-uns des 900 habitants répartis sur 18 étages et 384 appartements, en suivant le gardien des 1500 portes du bâtiment. Autour d’une question incisive, "les Goujons, à détruire ou à rénover ?", les paroles des locataires s’entrechoquent entre nostalgie d’une époque où la tour était considérée comme un fleuron du logement social, attachement à un lieu résistant mal à l’usure du temps, incompréhension et dédain des institutions en charge d’une réalité sociale complexe. À travers l’histoire singulière de certains de ses occupants, se révèlent les tensions entre leurs besoins multiples et légitimes et la cécité d’une administration oublieuse de son objet social.

Les Goujons, la tour Brunfaut, la Cité Modèle… Dans les années 60-70, Bruxelles a vu la naissance de plusieurs barres de logements sociaux sans pour autant tomber dans l’effet "banlieue" à la française. Aujourd’hui, la demande en habitat social est plus que jamais présente (40.000 personnes sur des listes d’attente) mais plus rien, ou presque, ne sort de terre et les vieilles barres, autrefois convoitées, résistent vaille que vaille, laissant leurs occupants en butte avec une gestion souvent chaotique. Pour en débattre après la projection : les réalisateurs de "Goujons 59/63", Abderrazak Benayad de l’Union des Locataires d’Anderlecht-Cureghem (ULAC) et Werner Van Mieghem du Rassemblement pour le Droit à l’Habitat (RBDH).

www.facebook.com/Goujons5963

14.02 > 19:00
Gratis


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pos: aval