L’un des pionniers de la scène industrielle ayant (intelligemment) traversé les époques, Z’EV a un long parcours artistique entamé aux États-Unis dans les années 70. Percussionniste depuis l’enfance, il s’est attaché à garder sa radicalité, à rester hors des sentiers battus de la musique, s’exprimant aussi dans la performance, la sculpture et la poésie sonore. Sa pratique de l’ "elemental music" l’a spécialisé dans la résonance d’objets récupérés : plaques d’acier, bonbonnes en plastique, couvercles de casseroles... afin de créer des performances d’une radicalité inouïe. Avec beaucoup de finesse, échappant au langage et aux revendications futiles, son travail s’est creusé dans cette surface, devenant de plus en plus minimal, poétique, et son coup de baguette de plus en plus pur, l’amenant sur les terrains du zen, du cosmique, ou du mystique. Avec force images anciennes et actuelles, cheminant avec des interviews de Z’EV et de ses collaborateurs, le documentaire d’Ellen Zweig trace le portrait d’un artiste encore méconnu du grand public.