Vous l’attendiez impatiemment l’année passée mais il n’est jamais arrivé : les péripéties de l’édition 2012 avaient eu raison de notre motivation à organiser un PleinOPENair en 2013… Alors que nous avions décidé, pour une fois, de nous installer sur un site unique (et hautement symbolique : celui où sont censées pousser les tours "Victor"), les autorisations communales nous avaient été refusées deux jours avant le début du festival. Le week-end suivant, tandis que nous nous étions installés in extremis sur un autre terrain, la drache acheva notre moral.

Mais nous voici à nouveau prêts à affronter pareilles déconvenues qui ne sont rien, à vrai dire, face au plaisir de déambuler en ville avec un cinéma en plein air, tout en comblant son intérêt pour Bruxelles et ses soubresauts urbanistiques ! Cet été, notre périple durera trois semaines, partira des Marolles pour remonter toujours plus au nord, vers la Cité Modèle puis à Haren.

Les occasions de nous rendre dans ces trois quartiers ne sont pas reliées par une thématique commune. Toutefois, une coloration particulière se dégage de ce PleinOPENair, l’urbanisme et le cinéma des années 1950-60 y étant particulièrement présents. On trouvera là une façon d’observer en quoi la frénésie du "progrès", qui connaissait à l’époque son apogée, a transformé la ville et nos manières d’y vivre. Une façon aussi de poser un autre regard sur le nouveau paradigme de "la ville durable", sa rhétorique faite de toitures vertes et de performances énergétiques au nom desquelles on essaye de nous faire avaler beaucoup de couleuvres, de centres commerciaux, d’affaires ou de congrès, et même un nouveau stade de foot ou une méga "prison-village durable"…

Le PleinOPENair reste quant à lui un moment festif et à taille humaine, avec ses lampions et ses projections en pellicule, une manière de préser-ver son âme d’enfant sur un terrain vague, la catapulte à portée de main, prêt à défendre avec facétie ce qui ne nous a pas encore été volé.