Alors que pour la plupart d’entre nous, il est aisé d’explorer les quatre coins du monde, ça ne l’est certainement pas pour une bonne partie de la population mondiale. On nous dit que l’Art est universel, mais la forteresse européenne nous prouve une fois de plus qu’il est plus universel pour certains que pour d’autres.
Lahcen Akil et El Houssain Safir, attendus du Maroc pour une tournée de 15 concerts en France, en Belgique et en Hollande, se sont vu obligés d’annuler leur tournée faute de visa ! Nous en sommes profondément désolés. Mais sachez que la politique des frontières est en cause, et qu’elle n’est pas prête de s’assouplir vu le contexte délétère actuel.
Lahcen Akil, artisan pur sang, musicien et poète, nous arrive de Tamlalte, sur la route des mille casbahs, dans les montagnes du Haut Atlas, à vous couper le souffle, pas loin de l’endroit où quelques scènes d’Indiana Jones ont été filmées... Il joue sur son lotar personnel, construit lui-même, un instrument amazigh que l’on pourrait comparer à un luth à cinq cordes avec une caisse de résonance couverte de peau de chèvre. La musique jouée sur cet instrument est rythmique et fait penser à la percussion. Lahcen est accompagné d’un habitant du même village, le percussionniste El Houssain Safir, adepte du bendir, un tambour traditionnel sur cadre qui dispose d’un timbre de corde. Lahcen Akil et El Houssain Safir jouent de la musique traditionnelle que l’on peut entendre lors des fêtes de mariage pendant lesquelles les invités dansent tout au long de la nuit ! Les textes de Lahcen sont en tamazight, parfois traduit vers l’arabe ou le français. Pour l’occasion, ils seront accompagnés par le contrebassiste Matthieu et l’accordéoniste David. Attendez-vous à une soirée entraînante, emplie d’Amazigh roots dures et sans complexes, venant d’une des plus belles régions du monde !