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Želimir Žilnik

Želimir Žilnik

et la Black Wave yougoslave

A chaque pays sa Nouvelle Vague, pourrait-on dire. L’ex-Yougoslavie en a eu une, et pas des moindres. Appelée " Black Wave", la " Vague Noire", elle s’est étalée sur peu d’années, à cheval des années ’60 et ’70, mais a été d’une flamboyance hors pair. Elle fut caractérisée par des films profondément innovateurs au niveau stylistique, qui rompaient avec les codes narratifs de l’époque, et qui prônaient une liberté inconditionnelle dans l’utilisation du langage cinématographique. Ces films, souvent farouchement subversifs et critiques de la société de l’époque, ne furent pas tolérés très longtemps par le régime communiste (on est en plein dans la dictature de Tito), et à partir de 1972 la Black Wave fut lourdement censurée.

Avec Dusan Makavejev et Karpo Godina, Želimir Žilnik est un des noms incontournables de la Black Wave. Son œuvre, aussi prolifique qu’inlassablement radicale, s’étale sur une période qui va de la fin des années ’60 à aujourd’hui. Que ce soit dans ses courts ou dans ses longs métrages, par le biais du documentaire ou de la fiction, voire de la docu-fiction, Želimir Žilnik est toujours resté fidèle à lui-même et à ses principes d’indépendance. Ses films racontent des histoires qui reflètent les transformations, les agitations, les contradictions de la société balkanique, ou plus récemment européenne. Toujours avec un humour bien trempé, si caractéristique des slaves.
Nous profitons du passage de Želimir Žilnik en Belgique pour vous faire découvrir quelques-uns de ses films. L’occasion aussi pour une rencontre publique avec lui.

En collaboration avec Courtisane et Kask Cinema.
http://www.courtisane.be/nl/event/%C5%BEelimir-%C5%BEilnik

http://www.zilnikzelimir.net



Films + rencontre

Early Works

Rani Radovi

Zelimir Zilnik, 1969, YU, 35mm > video, vo st ang, 87

Premier long métrage de Zelimir Zilnik, "Early Works" raconte l’histoire de trois jeunes hommes et d’une jeune femme qui décident de faire le tour de la Yougoslavie dans leur bagnole bien déglinguée. Inspirés par les écrits de Karl Marx ils veulent changer le monde et ont un objectif : encourager la population à s’émanciper de la société socialiste et à rompre avec leur train-train quotidien pour vivre le "vrai" socialisme. Ils sont arrêtés, échouent dans leur projet utopiste, et se vouent alors à une auto-destruction absurde et grotesque. "Early Works " reçu le Lion d’Or au festival de Berlin en 1969, première fois pour un film yougoslave. Truffé de scènes à l’humour noir ou bizarre, le film proposait une critique trop mordante pour le pouvoir en place, qui donna ainsi du fil à retordre à Zelimir Zilnik. Il ne pût en effet compléter son deuxième long métrage et décida alors de s’expatrier pendant quelques années en Allemagne.
Cette séance sera précédée par deux courts métrages de la période de la Black Wave, et sera suivie par une rencontre avec Zelimir Zilnik.

+ Newsreel On Village Youth, In Winter

Zelimir Zilnik, 1967, YU, 35mm > video, vo st ang, 15

+ Little Pioneers

Zelimir Zilnik, 1968, YU, 35mm > video, vo st ang, 18

26.11 > 20:00
5€ / 3,5€


Zelimir Zilnik, 2003, YU, video, vo st fr, 75

Premier film d’une trilogie réalisée autour de la vie de Kenedi Hasani, un jeune homme rom parti vivre en Allemagne pendant la guerre en Yougoslavie, "Kenedi Goes Back Home" raconte comment subitement, en 2002, Kenedi est déporté vers son pays d’origine, la Serbie. L’Europe considère en effet que, la guerre étant terminée, il n’y a plus de raisons valables pour qu’il reste en Allemagne. C’est oublier qu’ entretemps Kenedi avait quand même refait sa vie… Arrivé à l’aéroport de Belgrade le jeune homme découvre que d’autres réfugiés et demandeurs d’asile se retrouvent dans la même situation que lui. Želimir Žilnik suit pendant une semaine le retour au pays….
Les incohérences de la politique migratoire européenne ainsi que les profonds changements vécus par les pays d’ex Yougoslavie, qui ont tenté de s’ouvrir à l’économie capitaliste, sont sans nul doute les sujets privilégiés par Želimir Žilnik ces dernières années. Il faut bien l’avouer, ce sont des sujets qui ne manquent pas d’absurde.

+ The Unemployed

Zelimir Zilnik, 1968, YU, 35mm > video, vo st ang, 13

+ Inventory

Zelimir Zilnik, 1975, DE, 16mm, vo st ang, 9

10.12 > 20:00
5€ / 3,5€


Zelimir Zilnik, 1994, YU, 35mm, vo st ang, 87

On est au début des années ’90, la Yougoslavie est encore en guerre. Merlyn, un transvesti, et Sanela, vivent dans un faubourg de Belgrade. Les deux se prostituent. Farouchement pacifistes, ils pensent pouvoir conjurer la violence et le machisme de la guerre en proposant leur "cul en marbre". Leur conviction étant qu’en couchant avec le plus d’hommes possible ils contribuent à canaliser les énergies agressives. Mais un jour arrive Johnny, un soldat serbe qui revient du front et la situation va quelque peu dégénérer… Avec une ironie grinçante et beaucoup d’insolence, Zelimir Zilnik nous livre une métaphore sans concessions sur les ravages de la guerre. Car au-delà de l’histoire d’une sexualité poussée à l’extrême, "Marble Ass" est avant tout le portrait d’une société abrutie par le mythe de la masculinité et de la force guerrière. "Marble Ass" sera précédé par le court métrage "Black Film", un film incontournable de la Black Wave yougoslave.

+ Black Film

Zelimir Zilnik, 1971, YU, 35mm > video, vo st ang, 14

17.12 > 20:00
5€ / 3,5€


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