prog: 1985
squelettes/rubrique-3.html

Gisaburo Sugii

À 73 ans, Gisaburo Sugii est un véritable vétéran de l’animation japonaise. Dès ses 18 ans, il travaille déjà comme animateur sur "The Tale of the White Serpent", le premier film d’animation asiatique en couleur. Après une dizaine d’années passées en tant qu’assistant sur des classiques de la série télé comme "Astro Boy" ("Astro le petit robot") ou "Lupin III" ("Edgar de la cambriole"), il devient, à la fin des années 1960, animateur en chef sur une nouvelle vague de films d’animation pour adultes. "Belladonna of Sadness", adaptation kaléidoscopique hallucinée de "La Sorcière" de Jules Michelet, est l’une de ses plus importantes œuvres de l’époque. Donnant dans la tragédie et la sexualité sans fard, le film, présenté au Festival de Berlin, est aujourd’hui considéré comme un jalon artistique. Dans les années 1970, Sugii passe à la réalisation. En 1985, il signe "Night on the Galactic Railroad", un chef-d’œuvre considéré dans son pays comme l’un des plus grands classiques de l’animation, mais qui reste étrangement méconnu hors du Japon. Il enchaîne en 1987 avec son projet le plus ambitieux : "The Tale of Genji", l’adaptation d’un roman japonais millénaire, considéré comme le premier roman du monde, récit poétique des relations amoureuses d’un jeune aristocrate au château impérial.



The Belladonna of Sadness

哀しみのベラドンナ [Kanashimi no Belladonna]

Eiichi Yamamoto, 1973, JP, 35mm, vo st fr & nl, 93

Gisaburo Sugii était le directeur de l’animation de cet anime japonais "pinku", basé sur le livre "La Sorcière" écrit en 1862. Jules Michelet y décrit, avec une sympathie peu commune pour l’époque, les femmes qui entretenaient certaines croyances païennes à l’époque de la chasse aux sorcières du Moyen-Âge. L’histoire tourne autour du couple formé par Jean et Jeanne. Ils comptent se marier et demandent au comte l’autorisation d’officialiser leur union, mais celui-ci exige de faire valoir son droit de cuissage et ainsi déflorer la future mariée. Le couple ne parvient pas à surmonter l’événement traumatisant. Désemparée, Jeanne conclut un pacte avec le diable... Une imagerie psychédélique influencée par l’Art Nouveau, accompagnée d’une bande son jazz-rock, forment un délire halluciné, hyper-violent, et empli de sexualité décrite sans fioriture.

06.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Masato Ishioka, 2012, JP, HD, vo st ang, 92

La carrière de Gisaburo Sugii couvre toute la période de l’animation japonaise moderne. Dans ce portrait du vétéran de l’animation, nous découvrons comment l’industrie de l’animation japonaise s’est développée dans l’ombre de Disney, pour finalement devenir un phénomène culturel international.

15.03 > 18:00
5€ / 3,5€


Night on the Galactic Railroad

銀河鉄道の夜 [Ginga tetsudō no yoru]

Gisaburo Sugii, 1985, JP, 35mm, vo st ang, 110

Le jeune Giovanni n’a pas beaucoup l’occasion de profiter de son enfance. Son père ayant abandonné le foyer familial, il doit s’occuper seul de sa mère malade. En effectuant de petits travaux après l’école, il parvient à joindre les deux bouts. Alors que le village célèbre la fête des étoiles, il se repose au sommet d’une colline. Sortie de nulle part, une locomotive apparaît devant lui. Lui et son ami Campanella embarquent dans le train magique. Ils entament un voyage fantastique à travers la voie lactée. La nouvelle de Miyazawa Kenji avait déjà fait l’objet de plusieurs adaptations au cinéma, mais en transformant les personnages principaux en chats anthropomorphisés, Sugii réussit pour la première fois à en saisir l’ambiance surréaliste et féerique. Ce chef-d’œuvre est considéré comme l’un des plus grands classiques de l’animation japonaise, mais il est curieusement très peu connu en dehors du pays du soleil levant.

15.03 > 20:00
5€ / 3,5€


The Tale of Genji

源氏物語 [Genji monogatari]

Gisaburo Sugii, 1987, JP, HD, vo st ang, 107

Le film le plus ambitieux de Sugii est une adaptation élégante d’une des œuvres majeures de la littérature classique japonaise : "Le Dit du Genji", considéré comme le premier roman du monde. Genji est un jeune aristocrate à la cour impériale. Il perd sa mère à l’âge de trois ans et grandit privé d’amour maternel. À l’âge adulte, il poursuit un idéal inaccessible en enchaînant les conquêtes amoureuses qui se concluent de manière tragique. Ses relations étant toutes vouées à l’échec, il semble ne pas pouvoir échapper au mauvais sort qui plane au-dessus de sa tête. Ce conte poétique est illustré par des gestes délicats et une symbolique subtile, pour aboutir sur un bouquet final puissant, composé d’images étourdissantes et de couleurs explosives.

16.03 > 17:30
5€ / 3,5€


squelettes/rubrique-3.html
lang: fr
id_rubrique: 1995
prog: 1985
pos: aval