Ouvrière de l’art aux mille nombrils, Tatiana Bohm perfore, brûle, ponce, soude, noue, brode, ... Son art écorché donne alors à voir une complexité du réel qui critique l’homme dans ses relations au monde.
En écho à la programmation dédiée au 35mm et donc à l’une des multiples techniques du cinéma, Tatiana interviendra sur une image de bonobo reproduite sur papier 35 fois, qu’elle poncera de 35 manières différentes. Dans la répétition, l’image du primate se détériore pour devenir l’ombre de sa représentation ; le dernier bonobo, préservé, enfermé, qui n’est plus que le spectre de son espèce. Comme la nature elle-même n’est plus que cet espace géré et rationalisé, soumis aux desseins techno-scientifiques de l’homme, la diversité des supports du 7ème art disparaissent, dépassées par le tout numérique. Ici, tentative de saisir dans l’évaporation de l’image, dans l’évaporation d’une espèce ou d’une technique devenu obsolète, l’essence de ce qui a été.
Disparaissons.